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EIGENSCHENCK, Henri Joseph, cadet (1768-1814)

EIGENSCHENCK, Henri Joseph, cadet (1768-1814)

État civil
NOM : EIGENSCHENCK     Prénom(s) : Henri Joseph     Sexe : M
Complément de nom : cadet
Date(s) : 1768-6-22  / 1814-5-15
Notes biographiques

Fils cadet du clarinettiste Antoine Nicolas EIGENSCHENCK, Henri Joseph suit les traces de son père en jouant de son instrument à la Musique du roi à partir de 1787. En 1793-1794, il voyage en Suisse avec son frère violoniste, Philippe Antoine, afin d'y exercer leur art, ce qui leur vaut quelques déboires avec les autorités révolutionnaires. Toujours installé à Versailles au début du XIXe siècle, il y enseigne la musique, avant d'y rendre l'âme à l'aube de la Restauration.

• 22 juin 1768, Saint-Germain-en-Laye [Yvelines] : Henri Joseph, fils d'Antoine Nicolas EIGENSCHENCK, officier du roi [musicien du roi de 1769 à 1786], et de Marie Constance Schreiber, naît et est baptisé en l'église paroissiale Saint-Germain. Le parrain est Henry BORG, musicien du duc de Noailles, représenté par Philippe BORG, musicien.

• 1787-1792, Versailles puis Paris : Henri Joseph EIGENSCHENCK est clarinette de la Musique du roi. Il est probablement surnuméraire, car, en 1790, il est payé par gratification 1200 livres. Il remplace Léopold Martin WACHTER en 1791.
 Il retrouve son frère violoniste, Philippe Antoine.

• 28 janvier 1793, Versailles : Attestation donnée par plusieurs citoyens de Versailles qui ont certifié que les frères EIGENSCHENCK résidaient en cette commune depuis plus de 8 ans, sans l'avoir quittée pour autre raison que leur service à Paris.


• 29 janvier 1793, Versailles : Délivrance par le Conseil général de la commune de Versailles de deux passeports aux frères EIGENSCHENCK, qui ont déclaré vouloir se rendre à Zurich pour affaires.

• 30 décembre 1793, Frauenfeld [Suisse] : Certificat délivré par le chancelier de Thurgovie, qui porte que les frères EIGENSCHENCK, "fameux musiciens", se sont présentés devant lui pour signaler leur arrivée.
 Les deux frères séjournent ensuite à Constance. Selon Philippe Antoine, l'aîné, ce séjour à l'étranger a duré sept années, mais il n'est pas certain qu'Henry Joseph soit resté aussi longtemps hors de France.

• [vers 1794], Versailles : Mémoire du citoyen Antoine Nicolas EIGENSCHENCK père, ancien musicien de la Chapelle royale à Versailles, dont les biens sont séquestrés comme père de deux fils soupçonnés d'émigration. Ses fils se trouvant sans état après la réforme et n'ayant que leur talent comme ressource, ils ont profité d'un décret permettant aux artistes de voyager et sont allés s'établir, après avoir rempli toutes les formalités, "ni en Angleterre ni en Allemagne, mais à Constance, chez les Suisses, amis de la République". Malgré cela, il est aujourd'hui poursuivi comme père d'émigrés et ses meubles sont inventoriés. Il proteste et réclame l'arrêt de ces poursuites, ses enfants et lui ayant respecté les lois et s'étant toujours comportés en bons républicains.
• 1er thermidor an II [19 juillet 1794], Versailles : Certificat de la municipalité de Versailles portant qu'Antoine Nicolas EIGENSCHENCK père est venu déclarer au Comité de police et de sûreté de la commune il y a environ deux mois que ses deux fils sont partis le 29 janvier 1793 pour la Suisse comme artistes et qu'il a représenté les minutes des passeports qui leur ont été accordés par le Conseil général de la même commune.
• 11 thermidor an II [29 juillet 1794], Versailles : Délibération du district de Versailles qui observe que la loi du 28 mars 1793 contre les émigrés excepte de la proscription les artistes de profession, notoirement connus. Le district accuse la municipalité de Versailles d'avoir outrepassé ses pouvoirs en délivrant des passeports aux deux frères EIGENSCHENCK, ce que seule l'administration départementale pouvait faire, mais que ces derniers n'ont pas à subir les conséquences de cette erreur. L'exception à la loi du 28 mars leur est applicable, donc le séquestre doit être levé, à charge d'acquitter les frais d'administration.
• 5 fructidor an II [22 août 1794], Versailles : Avis du directeur de l'Agence nationale de l'enregistrement chargée d'administrer les biens séquestrés, qui estime que les deux fils EIGENSCHENCK sont dans le cas de l'exception prononcée par la loi, s'ils justifient par un acte authentique qu'avant leur départ, ils s'étaient consacrés exclusivement à l'art musical et qu'ils se sont absentés pour acquérir de nouvelles connaissances dans cet art.
• 9 fructidor an II [26 août 1794], Versailles : Le directoire du département de Seine-et-Oise confirme l'avis du district de Versailles. EIGENSCHENCK père ne doit pas tomber sous les dispositions du décret du 17 frimaire qui ordonne la séquestration des biens des pères et mères d'émigrés. Du reste, le directoire constate que les frères EIGENSCHENCK ne sont pas inscrits sur la liste des émigrés du département. Cependant, la décision finale appartient à la Commission des Administrations civiles, Police et Tribunaux, qui sera invitée à se prononcer le plus vite possible.

