DUPARC, Marie Jeanne Flavie (1775-1850)

Marie-Jeanne-Flavie DUPARC est un magnifique exemple de l'invisibilité de certaines musiciennes, dont on ne perçoit l'activité musicale qu'à travers des sources très ténues. La concernant, il s'agit pour l'essentiel d'une phrase écrite en 1791 par son père, organiste, affirmant qu'elle est "assez habile" à l'orgue pour le remplacer en cas de besoin. On ignore – actuellement – si elle a poursuivi dans la voie de l'orgue ultérieurement. 

• 12 mai 1775, Rennes : Née le jour même "près le Veau de St Germain", Marie-Jeanne-Flavie DUPARC est baptisée dans l'église Saint-Germain dont son père, François-Guillaume DUPARC, est depuis longtemps l'organiste, et dont son grand-père, Guillaume-Étienne DUPARC, l'avait été antérieurement. Sa mère se nomme Louise Boulhot. Le célébrant inscrit cet acte de baptême dans la 'grande histoire' en précisant que le parrain de l'enfant est l'écuyer Jean-Baptiste Desnos de La Grée, "greffier en chef civil du parlement de Bretagne supprimé par édit du mois de décembre dernier". Sa marraine est "Dame Thérèse Marie Vincente du Foussé épouse d'Écuyer Charles Marie Desnos de La Grée". Onze signatures ornent l'acte, dont, en plus de celles du parrain, de la marraine et du père, celles de Le Forestier et Le Cher, qui restent à identifier.

• Petite fille, Marie-Jeanne-Flavie DUPARC est initiée à l'orgue par son père. Dans l'une de ses requêtes de 1791, il explique à propos de ses enfants que "dès leur enfance, il leur avoit enseigné les principes de l’art auquel il s’est appliqué toute sa vie. Et a la satisfaction de voir que sa fille s’y est rendu assez habile pour tenir sa place en cas de maladie". Elle a alors 16 ans.

• 5 germinal an II (25 mars 1794), Rennes : Accompagnée de son père François DUPARC, "organiste" et de sa mère Louise Boulhot, la jeune Marie-Jeanne-Flavie DUPARC, "fille mineure d'âge", se marie avec Pierre Gillet, originaire d'Angoulême mais "domicilié de Rennes" et qui doit être nettement plus âgé puisqu'il est majeur. Assez curieusement, sa mère et deux des témoins annoncés "ne s'étant pas trouvé présents à l'instant de la signature" sont remplacés au pied levé par deux autres signataires dont l'officier public précise qu'il étaient "présents à la passation de l'acte". François DUPARC est, lui, resté jusqu'au bout de la cérémonie et signe ("françois duparc").
• 25 germinal an II (14 avril 1794) : Le directeur de l'hôpital de la Fraternité déclare le décès de François DU PARC, "mort hier au dit hôpital". Nous ignorons s’il était déjà malade lors du mariage de sa fille ou bien s’il est décédé brusquement.

• 6 prairial an V (25 mai 1797), Rennes : Une sage-femme vient déclarer que, la veille, Marie-Jeanne-Flavie DUPARC, épouse de Pierre Gillet, absent, a accouché d'un garçon "dans sa demeure rue du Lycée", et que cet enfant a reçu les prénoms de Amand-René. Elle est accompagné dans sa démarche par un perruquier nommé René Alliot, demeurant rue aux Foulons, et surtout par Suzanne-Félicité DEVARENNES, femme d'Auguste Chefdehoux, demeurant rue Basse, ce qui souligne les liens existants entre ces familles d'organistes, voire peut-être les liens personnels unissant les deux jeunes femmes (séparées par six ou sept ans seulement).

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• 17 novembre 1850, Rennes : À minuit et quart, à son domicile de la rue Saint-Georges, meurt "Dame Marie Jeanne Flavie DUPARC, âgée de 68 ans [sic, en fait : 75], née à Rennes paroisse St-Germain, épouse de mr Pierre Gillet, fille de feu François DUPARC et de feue Louise Boulhot". Son décès est déclaré quelques heures plus tard par son frère, François-Augustin Duparc, ex juge de paix "âgé de 77 ans"  [sic, en fait : 83] qui demeure lui aussi rue St-Georges.

Mise à jour : 5 mars 2019