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DUPARC, François Guillaume, fils (1732-1794)

DUPARC, François Guillaume, fils (1732-1794)

État civil
NOM : DUPARC     Prénom(s) : François Guillaume     Sexe : M
Complément de nom : fils
Autre(s) forme(s) du nom : DU PARC
Date(s) : 1732-11-20   / 1794-4-13 
Notes biographiques

Fils et frère d'organistes, François DUPARC est lui-même durablement organiste de l'importante paroisse Saint-Germain de Rennes. C'est là qu'il exerce lorsque la Révolution, redessinant les paroisses urbaines, supprime celle de Saint-Germain. Il a formé sa fille Marie-Jeanne-Flavie à l'orgue de façon à ce qu'elle le supplée "en cas de maladie".

• 20 novembre 1732, Rennes : Dans l'église Saint-Germain, est baptisé François-Guillaume DUPARC "fils d'h.h. Guillaume Étienne DUPARC, organiste de cette paroisse, et de Mathurine Fouché [Foucher] sa femme". Son parrain, François Richard, est lui aussi gratifié de l'avant-nom honorifique "honnête homme". Sa marraine est la demoiselle Anne Rose Lebon. Tous deux savent signer sans difficulté, comme le fait son père et Gilles Duparc son grand-père. "Le Plat organiste" signe également, ès qualité. Six ans plus tôt, ses parents avaient eu des jumeaux, dont l'un, Jean-François, deviendra organiste.

• Le jeune garçon est-il entièrement formé à la musique et au jeu de l'orgue par son père – et éventuellement les amis de celui-ci, comme l'organiste Étienne LEPLAT alors organiste de l'abbaye Saint-Georges – ou bien intègre-t-il une psallette en tant qu'enfant de chœur ? Son nom n'a pas été retrouvé à la psallette de la cathédrale de Rennes.

• 4 octobre 1738, Rennes : Sa mère, "honnête femme Mathurine Foucher, épouse du sieur DUPARC organiste de cette paroisse" – écrit le curé –  décédée "près le pont St-Germain" à l'âge d'environ 43 ans, est inhumée "sous l'orgue dans l'église". Le petit garçon a six ans.

• 23 février 1740 : Son père, Guillaume-Étienne DUPARC, se remarie, épousant Dlle Marie Lefebvre, elle aussi domiciliée paroisse Saint-Germain. Parmi les nombreux signataires, on reconnaît à nouveau LE PLAT, ce qui confirme les liens d'amitié unissant les deux organistes.

• 6 avril 1755, Rennes : Francois DUPARC – il a alors 22 ans et demi – demande à être reçu en survivance de son père, Guillaume DUPARC, organiste de l'église Saint-Germain depuis 1721, et qui jusqu'à cette date du 6 avril 1755, y "a rempli avec autant de zèle que d'exactitude les obligations par lui contractées". Les fabriciens accordent alors le poste à François, "sauf à arrêter les conditions auxquelles il devoit posséder cette place, qu’il souscriroit à la première assemblée". C'est ce que rapportera ultérieurement la requête de François Duparc, "organiste de la cy devant paroisse de Saint-Germain" aux administrateurs du district de Rennes.

• 1er janvier 1756 : "Persistant dans le violent désir qu’il avoit de soulager son père", François demande et obtient de lui succéder effectivement. François DUPARC est alors "d’une voix unanime" choisi par l'assemblée de fabrique de Saint-Germain pour devenir officiellement l'organiste de la paroisse. Ses devoirs sont précisés : "Il tiendra les jeux d’anches tant de la grande que de la petite orgues et les pédalles de trompettes en accord, et fera les menuyes réparations et entretiendra l’orgue toujours propre et nette." Par ailleurs sa dépendance à l'égard des fabriciens est affirmée : "Il sera obligé de se rendre au premier mandat à l’assemblée du général, pour y recevoir les semonces ou réprimandes qu’il plaira au général de lui donner".

