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ÉLIE, André Pierre (1750-1782)
État civil
NOM : ÉLIE     Prénom(s) : André Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : HÉLIE
ÉLYE
Date(s) : 1750-9-13  / 1782-4-4 
Notes biographiques

Fils d'un musicien d'Église, André Pierre ÉLIE commence lui aussi une carrière au sein de la musique d'Église, mais en tant qu'organiste, alors que son père était joueur de serpent. Cette carrière est marquée d'abord par une certaine instabilité et par des tentations profanes... puis se clôt très vite par un décès précoce.

• André Pierre ÉLIE naît le 13 septembre 1750 au Mans, paroisse Saint-Pierre-la-Cour. Il est le 5ème des dix enfants de Pierre ÉLIE, serpent de la collégiale Saint-Pierre-la-Cour, originaire de Sées, et de son épouse Jeanne Chesnon, originaire de Picardie. La veille même de sa naissance est mort le frère précédent, âgé de 14 mois.

• Quelle formation a-t-il reçue ? Il ne semble pas avoir été enfant de chœur à la collégiale. Peut-être l'a-t-il été à la cathédrale du Mans (dont les registres capitulaires sont perdus). Il est juste dit "natif de cette ville" lorsqu'il arrive à Saint-Pierre-la-Cour en mai 1766. S'il y avait été enfant de chœur, cela aurait été précisé lors de sa réception.

• 2 mai 1766, Le Mans : André Pierre ÉLIE est reçu organiste de la collégiale Saint-Pierre-la-Cour. Ses gages sont de 300 livres par an, il doit enseigner l'orgue gratuitement à l'un des enfants de la psallette collégiale.

• De février jusqu'à Pâques 1767, André Pierre ÉLIE est autorisé par le chapitre à aller à Paris "pour s'instruire".

• Octobre 1768, Le Mans : Il est renvoyé par le chapitre de Saint-Pierre pour avoir "poussé la témérité jusqu'à jouer du violon dans l'orchestre" de la Comédie. Est renvoyé en même temps le maître de musique, François PICHON, qui, pour sa part a simplement fréquenté "assidûment" le spectacle...

• 4 février 1769, Blois : André Pierre ÉLIE, clerc du diocèse du Mans, prend possession de la chapelle Saint-Jean-par-portion, vacante depuis la démission de Jean-Maurice DOBET, ancien organiste de la cathédrale. ÉLIE prête serment d'accomplir son service dans la musique mais rien ne le désigne directement comme le véritable successeur de DOBET à la tribune.

• 2 décembre 1771, Blois : S'étant démis de sa chapelle le 27 mars précédent, André-Pierre ÉLIE reçoit la collation de la chapelle Saint-Nicolas. Il jure de bien accomplir son devoir et de toucher l'orgue de la cathédrale Saint-Louis. La perte des registres capitulaires correspondant à cette période ne permet pas de cerner de façon plus précise la durée du service d’ÉLIE comme organiste de la cathédrale de Blois.

• Décembre 1773, Blois : Le chapitre cathédral engage un nouvel organiste, Léonard MATHIEU.

• 8 avril 1774, Le Mans : André Pierre ÉLIE est reçu à nouveau organiste de la collégiale Saint-Pierre-la-Cour, aux honoraires de 300 livres par an, à partir du 1er avril. Il reçoit de plus la somme de 72 livres "pour son voyage", sans qu'il soit précisé d'où il arrive alors.
Il publie deux semaines après une annonce dans la presse pour proposer des leçons de clavecin, violon et chant. Il poursuit : "Et, pour se faire connaître, fera chanter des ariettes de sa composition, au Concert, et jouera des pièces de clavecin et des duo de violon, le tout de lui". On peut penser qu'il a, cette fois, négocié avec le chapitre l'autorisation de se produire en public. Et surtout il est clair que le Concert des amateurs n'est pas considéré comme aussi incompatible avec sa fonction au sein de l'Église que l'était la Comédie six ans plus tôt !
• L'année suivante, en juillet 1775, il met en vente "un bon violon, avec sa boîte". Lors de ces deux annonces, il dit demeurer rue des Chapelains.
• Six mois après, le 1er janvier 1776, autre petite annonce dans Les Affiches : cette fois, "M. ÉLIE le jeune, organiste de l'Église Royale et Collégialle de Saint-Pierre" met en vente une basse, ou violoncelle, dont il précise qu'elle a été "choisie de main de maître à Marseille" ce qui suggère qu'il a peut-être lui-même effectué un périple vers le sud antérieurement (peut-être entre son départ de Blois et son retour au Mans). Il indique qu'il demeure "dans le contour des Pans de Gorron, à la Seconde porte en descendant de Saint-Julien". L'escalier des pans de Goron débouche sur la rue des Chapelains.

