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FOUCART, Jean François (1737-1801)
État civil
NOM : FOUCART     Prénom(s) : Jean François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : FOUCARD
FOUCAR
Date(s) : 1737-2-22   / 1801-11-15 
Notes biographiques

Si le début de sa carrière a été marqué par une migration du Beauvaisis à Orléans, Jean-François FOUCART (ou FOUCARD) reste ensuite très stable, exerçant plus de trente ans à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans. Il accède peu à peu, à un rythme si lent qu'il pourrait laisser supposer une détermination hésitante, aux ordres sacrés. Des motets à grand chœur de sa composition sont évoqués par la presse orléanaise à la fin des années 1760...

• 22 février 1737, La Neuville-Roy [Oise] : Dans ce village picard situé à 40 km à l'est de Beauvais, naît le petit Jean-François FOUCART, fils de François et Marie-Anne qui portent tous deux le patronyme de Foucart (ils leur avait en effet fallu obtenir une dispense "du troisième degré de parenté" pour se marier, le 9 novembre 1734). Cette date de naissance corrobore les indications livrées par un tableau administratif orléanais établi en juin 1791, qui dit Jean-François FOUCART âgé de 54 ans, ce qui le fait naître en effet en 1737. Lors du baptême, son père est dit "manesson [sic] à Ménévillers, élection de Montdidier, comté de Clermont", Ménévilliers étant un village situé à environ 6 km au nord de La Neuville-Roy. Sans doute le père y travaille-t-il à ce moment-là.

• [D'environ 1744 à environ 1754 ou 1756] : Jean-François FOUCART pourrait avoir été enfant de chœur à la maîtrise de la cathédrale de Beauvais, au ailleurs (Compiègne est plus proche de son village natal). En l'état actuel des dépouillements, ce n'est encore qu'une hypothèse.

• [Vers la fin de l'année 1757], Orléans : Originaire du diocèse de Beauvais, Jean-François FOUCART entre au service du chapitre cathédral Sainte-Croix. Il ne semble pas alors être clerc tonsuré. Il a bientôt vingt et un ans.

• [Courant 1759] : La cathédrale Sainte-Croix accueille un autre chantre-choriste venu du diocèse de Beauvais, Louis LE VASSEUR.

• 3 décembre 1760, Orléans : Le chapitre de Sainte-Croix délivre à Jean-François FOUCART un certificat – en latin – attestant qu'il y a exercé durant trois ans. Selon des formulations régulièrement employées dans ce type de certificat, on le dit d'abord assidu et dévoué aux offices divins. Il est également réputé être de mœurs modestes, intègres et vertueuses. Comme pour les autres musiciens de profession, il est jugé habile (ou expert) dans l'art musical (artis musicæ peritus). Cette attestation ne lui a pas été délivrée parce qu'il quittait son poste, mais au contraire parce qu'il entamait sur place son cheminement vers la prêtrise. En effet, quelques jours plus tard, il obtient l'autorisation d'entrer "au séminaire pour la tonsure" (la tonsure est la première étape vers les ordres mineurs).

• 15 janvier 1762, Orléans : FOUCART, "basse taille récitante" [ce que l'on appellera plus tard baryton soliste], est inscrit pour 300 livres dans le budget de l'Académie de musique pour l'année 1762 (seul conservé). Cette académie est dirigée par François GIROUST. Le compatriote de FOUCART, Louis LEVASSEUR, "haute taille récitante" (équivalent d'un ténor soliste), reçoit 150 livres. Divers autres musiciens des églises orléanaises participent aussi, comme Christophe MOYREAU, Paterne GOURGOULIN, Florent VIGNON, Jacques BUDON, Gabriel LÉVÊQUE, Nicolas-Adrien FRANÇOIS... Ils jouent avec des maîtres indépendants, maîtres de musique comme le premier violon Charles-Florent BRANCHE, ou maîtres à danser joueurs de violon et de basse de viole (ou violoncelle) : Jacques-Regnault DARNAULT, François MAUBAN...