• À partir de 1757 : Les comptes de la fabrique de Saint-Germain comportent de trois mois en trois mois des paiements à DUPARC, organiste, sur la base de 45 livres (soit un fixe de 180 livres / an), à quoi s’ajoutent les revenus de fondations.

• 9 juillet 1766, Rennes : Décédé la veille, son père, sieur Guillaume DUPARC, "organiste de cette église", est inhumé dans le cimetière de Saint-Germain.
• 17 novembre 1766, Rennes : Quatre mois et demi après la mort de son père,  François-Guillaume DUPARC se marie. Dans l'église paroissiale Toussaints est célébré son mariage avec Louise Boulho. La jeune femme, qui serait née vers 1740 selon l'âge qui sera ultérieurement indiqué à son décès, est dite "fille de défunt Jean Boulho et de Charlotte Guineur [ou Quineus], majeure et maitresse de ses droits, originaire de la paroisse de St-Aubin, de cette ville et domiciliée de cette paroisse" [de Toussaints].  François Guillaume, quant à lui est dit "fils de feu honorable Etienne DUPARC et de Mathurine Fouché, sa femme, originaire et domicilié dans la paroisse de Saint-Germain de cette ville" et également "majeur et maître de ses droits". Les mariés sont accompagnés de nombreux témoins, parmi lesquels on relève plusieurs membres de la famille Guichard, François-René Cornuaux, Julien Horsais, Delaperrière Coudé et le "chevalier de roquefeuil" [Roquefeuille]. Aucun métier n'est indiqué par le rédacteur de l'acte. Le marié signe "François Duparc" tout court.

• 28 août 1767 : Neuf mois et dix jours plus tard naît le premier fils, François-Augustin, sur la paroisse Toussaints. Trois autres enfants naissent ensuite à des intervalles rapprochés sur la même paroisse de Toussaints : Yves-Toussaint le 26 août 1768, Louis-Joseph le 25 octobre 1769 et Marie-Jeanne le 23 novembre 1770. Leurs parrains et marraines sont tous bien alphabétisés. L'un d'eux est "Noble maitre Yves Vincent de la Motte Fablet, avocat au parlement", ce qui indique que François Duparc entretient des liens avec la noblesse parlementaire et plus largement le monde du Palais. La plupart des actes de baptême sont souscrits de nombreuses signatures, suggérant qu'ils ont donné lieu à de belles cérémonies, réunissant un assez large cercle relationnel. Le père, qualifié de "sieur" ou de "honnête homme" est presque toujours dit "organiste de Saint-Germain".

• 9 janvier 1773 : La petite Marie-Jeanne, fille de sieur François DUPARC et de Louise Boulhot, âgée de deux ans et deux mois, décédée la veille, paroisse de Toussaints, est inhumée. Certains des autres enfants Duparc, voire la plupart, sont probablement morts également en bas-âge, peut-être en nourrice hors de Rennes.

• [Entre début 1773 et le printemps 1775] : La famille Duparc quitte la paroisse de Toussaints pour aller demeurer sur la paroisse de Saint-Germain, plus près de la tribune du père.

• 12 mai 1775 : Née le jour même "près le Veau de St Germain", Marie-Jeanne-Flavie, fille de François DUPARC, "organiste de cette paroisse" et de Louise Boulhot son épouse, est baptisée dans l'église Saint-Germain. Le célébrant inscrit cet acte de baptême dans la 'grande histoire' en précisant que le parrain de l'enfant est l'écuyer Jean-Baptiste Desnos de La Grée, "greffier en chef civil du parlement de Bretagne supprimé par édit du mois de décembre dernier". Sa marraine est "Dame Thérèse Marie Vincente du Foussé épouse d'Écuyer Charles Marie Desnos de La Grée". Onze signatures ornent l'acte, dont, en plus de celles du parrain, de la marraine et du père, celles de Le Forestier et Le Cher, qui restent à identifier.

