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DERAY, Pierre François (1730-1795)
État civil
NOM : DERAY     Prénom(s) : Pierre François     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : DRAY
Date(s) : 1730-12-16   / 1795-12-23 
Notes biographiques

Durant dix ans, Pierre-François DERAY a été maître des six enfants de chœur de la cathédrale de Mâcon, dans le sud de la Bourgogne. Il reste ensuite au chœur où il reçoit des "gages de musique", durant une période indéterminée qui se termine avant 1790.

• 16 décembre 1730, Mâcon [Saône-et-Loire] : Pierre-François DERAY, fils de Pierre Deray, marchand, et de Marguerite Cropart, est baptisé en la paroisse Saint-Pierre. La profession de son parrain (qui signe avec père et marraine) n'est pas indiquée.

• 26 juin 1754, Mâcon : Pour la première fois, le nom de "Franciscus" DERAY apparaît dans la liste des "distributaires" de la cathédrale Saint-Vincent établie à l'occasion du chapitre général de la Saint-Jean. On apprend peu après qu'il est maître des enfants de chœur de la cathédrale, fonction dans laquelle il a remplacé Claude MIROLIN. Le maître de musique, lui, est alors Joseph GARNIER.

• 21 mai 1756, Mâcon : Le chapitre rembourse une petite somme à Mr DERAY "recteur des enfants pour un état des dépenses faite pour la maîtrise".

• 16 août 1757, Mâcon : Le chapitre recrute un nouveau maître de musique, Guillaume LEBLANC. C'est donc désormais en binôme avec lui que Pierre-François DERAY va devoir travailler.

• 27 janvier 1758 : Mr DERAY est dit "recteur des enfants de chœur" lorsque le chapitre cathédral lui alloue 70 livres "pour dépense faite pour la maîtrise". Ce type de remboursement intervient régulièrement ensuite, une ou deux fois par an, sans précision sur les achats concernés. Il ne s'agit ni d'habillement ni de livres, qui sont payés directement par le chapitre au tailleur, au marchand de drap ou au libraire.

• 1er juillet 1760, Mâcon : Le chapitre accorde à Mr DERAY "recteur des enfants de chœur les gages ordinaires de musique de 112 livres". Ces "gages ordinaires de musique" viennent s'ajouter au traitement qui lui est fait en tant que maître des enfants de chœur. On peut supposer que le maître, accompagnant régulièrement les enfants aux offices, y chante lui aussi et qu'il estime juste d'être rémunéré pour cela. De la même façon, le maître de musique Guillaume LEBLANC reçoit des gages spécifiques pour chanter la haute-contre.

• 17 juillet 1762, Mâcon : Le chapitre augmente les gages de musique de Mr DERAY de 112 à 150 livres "à condition qu’il sera assidu au chœur comme distributaire et musicien et qu’il en remplira les devoirs".
Quelques jours plus tard, le 23 juillet 1762, revirement : le chapitre décide que "le sieur Pierre François DERAY prêtre catherin seroit continué à la maîtrise maître des enfants de chœur encor pendant trois années", mais comme il est devenu secrétaire de l'évêché (depuis quand ?), on craint qu'il ne puisse être assez présent à la maîtrise. Or les enfants de chœur exigent "des soins assidus et presque continuels". Le chapitre mobilise donc le sieur LEBLANC, maître de musique, pour partager "l’authorité sous l’inspection du chanoine nommé supérieur par le chapitre". Les deux hommes seront chargés "conjointement de veiller aux études de latin et de musique, au bon ordre tant pour le spirituel que pour le temporel, et d’une résidence exacte, de façon que les enfants ne restent jamais ou presque jamais seuls à la maison et sans l’un des deux maîtres pour veiller à leur conduite". Au passage, les "gages de musique" du sieur DERAY sont réduits à ce qu'ils étaient précédemment, 112 livres/an.