• 21 et 28 septembre 1763, Orléans : Le maître de la cathédrale, François GIROUST, ayant été "absent sans congé", c'est FOUCART qui a pris en charge la maîtrise pendant cette absence.

• 5 octobre 1764 : Sur les fonts baptismaux de l'église paroissiale Saint-Pierre-Empont, Jean-François FOUCART "clerc tonsuré" est le parrain d'un fils de François Sénéchal et de Madeleine Gilles. Il signe nettement avec un "t" final à son nom. La marraine se nomme Thérèse Sionest. Il s'agit de la sœur du musicien de la cathédrale Sainte-Croix, Louis Vincent SIONNET, future épouse du musicien Anne GARIPUY.
 Trois ans plus tôt, le 14 août 1761, un autre enfant du même couple Sénéchal/Gilles avait eu pour parrain un autre musicien, Roland SÉNÉCHAL.

• 4 décembre 1765, Orléans : Le chapitre accorde à FOUCART la "permission d’etre tonsuré" (ce qui est noté dans le Répertoire du second volume des "Materiaux receüillis Pour un Coutûmier du chapître de l’Eglise d’Orleans" en 1779). On peut s'étonner du long laps de temps (cinq ans !) écoulé entre le moment où il est entré "au séminaire pour la tonsure", et le moment où il obtient cette permission.

• 27 janvier 1769, Orléans : Les Affiches annoncent que le Psaume 17 "Diligam te, Domine, Motet à grand Chœur, de la composition de M. l’Abbé Foucard" sera chanté le jour-même au Concert de la ville. FOUCART est appelé "abbé", signe qu'il est seulement sur le chemin de la prêtrise. Il est dit aussi "ordinaire de la musique de l'église d'Orléans", confirmation de son statut de musicien professionnel.
• 24 février 1769 : Un autre motet "à grand Chœur, de M. l'abbé FOUCARD" ("Benedic", c'est-à-dire "Benedic anima mea Domino", psaume 102 ou 103) figure au programme du concert du jour. Ces deux œuvres sont perdues.
• 29 mars 1769 : Le chapitre accorde un mois de congé à GIROUST "a condition qu’il se fera remplacer par le Sr Foucard qui couchera a la maitrise". François GIROUST étant nommé aux Saints-Innocents le 26 mai 1769, Jean-François FOUCART assure la transition jusqu'à la nomination du maître suivant, André Pierre Roch LA MANIÈRE, le 23 décembre 1769. Il reçoit 120 livres de gratification "pour avoir tenu la maitrise pendant l’absence" de maître.

• [1770], Orléans : Après le départ de François GIROUST, l'Académie de musique périclite rapidement. En témoigne au début de l’hiver 1771-1772 la mise en vente ou en location d’une "Maison située rue des Huguenots, ayant vue sur le Mail, consistant en une cour, cuisine, plusieurs chambres à feu, & une très grande salle qui a cinq croisées de face, dans laquelle se faisoit ci-devant le Concert" (Affiches de l’Orléanois, 29 novembre 1771. Une nouvelle annonce titrée "Maison & salle de l’ancien Concert" est publiée deux mois plus tard, le 31 janvier 1772). Les musiciens qui s'y impliquaient perdent ce rendez-vous hebdomadaire qui durant plus de douze ans les a soudés et vraisemblablement stimulés.

• 22 février 1772 : Le chapitre autorise les enfants de chœur à accompagner les musiciens chez l'Évêque "pour la musique qui y doit etre chantée" et il spécifie "à condition que Mr Foucard chargé de la maitrise les y conduira et ramenera". Une permission identique est enregistrée le 18 mars 1772 "pour un service aux Jacobins" (il s'agit du service solennel commandé par la municipalité pour le lendemain, à la suite du décès, le 2 mars, du jurisconsulte orléanais Robert-Joseph Pothier – dont l'œuvre principale inspirera plus tard les rédacteurs du Code civil napoléonien – et qui était par ailleurs conseiller au présidial, docteur-régent de l'université et échevin).
On est là durant l'intérim entre Jean-Claude JOSSE – qui a quitté son poste de maître de musique de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans aux lendemains de la fête de Noël 1771 et l'arrivée de son successeur, Nicolas SAVART, nommé le 18 mai 1772.

