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DUCLOS, Jeanne Anne Renée (1764-1794)
État civil
NOM : DUCLOS     Prénom(s) : Jeanne Anne Renée     Sexe : F
Date(s) : 1764-2-28  / 1794-6-17 
Notes biographiques

Jeanne DUCLOS fait partie de la génération des organistes au féminin qui retiennent l'attention. Issue d'une famille d'organistes du Bas-Maine elle est reçue à vingt ans pour tenir la tribune de l'abbaye bénédictine de filles du Ronceray, à Angers, en 1784, poste qu'elle conserve jusqu'en 1790.
Le Pouillé de 1783 fait explicitement référence à la  "Communauté de la Trinité-Ronceray" mêlant la vie des deux institutions l'Abbaye dite  du Ronceray, seule Abbaye bénédictine de filles, et l'église de La Trinité sises outre-Maine dans le quartier de la Doutre. N'étaient reçues au Ronceray que des filles d’ancienne noblesse placées sous l’autorité d’une abbesse. L’abbaye du XIe siècle avait été en partie reconstruite au XVIIe siècle. Son opulence ne fait pas de doute. En 1790, outre l’abbesse, l’abbaye contenait 22 religieuses, dont plusieurs fort âgées. L’église de La Trinité est mitoyenne de l’abbaye ; un chapitre y a été fondé au XVIIe siècle afin de servir abbaye et paroisse. De nouvelles orgues ont été installées au début  du XVIIIe siècle.
L’abbaye du Ronceray et la Trinité, jouent un rôle clé dans la célèbre procession tant religieuse que profane du Grand-Sacre d’Angers qui partait de la cathédrale, traversait l’église abbatiale avec orgue et chants, Dies solemnis, pour la Fête-Dieu. Les chars ou torches s'arrêtaient devant les portes de l'abbaye avant de rejoindre l'étape ultime du Tertre-Saint-Laurent où la foule venue de tout l'Anjou se recueillait devant le Saint-Sacrement.

• 28 février 1764, Laval [Mayenne] : Jeanne Anne Renée DUCLOS naît paroisse Saint-Vénérand, où elle est baptisée le lendemain. Elle est fille de François Duclos tisserand, et de Françoise Moulard. Son parrain est un oncle Moulard, sa marraine une sœur aînée, Françoise.

• Nièce d'un organiste, Jean Marie DUCLOS, elle est aussi sœur de quatre organistes, François, Pierre, Jean Charles et Marie-Anne DUCLOS.

• 16 septembre 1786, Laval : Demoiselle Jeanne DUCLOS, tante de l'enfant au côté paternel, est marraine de Théodore Duclos, baptisé à l'église St-Vénérand, fils de Jean Charles DUCLOS, organiste, et de Louise Chamaret. Le parrain est le sieur Pierre DUCLOS organiste, oncle paternel de l'enfant.

• [Vers 1787], Angers : Jeanne DUCLOS est reçue organiste de l'abbaye du Ronceray d'Angers. Compte tenu de l'enchevêtrement des lieux entre la modeste abbatiale du Ronceray et l'église paroissiale de La Trinité ainsi que de la présence de deux orgues, il est vraisemblable qu'elle ait tenu les deux instruments. Elle succèdait à Rose Françoise VERGER nommée à la tribune de la collégiale Saint-Laud.

1790, Angers : Jeanne DUCLOS occupe le poste d'organiste de l'abbaye du Ronceray jusqu'à la fermeture du chapitre, à 150 livres de gages/an, "outre sa pension", formule qui indique qu'elle était nourrie et logée à l'abbaye. En effet, sa supplique précise "qu'elle y étoit nourrie comme les dames de la maison, qu'elle y étoit logée dans une chambre à feu, chauffée, blanchie et éclairée". Ces avantages en nature sont estimés à 300 livres.
En 1790, l'effectif musical de La Trinité, souvent mêlé à celui de l'abbaye du Ronceray attenante, placée sous l'autorité de l'abbesse est limité à l'organiste Jeanne-Marie DUCLOS, un sous-chantre André COCHET et Mathurin Louis RENIER que Queruau-Lamerie appelle par lapsus Louis Mathieu.

• 17 septembre 1792, Angers : Un arrêté accorde à Jeanne DUCLOS une gratification de 450 livres, ce qui correspond à une année de sa rémunération totale antérieure.

• Elle semble disparaître ensuite des sources angevines. La jeune organiste ayant perdu son poste angevin, sans ressources, a rejoint sa famille à Laval.

• 17 juin 1794, Laval : Jeanne DUCLOS, décède à Laval, rue de l'Indivisibilité, chez son frère Jean DUCLOS. C'est l'épouse de ce dernier, la citoyenne Louise Chamaret, qui effectue le lendemain (30 prairial an II) la déclaration officielle du décès, accompagnée de deux voisins, un tisserand et un maçon. Son père, François Duclos, semble lui aussi vivre à la même adresse. Jeanne avait 30 ans et non 27 comme indiqué par sa belle-sœur.

Mise à jour : 11 août 2019

Sources
F-Ad49/ 1 L 978 ; F-Ad49/ 1 L 981, pièce n°240 ; F-Ad53/ BMS St-Vénérand ; F-Ad53/ D Laval an II

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