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DOUSSAIN, Charles Nicolas (1753-1815)
État civil
NOM : DOUSSAIN     Prénom(s) : Charles Nicolas     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DOUSSIN
Date(s) : 1753-6-21  / 1815-5-18
Notes biographiques

"Doué est un bourg qui atteint les dimensions d'une ville"... Telle est l'impression du carnet de voyage de Zinzerling, originaire de Thuringe en 1616. Cette localité à équidistance de Saumur [M&L] et de Montreuil-Bellay [M&L] possède une collégiale sise dans la partie ancienne de la ville ainsi qu'une église paroissiale dans la ville neuve. La cité est dotée d'un collège fréquenté entre autres par Le prêtre en révolution François-Yves Besnard qui partage ses souvenirs d'enfance : le lecteur est happé par les lieux, le tempo de cette vie rurale. Besnard n'évoque que le clergé de Doué sans distinguer la collégiale de l'église. En effet, la collégiale probablement antérieure au XIème siècle subit des dommages dès le XIVème, puis pendant les guerres de religion. Au XVIIIème siècle une voûte est écroulée. Son état de délabrement est tel que les offices sont transférés à Saint-Pierre. De l'effectif musical, seul un nom émerge, celui du chantre DOUSSAIN à l'église paroissiale. La collégiale sera définitivement réunie à Saint-Pierre en 1811.

• 22 juin 1753, Doué-la-Fontaine [M&L] : Charles Nicolas DOUSSAIN, né de la veille, est baptisé en l'église paroissiale Saint-Pierre au bourg neuf. Son père hh est marchand et sa mère se nomme hf Jeanne Catherine Dunoyer. Le parrain est Maître chirurgien, sa marraine, une Dunoyer, signe également. Plusieurs témoins sont présents, tous de Doué.

• [1760 - 1775, Doué] : La période de formation de C.N. DOUSSAIN n'est pas formellement connue. Il est vraisemblable qu'il fréquente le Collège de Doué dont il sera principal quelques années plus tard.

• 23 septembre 1775, Le Mans [Sarthe] : DOUSSAIN est ordonné diacre au Mans tout comme de nombreux angevins. Il est ensuite Vicaire de Saint-Georges-des-Sept-Voies [M&L] puis de La Salle de Vihiers [M&L] selon l'archiviste Célestin Port.

• 1781-1785, Doué : DOUSSAIN est principal du Collège de Doué.

• 1788-1790, Doué : DOUSSAIN est cité comme vicaire de l'église paroissiale Saint-Pierre de Doué.
En 1790 Charles Nicolas DOUSSAIN est chantre de l'église de Doué. Aucun organiste ou orgue n'est connu, les noms des enfants voire servants restent inconnus. La présence du Directeur de collège dans les instances de Saint-Pierre suggère que les servants sont des collégiens.

• 1791-1793, Doué : les archives livrent deux documents concernant la vie de Doué respectivement en 1791 et 1793. Le premier est le récit de la Fête du Saint-Sacrement réunissant les nouvelles instances républicaines, clergé et citoyens selon l'usage adapté au nouveau contexte en 1791 et 1792 ; le second relate la Fête civique consécutive à la prise de Toulon en Nivôse An II et le zèle civique des Douéssins autour des traditionnels feux de joie, danses, cris de "Vive la République !". Si DOUSSAIN a vraisemblablement participé aux deux premiers évènements, il était déjà absent lors du dernier.

• 1791, Doué : après avoir refusé de prêter serment le 6 février 1791, DOUSSAIN écrit en avril une longue missive à l'ancien curé de Forges [M&L] où il expose ses doutes à propos du ci-devant Moreau, prêtre intrus sur le point d'être installé à la cure de Doué. Il redoute un "schisme" au sein de l'Église et souhaiterait préserver ses fidèles. Puis le ton de la lettre se fait plus incisif. DOUSSAIN évoque le prétendu nouveau curé [constitutionnel] de Forges. En bref, il rappelle quels sont les "vrais principes", le refus d'un bon nombre de communiquer avec les intrus et pour finir tance son pair (L3 65). Cette pièce de correspondance argumentée renseigne implicitement sur les qualités de raisonnement et d'expression de son auteur ainsi que sur les doutes qui l'assaillent. Soudain, le 8 mai, il fait volte face et prête serment. Gruget, curé de La Trinité à Angers doute de la sincérité de ce serment qui ne correspond pas à l'homme. DOUSSAIN connaîtrait-il la peur ? Peu de temps après, il change à nouveau de position, se rétracte, puis suit l'armée vendéenne jusqu'au passage de la Loire selon C. Port.

• Janvier 1792-1797 ap., Angers : Charles Nicolas DOUSSAIN est réfugié à Angers où il exerce son ministère en cachette.

• 1800-1802, La Meignanne [M&L] : Il est desservant de La Meignanne, village de 750 habitants où l'église a été incendiée par les Chouans.

• Décembre 1802-Mai 1815, Saint-Clément-des-Levées [M&L] : C. N. DOUSSAIN est curé,  desservant cette localité de 1.600 âmes qui dépend économiquement de la navigation.
• 18 mai 1815, Saint-Clément-des-Levées : Monsieur Charles Nicolas DOUSSAIN, prêtre desservant la commune, s'éteint à l'âge de 63 ans.

Charles Nicolas DOUSSAIN natif de Doué comme la majorité de ses pairs (collégiale ou église paroissiale), est chantre de Saint-Pierre, à entendre chantre dans une bourgade de 2.000 âmes dont il anime cérémonies religieuses et offices. Son parcours qui s'annonçait linéaire le met face à un dilemme. Après avoir tergiversé il choisit de se rétracter.Les récits de la Fête Dieu (1791-1792) tendent à montrer la tolérance de la population locale.

Mise à jour : 7 juillet 2019

Sources
C. Port, Dictionnaire historique..., éd. révisée ; F-Ad49/ 7 L 72 ; F-Ad49/ BMS Doué ; F-Ad49/ NMD St-Clément-des-Levées ; Mémoires de la société d'agriculture... 1908 ; Mémoires de la société d'agriculture... 1917 ; Mémoires de la société d'agriculture... 1923 ; R. Perrin de Rouvray, L'Église d'Angers..., 1984 ; Société des lettres, sciences... Saumurois, 1927

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