• 1773, Orléans : Le Graduale aurelianense (Graduel d'Orléans) est publié sous l'autorité de Louis-Sextius de Jarente de La Bruyère, évêque d'Orléans. Il contient (p. 299-303) une  Prose pour la fête de l'Invention de la Sainte-Croix (3 mai). L'indication qui suit ("Sequentia de 2.") annonce que cette Séquence est du 2e ton. L'incipit est : "Ad aras nos vocat". Selon le chanoine Hubert Billard ("Vieux souvenirs du chapitre cathédral d’Orléans", 1897), FOUCART est le compositeur de cette séquence monodique en style de plain-chant et le versificateur est Martin Blain des Poiriers (1728-1805).

• Fin 1774, Orléans : Les Étrennes Orléanaises pour 1775 publient pour la première fois une liste des maîtres de musique exerçant en ville. FOUCART y figure "pour la musique vocale et la guitare". Il demeure Cloître Sainte-Croix.

• 31 juillet 1775 : Réunis en chapitre général extraordinaire, après la démission de Pierre Pain, les chanoines de Sainte-Croix nomment maître Jean-François FOUCART parmi les marguilliers clercs du chapitre (en latin matricularii clerici, par opposition aux marguilliers laïcs). Le texte de collation (en latin) le dit clerc du diocèse de Beauvais et chapelain vicariant (donc suppléant ou remplaçant) pour une des chapellenies de la communauté de Saint-Lazare du Martroi aux corps, c'est-à-dire le grand-cimetière (ou Campo Santo), proche de la cathédrale. Notons qu'à cette date il n'est toujours que "clerc".
Il est aussi qualifié de très habile musicien de cette église ("hujus ecclesiæ musicus peritissimus"). Le fait que FOUCART soit ici appelé "musicien très habile" intrigue, car la qualification de musicus peritissimus était généralement réservée au maître, un simple musicien étant qualifié de peritus. Si le maître est encore à cette date Nicolas SAVART, le chapitre a vraisemblablement conscience que Foucart est précieux pour remplir les fonctions de maître à chaque intérim, absence ou congé du maître. Sa nomination comme marguillier clerc a été officialisée par un acte passé trois jours avant, chez les notaires Simon et Chappe (minutes détruites en 1940).

• [Fin 1775 ou début 1776] : C'est alors seulement que FOUCART semble avoir été ordonné prêtre.

• [1776] Orléans : La mort de maître Jean-Baptiste BOUIN, prêtre, évangéliste et ancien choriste (cf. H. Billard, "Vieux souvenirs…"), a laissé une semi-prébende vacante à la cathédrale.
• 31 août 1776, Orléans : Maître Jean-François FOUCART est présenté et accepté, il reçoit provision et collation et prend possession de la semi-prébende vacante depuis le décès de Bouin. Il est tenu de chanter, psalmodier en mesure aux offices tant diurnes que nocturnes. Il doit célébrer douze messes par an, soit une par mois. Il siégera dans le chœur du côté droit  (il sera donc chanoine semi-prébendé a parte dextra, vel decani : de la partie droite, ou du doyen, la partie gauche étant celle du grand chantre).

• 1776, 1778, 1780, Orléans : Les almanachs le disent toujours Maître de musique, pour la musique vocale et pour la guitare”, demeurant Cloître Sainte-Croix.

• 1785 : Les comptes du chapitre Sainte-Croix cette année-là le disent clairement "musicien" ("à M. Foucar, musicien, 3 livres 15 sols pour la fondation de M. Chassaing acquittée en juillet 1785").

• 25 août 1787, Orléans : Le chapitre de la cathédrale Sainte-Croix accorde huit jours de congé à Mr FOUCART "chanoine semi prébendé de cette Église pour vacquer à ses affaires". Dix jours plus tôt, il avait accordé la même durée de congé à Charles HERISSÉ le maître de musique et à Antoine CONSCIENCE musicien haute taille. Le congé de Foucart commence manifestement après le retour des deux autres. Peut-être a-t-il suppléé le maître durant son absence.