• 2 janvier 1778, Le Mans : Le chapitre de la collégiale Saint-Pierre-la-Cour accepte de multiplier par deux la gratification annuelle versée au sieur ÉLIE. En effet l'organiste lui a "fait remontrer qu'eu égard à certaines circonstances particulières" (sur lesquelles on se perd en conjectures…) cette gratification de 50 livres "étoit insuffisante à ses besoins". Voulant à la fois "encourager de plus en plus ses talents" et aussi "assurer son exactitude au service de notre église", le chapitre lui accorde désormais une somme supplémentaire de 100 livres par an. Son salaire est donc concrètement passé de 300 à 400 livres / an. En échange, le chapitre lui demande de donner quatre fois par an "un motet en simphonie" aux vêpres des fêtes de Pâques, Sainte-Scholastique (patronne de la ville) d'été et d'hiver, et Saint-Pierre. On peut lire là une reconnaissance de son talent de compositeur.
• Le 15 mai 1778, le chapitre de Saint-Pierre avance 100 livres à son organiste sur son quartier d'avril-mai-juin.
André Pierre ÉLIE semble partir aussitôt ce versement empoché, puisque le 5 juin le chapitre "écrit à Paris pour avoir un organiste". C'est finalement Pierre BERTIN, de Tours, qui, en novembre 1778, s'installera à la tribune de Saint-Pierre-la-Cour.
• [Vers la fin de mai 1778] André Pierre ÉLIE a quitté Le Mans pour l'orgue de Mayenne, où il succède à Charles LABOURÉ. Plus tard, l'organiste Michel BOYER écrira que les deux organistes successifs de la collégiale Saint-Pierre du Mans, MONTAUT et ÉLIE, "avaient laissé au Mans une grande réputation de talent".
À Mayenne, selon Albert Grosse-Dupéron, "il touchait 600 livres et le loyer de la maison Legras".

• 29 janvier 1781 : Dans les Affiches du Mans, ÉLIE, organiste à Mayenne, se propose pour donner tout éclaircissement au sujet d'un clavecin à deux claviers mis en vente au Mans par M. VINCHON, musicien basse taille de la cathédrale, peut-être en son nom ?

• 6 avril 1782, Mayenne : Le curé et le procureur marguillier, accompagnés du sieur Joseph Pattier, officier de Mgr le duc d’Orléans, procèdent à l'inhumation du corps de ÉLIE organiste de cette église, "décédé d’avant-hier au soir, âgé de trente ans ou environ". Tout porte à penser qu'il s'agit bien de André Pierre ÉLIE, même s'il peut paraître étonnant qu'au bout de quatre ans le curé et le procureur marguillier ignorent, ou aient oublié, son prénom.
Il n'avait pas tout à fait 32 ans et était semble-t-il célibataire.
(Merci à Jean Del Pozo pour cette découverte).

Mise à jour : 19 mai 2016

Sources
F-Ad41/ G 216  ; A.Grosse-Dupéron, L'église ND de Mayenne...1911-1912 ; F-Ad53/ BMS Notre-Dame de Mayenne ; F-Ad72 / G 509 ; F-Ad72/ BMS Grand St-Pierre, Le Msns ; F-Ad72/ G 509 ; F-Ad72/ G 511 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°5 ; F-BM Le Mans/ Affiches du Maine ; F-BM Le Mans/ Affiches et Annonces du Mans ; F-BmLe Mans/ Maine 2423 ; Les orgues de Loir-et-Cher…, 1999

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