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FLUTTE, Marie Michel (1727-1770)
État civil
NOM : FLUTTE     Prénom(s) : Marie Michel     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : FLUTE
Date(s) : 1727-12-4   / 1770-2-20 
Notes biographiques

De Boulogne en Bourgogne, Marie-Michel FLUTTE – le bien nommé – joue du serpent et du basson, sans doute brillamment si l'on en juge par l'empressement des chanoines de Beaune à le recevoir après l'avoir entendu jouer le matin-même à la grand'messe. Il est aussi capable, à l'occasion, de faire chanter un motet de sa composition...

• 4 décembre 1727, Boulogne[-sur-Mer, Pas-de-Calais] : Fils légitime de François-Antoine Flutte et de Marie-Jeanne Vacque, Marie-Michel FLUTTE est baptisé le jour de sa naissance, paroisse Saint-Nicolas. L'acte de baptême ne livre aucun détail sur le milieu familial, mais on observe que la marraine comme le parrain savent signer. Plus tard, l'acte de mariage du musicien livrera le métier de son père : il était maître perruquier.

• Dans quelle maîtrise d'enfant de chœur a-t-il été éduqué ? Celle de la cathédrale de Boulogne semblerait la plus logique, mais son nom n'a pas été retrouvé dans les registres capitulaires dépouillés par Christophe Maillard.

• 5 septembre 1749, Beaune : Le chapitre de la collégiale Notre-Dame s'assemble "à l'extraordinaire". Il s'agit de délibérer au sujet "du musicien qui a joué du serpent à la grande Messe". Le chanoine Sindic s'est renseigné auprès de lui de "quels gages il voudroit avoir"– démarche elle aussi extraordinaire ! Le musicien a habilement répondu "qu’il seroit content des mêmes gages qu’on donne aux autres musiciens". Les chanoines prennent aussitôt leur parti sans hésiter : le sieur AMIDEY qui avait été reçu à l'essai le 20 avril précédent est licencié sur le champ, et le sieur FLUTTE reçu. Il aura 20 sols par jour – alors qu'AMIDEY en recevait 15 – et s'y ajouteront "un bichet de froment et un poinçon de vin gamay" ainsi que les sommes liées aux  anniversaires de ville et au casuel de la paroisse.
• Les débuts de FLUTTE répondent pleinement aux espoirs que le chapitre a fondés sur lui. Le 17 septembre 1749, ayant appris qu'il jouait aussi du basson, les chanoines décident de faire acheter un basson à Paris "par gens à ce connoissant". Le 28 septembre, soit moins d'un mois après son arrivée, le musicien fait chanter un motet de sa composition et reçoit 6 livres de récompense, soit la même somme que BRIET qui a fait chanter une messe, également de sa composition.

• 20 octobre 1750, Beaune: Dans l'église paroissiale Saint-Martin un beau mariage réunit de nombreux musiciens. Le sieur Michel-Marie FLUTTE, musicien, épouse Élisabeth Gaulon, fille de défunt sieur Jean-Bernard GAULON, qui était lui aussi musicien. Le jeune homme, qui a perdu coup sur coup ses deux parents (sa mère le 28 mai et son père le 2 août 1750), a obtenu le consentement d'un conseil de famille réuni à Boulogne. L'un de ses deux témoins est l'organiste de la collégiale, Pierre-Antoine GUILLERMIER de Montmartin, dont le curé rappelle qu'il est "écuyer". Est également signalée la présence du sieur George DUVEAU "musicien à Beaune". Et parmi les signataires on reconnait Étienne CHAUFFETET, qui signe "chauffetet prêtre".

• 27 août 1751, BeauneRENEVEY, prêtre habitué, ainsi que trois musiciens gagistes, FLUTTE, BOURSEY et FORESTIER, prient le chapitre de leur accorder quatre jours de congé, ce que le chapitre accepte. La raison de ce congé n'est pas donnée, mais au vu de la similitude de date, on peut penser que comme l'année suivante, c'est pour aller chanter à la Saint Lazare, fête patronale de la cathédrale d'Autun, cathédrale du diocèse, à 50 km à l'ouest de Beaune. Le même jour, Isaac CARILLON, obtient un congé de quinze jours.

• 25 août 1752, Beaune : Le chapitre de Notre-Dame accorde "six jours de congé seulement" à deux musiciens, FLUTTE et FORESTIER, qui en demandaient huit, "étant mandés à Autun pour la fête prochaine de St-Lazare".
• 26 septembre 1752 : Le dimanche précédent, FLUTTE et FORESTIER musiciens gagistes "affectèrent de sortir du chœur sitôt les vêptres finies et ne rentrèrent pas au chœur pour faire leur partie au Te Deum" pour la guérison du Dauphin. Le Doyen du chapitre les convoque afin de "leur faire correction, et leur faire sentir combien leur conduite a déplu à la Cie".