• 25 janvier 1763, Mâcon : Le chapitre, sans doute dans un souci de gestion financière, réduit les gages de ses musiciens. Ceux "de Mr DERAY ne seront à l’avenir que de 60 livres par année", comme ceux du sieur GORLIER, ce qui est très faible ; ceux des sieurs LEBLANC, DESGRETS et CAJON sont réduits à 200 livres, et ceux du sieur LARLA, le mieux payé du groupe, seront de 300 livres, avec "une gratification de 50 livres par année s’il est assidu à l’office et particulièrement à mâtines". Il est rappelé que leurs engagements ne sont valables que "pour autant de temps qu’il plaira à la Cie". Seul Jean-Baptiste JARNAGE, non mentionné à l'occasion de ce 'plan social', bénéficie d'un contrat à vie sur une base de 400 livres annuelles.
• 26 janvier 1763 : Le registre capitulaire enregistre un nouveau revirement concernant Pierre-François DERAY. L’acte capitulaire du 23 juillet dernier "fait en faveur du sieur DERAY", est révoqué "à cause de la non exécution des conditions y insérées de la part dudit DERAY".

• 3 février 1764, Mâcon : Il est décidé que Mr DERAY devra quitter la maîtrise au 1er août prochain. Il reste au chœur comme prêtre habitué de l’église et comme musicien, et il touchera "des honoraires de 150 livres par année, compris les gages de musique", ainsi que  "la distribution ordinaire et ce pour autant de tems qu’il plaira à la Cie et qu’elle sera contente des services dudit sieur DERAY". Trois chanoines déclarent être "opposants à la présente délibération".
Le remplacement de DERAY à la maîtrise déclenche du reste tout un conflit au sein du chapitre entre les partisans de BOUTOUGE, ceux de JARNAGE et ceux de FOCARD, qui est finalement désigné.
• 1er août 1764 : En principe, selon les délibérations antérieures, notamment celle du 25 juin, FOCARD est "entré en exercice" au 1er août. Mais jusqu'en décembre de la même année, il reste des comptes à régler avec DERAY liés à la période où "il étoit recteur des enfants de chœur".

• 28 juin 1766, Mâcon : On reconnaît la signature "Deray" au bas de l'acte de  sépulture de Dominique Guilleminot, prêtre confrère de cette église, inhumé "en présence du clergé convoqué". Comme convenu en février 1764, Pierre-François DERAY est donc resté au chœur de Saint-Vincent comme habitué et musicien. Jusqu'à quand ?

• 25 juin 1785, Mâcon : On procède à l'inhumation "au préal" de Dlle Étiennette Dray, fille majeure âgée d’environ 46 ans, "demeurante chez Mr. l’abbé DERAY, cocatherin de cette église, au cloître St-Vincent". Parmi les témoins figure l'ancien enfant de chœur Antoine DAVID maintenant "maître du chœur".

• 1790, Mâcon : Pierre-François DERAY ne figure pas dans les listes des "ecclésiastiques et autres personnes" attachés au chapitre de la cathédrale de Mâcon envoyées par les autorités locales au Comité ecclésiastique à Paris. Il est sans doute toujours prêtre catherin, vivant paisiblement de son petit bénéfice (les catherins forment un collège de six chapelains, fondé en la chapelle Sainte-Catherine dans la cathédrale de Mâcon).

• 1793-1794, Mâcon : Pierre-François DERAY est incarcéré, mais échappe à la déportation à Rochefort car sexagénaire, contrairement à Antoine DAVID.

• 2 nivôse an IV (23 décembre 1795), Mâcon : Pierre-François DERAY, "ex bénéficier de Mâcon", décède à 65 ans en son domicile. Le décès est déclaré par un officier de santé et un apothicaire.

Mise à jour : 16 mai 2021

Sources
Annales de l'Académie de Mâcon 1899 ; F-Ad71/ BMS Mâcon, St-Vincent ; F-Ad71/ G 216/2 ; F-Ad71/ NMD Mâcon

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