• 1777, Rennes : Le sieur DUPARC "organiste et tenant pensionnaires" est capité à 4 livres, rue du Vau St Germain, au 3ème étage d'une "maison dans la cour". On note que dans la même maison logent au premier étage une veuve noble et au deuxième une veuve de  président du Présidial, avec un domestique.

• [années 1780], Rennes : François DUPARC enseigne l'orgue à ses enfants. Dans l'une de ses requêtes de 1791, il explique que "dès leur enfance, il leur avoit enseigné les principes de l’art auquel il s’est appliqué toute sa vie. Et a la satisfaction de voir que sa fille s’y est rendu assez habile pour tenir sa place en cas de maladie". Il s'agit de sa fille Marie-Jeanne-Flavie qui, en 1791, a seize ans.

• 1788, Rennes : François DUPARC, organiste de Saint-Germain, habite toujours rue du Vau St-Germain mais en garni. Il est capité de la somme d'une livre. Il se trouve ainsi au même niveau que, par exemple, Hilaire BOUDRY, haute-contre et serpent de la cathédrale, mais en dessous de DESPERY, "basson à la cathédrale", ou de LEBON, "musicien", qui doivent 3 livres, et très en dessous de Gaspard LEMAY, qui en doit 15.
Cette faible capitation fait de François DUPARC, aux premiers temps de la Révolution, un citoyen "passif". En 1788, il figure sur la liste des patriotes de Rennes.

• 31 mars 1789, Rennes : Dans le cahier de doléances de Rennes, on trouve parmi les comparants à l’Assemblée électorale le nom de "François Duparc organiste".

1790, Rennes : François DUPARC est toujours organiste de l'église paroissiale Saint-Germain de Rennes. Il s'agit d'une grande paroisse, fortement peuplée – ses registres des actes de baptême, mariage et sépulture en témoignent. Elle dispose aussi des services de "quatre coristes" ou chantres. Il s'agit de quatre prêtres, les sieurs MACÉ, GOHIN, GARNIER et URVOY. Un sous-diacre, le sieur Gérard, complète l'effectif.

• Mai 1791, Rennes : À la suite de la réorganisation des paroisses rennaises, celle de Saint-Germain a été supprimée "et le sieur Duparc se voit privé dans un âge avancé de l’état qu’il avoit embrassé dès sa plus tendre jeunesse et qu’il se flattoit de concerver toute sa vie". Il expose qu'il est chargé d'"une femme valetudinaire et deux enfants".
Ayant appris que l'orgue de Saint-Germain allait être transporté dans l'église de Toussaints, il rédige une requête adressée aux fabriciens de la paroisse de Toussaints, pour leur présenter sa candidature. Il explique qu'il a été l’organiste de la paroisse de Saint-Germain pendant quarante ans "à la satisfaction publique". Un certificat des fabriciens de Saint-Germain daté du 23 mai 1791 ne dit rien de la durée de son service, mais confirme en revanche leur satisfaction "pour l’exactitude & le zèle qu’il a mis à s’acquitter de son employ". Ils précisent en particulier qu'il a assuré l'entretien de l'orgue et qu'il a "réparé lui même les tuyaux sans qu’il en ait rien coûté au Général".
• 5 juin 1791 : La fabrique de Toussaints "a nommé dès ce moment pour organiste M. Duparc cy devant occupé en cette qualité dans l’ancienne paroisse St-Germain". Les fabriciens, qui n'ont pas encore d'orgue en réalité, s'attachent les services de DUPARC "dès ce moment", car ils comptent sur lui pour "aider de sa personne et de ses talents la translation et placement du jeu d’orgue que la paroisse pourra se procurer"...
• 2 juillet 1791 : François DUPARC rédige et signe une quittance attestant qu'il a reçu 450 livres du trésorier de la paroisse Saint-Germain, "savoir 150 livres pour une demie année d’une [sic] appointement échu du jour St-Jean dernier, 300 livres de gratification amoy acordé par délibération général". Cette gratification de 300 livres, représentant une année de salaire, ressemble à ce que nous appellerions une 'indemnité de licenciement'.
• Octobre 1791 : Dans une nouvelle supplique, plus longue que la précédente et adressée au district de Rennes, il apporte des précisions sur sa carrière passée et sur celle de son père, donnant leurs dates de réception respectives à l'orgue de Saint-Germain et joignant leurs actes de réception. Il demande une nouvelle fois de continuer à toucher l'orgue de Saint-Germain, où que l'instrument soit installé – que ce soit à Toussaints comme il l'avait d'abord pensé, ou à Saint-Melaine comme cela semble se dessiner –, "dès que le jeu d’orgue dont est cas y sera porté, posé & en état d’harmonie". Si cela n'est pas possible, il demande qu'il lui soit accordé "en nature de récompense et pension alimentaire, pendant sa vie à & sa veuve, une somme de 400 livres, ou telle autre qu’il plaira à vôtre équité".
Le district lui conseille de se pourvoir auprès de la fabrique de Saint-Melaine : si "la fabrique de l’église paroissiale et cathédrale St-Melaine veut avoir des orgues, l’organiste sera payé des fonds de la fabrique et que dans le cas où il n’y aura point d’orgues établies à St Melaine, les corps administratifs n’ont pas la faculté d’accorder de pensions aux personnes employées dans les églises supprimées…". Le district le renvoie donc vers "le général de St Melaine" et estime assez sèchement "que sur le surplus de sa requête, il n’y a lieu à délibérer", ce que, peu après, confirme le Département.