1790, Orléans : Jean-François FOUCART exerce toujours à la cathédrale Sainte-Croix en tant que musicien chapier et gagne à ce titre 302 livres / an.
• Vers le 15 mai 1790, les musiciens de la cathédrale Sainte-Croix et de la collégiale Saint-Aignan d'Orléans signent tous ensemble une "requête" adressée à l'Assemblée nationale pour plaider non seulement leur cause, mais plus largement celle des maîtrises et, par extension celle de la musique en France (les très nombreuses maîtrises étaient alors pratiquement les seules écoles pour le chant et la musique : elles ne furent pas remplacées).
Pour la cathédrale Sainte-Croix signent Charles HÉRISSÉ, le maître de musique, CARRÉ, l'organiste puis les musiciens dans l'ordre suivant : CONSCIENCE, COMPÈRE, CHAILLOU, SILVESTRE, PRESTAT, LEFÈVRE, BOSSUGÉ, FOUCART, HILDEN, BEREUTHEN, QUÉNEL, ADAM et SIONEST. On remarque l'absence de deux des basses-contre, ÉVIN et FAUQUET.

• Juin 1791 : FOUCART figure en deuxième position, juste après HÉRISSÉ, dans le tableau que l'administration dresse des musiciens de la cathédrale. Il y est dit "musicien et chapier". Le district évoque "son grand âge et ses longs services" et fait observer qu'il possédait deux bénéfices qui lui assuraient un revenu de 1 000 livres, lequel venait s'ajouter aux 302 livres reçues  en tant que musicien et chapier à la cathédrale. C'est au titre de ce dernier revenu seulement que le directoire du district propose de chiffrer sa pension à 200 livres, ce qui est entériné par le directoire du département du Loiret.

Sa trace se perd ici, provisoirement. Il ne fait manifestement pas partie des effectifs musicaux retenus pour la cathédrale constitutionnelle.
À une date qui resterait à préciser, entre mi-1791 et fin 1796, Jean-François FOUCART quitte Orléans et s'en retourne vivre dans son village natal en Picardie.

• 7 nivôse an V (27 décembre 1796), La Neuville-Roy : Jean-François FOUCART, "propriétaire foncier", âgé de 59 ans, déclare le décès de son père, "ancien maçon", mort la veille en son domicile à l'âge de 85 ans, veuf de Marie-Anne Foucart. Il est accompagné de son beau-frère Pierre Le Clercq, cultivateur, 58 ans. Tous deux sont "domiciliés en la commune de La Neuville-Roy".

• 24 brumaire an X (15 novembre 1801), La Neuville-Roy : Jean-François FOUCART  meurt "à trois heures de relevée", à l'âge de 65 ans environ. Il est dit "ex chapelain de l'Église d'Orléans", et l'acte établi le lendemain précise qu'il était né et qu'il demeurait à La Neuville-Roy.
L'un des deux déclarants du décès est à nouveau le citoyen Pierre Le Clercq, cultivateur, "qui a dit être beau-frère du défunt à cause de Marie-Anne Foucart sa femme". L'autre déclarant est un juge de paix, "ami" du défunt.

Mise à jour : 7 novembre 2019

Sources
Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1776 ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1778. ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1780 ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1783 ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1785 ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1788. ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1789. ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1790. ; F-Ad45/ 2J 1770 ; F-Ad45/ 51 J 15 ; F-Ad45/ 51 J 2 ; F-Ad45/ 51 J 5 ; F-Ad45/ 51 J 8 ; F-Ad45/ BMS Orléans, St-Pierre-Empont ; F-Ad60/ BMS La Neuville-Roy ; F-Ad60/ NMD La Neuville-Roy ; F-An/ DXIX/090/755/01 ; F-An/ DXIX/090/755/15 ; F-BmOrléans/ Affiches de l'Orléanois ; H.Billard, Vieux souvenirs du chapitre cathédral d’Orléans…, 1897 ; Herluison et Leroy, "Notes artistiques…", 1897  ; Étrennes Orléanoises, curieuses et utiles… pour 1775

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