• 3 janvier 1802, Versailles : Henry Joseph EIGENSCHENCK, professeur de musique, épouse Anne Gertrude Mercken, 23 ans, née à Paris, fille de Jean Kilian Mercken, facteur de forte-piano. Parmi les témoins, on rencontre Philippe Antoine EIGENSCHENCK, professeur de musique, frère de l'époux.

• 1er septembre 1803, Versailles : Henry Joseph EIGENSCHENCK, professeur de musique, demeurant rue Aristide n°42, déclare son fils Jean Marie Kilianus, né la veille, en présence de son frère Philippe Antoine EIGENSCHENCK, professeur de musique, domicilié à la même adresse. Devenu adulte, ce garçon mène une belle carrière administrative, achevée comme sous-préfet de Briey en 1866.

• 6 septembre 1804, Versailles : Henry Joseph EIGENSCHENCK, musicien, demeurant rue Aristide n°42, déclare le décès de son fils Antoine Henri Joseph, âgé de 2 ans environ (il est né à Versailles, le 23 septembre 1802).

• 5 mars 1806, Versailles : Henry Joseph EIGENSCHENCK, professeur de musique, déclare la naissance de son fils Louis Henry Bertrand, né le 4. Son frère Philippe Antoine EIGENSCHENCK est témoin.
• 16 avril 1806, Versailles : Henry Joseph EIGENSCHENCK, professeur de musique, est à son tour témoin de la déclaration de la naissance de son neveu Joseph Antoine, fils de Philippe Antoine EIGENSCHENCK, né le 14. Les deux frères demeurent à la même adresse : n°42 rue d'Anjou.

• 15 mai 1814, Versailles : Henry Joseph EIGENSCHENCK, "musicien du roi", meurt à son domicile rue d’Anjou, n° 80, âgé de 46 ans. Le décès est déclaré par son père Antoine Nicolas EIGENSCHENCK, domicilié à la même adresse.

Mise à jour : 18 juillet 2021

Sources
Almanach de Versailles, 1789 ; F-Ac Versailles/ 1 F 361 ; F-Ac Versailles/ 1 F 362-364 ; F-Ac Versailles/ EE 7 ; F-Ad78/ 1 L 130 ; F-Ad78/ 1081406 ; F-Ad78/ 1112635 ; F-Ad78/ 1112636 ; F-Ad78/ 1112647 ; F-Ad78/ 1135400 ; F-Ad78/ 4E 4085 ; F-An/ F/7/5689 ; F-An/ O/1/842 n°106-107 et 111 ; F-An/ O/1/842 n°94 ; F-An/ O/1/842 n°97-101 ; F-An/ O/3/375 ; F-An/ O/3/375, n°1 ; F-BMOP/ Arch. Div 14[1 ; F-BMOP/ Arch. Div 14[7 ; Liste générale des pensionnaires de l’ancienne liste civile

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