• 1791-1792 : Les dépenses de la fabrique paroissiale de Toussaints font apparaître en 1791/1792, un salaire de 300 livres/an pour l’organiste. C'est finalement l'orgue des Carmes que la fabrique a réussi à acheter. Le facteur TESSIER était en train de terminer son transfert et remontage lorsque l'église de Toussaints brûle dans la nuit du 11 au 12 frimaire an II (1er-2 décembre 1793).

• 5 germinal an II (25 mars 1794), Rennes : François DUPARC est clairement qualifié d'organiste lorsqu'il assiste et signe ("françois duparc") au mariage de sa fille Marie-Jeanne-Flavie avec Pierre Gillet, originaire d'Angoulême.
• 25 germinal an II (14 avril 1794) : Le directeur de l'hôpital de la Fraternité déclare le décès de François DU PARC, "organiste, âgé de 63 ans, natif de Rennes cy devant paroisse Saint-Germain, époux de Louise Bourat [sic], mort hier au dit hôpital". Était-il déjà malade lors du mariage de sa fille ou bien est-il décédé brusquement ? Nous l'ignorons.

• 14 pluviôse an XIII (3 février 1805), Rennes : Louise Boulhot, âgée de 65 ans, "veuve de François DUPARC, vivant organiste", décède à son domicile, rue St-Georges.

Mise à jour : 5 mars 2019

Sources
F-Ad35/ 1Q 828 ; F-Ad35/ 2 G 245 / 174 ; F-Ad35/ 2 G245/4 ; F-Ad35/ 2G 245/? ; F-Ad35/ 5 Ff 33 ; F-Ad35/ C 4043 et C 4063 ; F-Ad35/ C 4063  ; F-Ad35/ G534 B ; F-Ad35/ L 1358 ; F-AmRennes/ BMS St-Germain ; F-AmRennes/ BMS St-Pierre-en-St-Georges ; F-AmRennes/ BMS Toussaints ; F-AmRennes/ NMD 1850 ; F-AmRennes/ NMD an II ; F-AmRennes/ NMD an XIII ; H. Sée, Cahiers de Doléances de la Sénéchaussée de Rennes…, 1909

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