• 15 mars 1753, Beaune : Dans l'église Saint-Martin est baptisée Anne-Nicole, née le même jour, fille de sieur Michel FLUTTE, "musicien en la collégiale de cette ville", et de Dlle Elisabeth Gaulon son épouse. Le parrain est le sieur Jean LEFORESTIER "musicien en la dite église", ce qui confirme les liens d'amitié entre les deux hommes.
• 17 avril 1753, Beaune : Ce jour-là, sans préavis, le nommé FLUTTE, joueur de serpent et gagiste de la collégiale Notre-Dame, demande au chapitre de lui régler ses comptes "attendu qu’il est reçu à Dijon et qu’il veut partir au plus tôt". Les chanoines beaunois, quelque peu mortifiés, refusent sèchement : il attendra la fin du mois pour être payé. Néanmoins le chanoine receveur lui verse 16 livres d'acompte. Quelques jours plus tard, en un jeu de chassé-croisé, FLUTTE est remplacé par Claude MAGNY, arrivant de Dijon.

L'église qui a embauché FLUTTE à Dijon n'est pas précisée dans le registre de Beaune. Mais peu de temps après il est attesté à la Sainte-Chapelle.

• 20 août 1754, Dijon: Michel FLUTTE, "musicien de la Ste Chapelle", et Claude CABOTTE, musicien, sont témoins au remariage de Siquaire Dabzat, "sergent en la mairie", auquel assistent aussi un chanoine de la Sainte-Chapelle, un marchand de vin et un maitre coutelier à Langres.

• 15 février 1755, Dijon : Lors du baptême de sa fille Jeanne-Marie, Michel FLUTTE est dit "musicien à La Sainte Chapelle Du Roy". Le parrain est un "prêtre desservant à la même église" et la marraine la veuve d'un notaire.

• 6 décembre 1757, Dijon : Marie-Michel FLUTTE et son épouse Élisabeth Gaulon ont une autre fille, Claude, qui le lendemain est baptisée en l'église Saint-Médard. Son parrain est Claude AMIDEY et sa marraine Claudine Allard, épouse du sieur CHAUVREICHE. Le père, le parrain et le mari de la marraine sont tous trois musiciens à la Sainte-Chapelle.

• 15 février 1768, Dijon : Marie-Michel FLUTTE – et sans doute d'autres amis musiciens – assistent et signent au mariage de François PARISOT, qui chante la basse contre à la Sainte-Chapelle, avec Élisabeth Jeannin, église Saint-Philibert.
• 5 juillet 1768 : Cette fois c'est en l'église Saint-Michel qu'a lieu une nouvelle cérémonie. Le mariage de Jean-Baptiste BRICARD, "musicien à la cathédrale de cette ville", avec Madeleine Duplet, orpheline d'un serrurier de village, réunit quatre témoins qui sont tous des amis musiciens : les sieurs Claude DOUDEY, Michel FLUTTEJoseph BORGET et Thomas VIDAL.

• [1768] : Élisabeth Gaulon est inhumée paroisse Saint-Michel.

• 31 janvier 1769, Dijon : Le vicaire de la paroisse Saint-Michel célèbre le mariage de deux de ses paroissiens. Marie-Michel FLUTTE,"musicien à la St Chapelle du Roy à Dijon, ayant déjà été marié et demeurant sur cette paroisse ou a été inhumée sa première femme", épouse Jeanne Seroin, fille majeure d'un charpentier décédé d'Aignay-le-Duc, à une cinquantaine de km au nord-ouest de Dijon. Mais la mariée n'arrive pas du village : elle est installée en ville, où, sans doute, elle travaille. On remarque qu'elle déclare "ne savoir signer". Les témoins sont Antoine BERTHOT, Charles MATHIEU, Joseph BORGET et François TURPIN "tous quatre musiciens domiciliés en cette ville".
L'active sociabilité des musiciens d'Église dijonnais entre eux ne se dément pas.

• 20 février 1770, Dijon : Après un an de mariage, meurt Marie-Michel FLUTTE "musicien, âgé de 43 ans". Il est inhumé le 22 au cimetière de la paroisse Saint-Jean, en présence de Jean CERÈS et Antoine BERTHOT qui signent l'acte (d'autres musiciens sont peut-être présents sans que cela soit mentionné).

• Veuve de Michel FLUTTE, "en son vivant musicien à la Ste-Chapelle", Jeanne Seroin se remarie le 24 avril 1775 en l'église Saint-Michel à Dijon.

• 14 messidor an II (2 juillet 1794), Autun [Saône-et-Loire] : Près d'un quart de siècle après la mort de Michel FLUTTE, sa fille Anne-Nicolle, âgée de 41 ans, institutrice à Autun, se marie avec Guy Pignot, inspecteur des forêts nationales demeurant à Anost, âgé de 53 ans. À l'occasion de ce mariage, la tante de la mariée – et donc ancienne belle-sœur de Flutte – Marie GAULON, adopte "la dite Anne Nicole Flutte pour son enfant".

Mise à jour : 25 mars 2018

Sources
F-Ad21/ BMS Dijon, St-Médard ; F-Ad21/ BMS St-Martin de Beaune en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Michel ; F-Ad21/ BMS St-Michel de Dijon en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Médard de Dijon en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Philibert de Dijon en ligne ; F-Ad21/ G 2549 ; F-Ad62/ BMS Boulogne-sur-Mer en ligne ; F-Ad71/ NMD Autun

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