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CORNEAU, Jacques René (1750-1804)
État civil
NOM : CORNEAU     Prénom(s) : Jacques René     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : CORNAU
CORNUEAU
CORNUAU
CORNAUD
Date(s) : 1750-3-17  / 1804-2-29
Notes biographiques

Originaire de Tours, Jacques-René CORNEAU (parfois CORNUAU) exerce en 1790 en tant que serpent à la cathédrale Notre-Dame de Luçon.

• 17 mars 1750, Tours : Jacques-René CORNEAU, fils de Jacques Corneau, maître ouvrier en soie, et d'Anne Besnard, naît dans la paroisse Notre-Dame de la Riche et y est baptisé le lendemain.

• 27 novembre 1756, Tours : Il est reçu enfant de chœur à la psallette de la collégiale Saint-Martin. Il effectuera son apprentissage sous la direction de Louis MAÎTRE.
À la maîtrise de Saint-Martin, jusqu'en 1763 environ, il côtoie Pierre ROSSIGNOL : peu après, ils se retrouveront à la cathédrale de Luçon.

• 15 juin 1765, Tours : Le chapitre décide de le renvoyer de la psallette en raison de son comportement indiscipliné ; son condisciple BLOT est maintenu mais fortement morigéné. Le maître de grammaire avait été, peu de jours avant, réprimandé pour son manque d'autorité. Le lendemain, le fabricier verse à Jacques-René CORNEAU la somme de 85 livres, montant de ses gages pour une période de huit ans et demi au service de la collégiale, plus 30 livres pour son vestiaire.
• 28 décembre 1765, Tours : Le chapitre accepte de lui délivrer une veste et une soutane noire dont la psallette n'a plus l'utilité. On ignore ce que fait le jeune homme à ce moment-là.

• 3 juillet 1767, Luçon [Vendée] : Le registre capitulaire 1764-1767 conservé aux archives diocésaines de Luçon enregistre à cette date-là la réception de Jacques-René "CORNUAU" [CORNEAU] comme "musicien pour jouer du serpent" au service de la cathédrale Notre-Dame. En 1790, il déclarera en effet lui être "attaché depuis 23 ans". Il y retrouve Pierre ROSSIGNOL qui en est l'organiste depuis 1763.
L'acte de sa réception par le chapitre précise qu'elle court "jusqu’au 1er de septembre prochain, auquel temps il lui sera payé deux mois par Mr le Sindic sur le pied de 500 livres d’appointements par an". Cette période probatoire – qui n'apparaît pas lors des réceptions des autres musiciens – est peut-être liée à son jeune âge : il est en effet encore très jeune, 17 ans et trois mois, lorsqu'il obtient ce premier poste.
• 20 octobre 1767, Luçon : Jacques-René CORNAU assiste et signe au mariage de l'officier de la musique Jean Louis Michel MOREAU avec Jeanne Poullet, fille majeure de Jean Mathurin POULLET, aussi musicien de la cathédrale, en présence de Jean-François PRÉAU, François ROLLAND, Pierre PONSIN et Jean DEBRON, tous officiers de la musique de la cathédrale.
• 29 octobre 1767, Luçon : À cette date est dressée la dernière liste du personnel musical de la cathédrale Notre-Dame contenue dans le registre 1764-1767 – avant une interruption des registres retrouvés de dix-huit années à nouveau. Elle comporte toujours Pierre JOSSANT comme "symphoniarca", puis onze choristes dans l'ordre suivant : Pierre BOREL de MIRACLE, Claude VILNET, Pierre PONSIN, François ROLAND, René BENOIT "de Rigny", Michel SIROLLE, François PRÉAU, Jean DEBROU / DEBRON, Pierre ANTHEAUME, Jean Louis MOREAU et, dernier reçu, le serpent "magister Jacobus Renatus CORNUAU" (CORNEAU).

• 11 avril 1769, Luçon : Au mariage de Pierre ROSSIGNOL, dans les signatures de l'acte on retrouve notamment Jacques-René CORNEAU et BENOIST DE RIGNY.

• 30 mars 1770, Luçon : Jacques-René CORNEAU a 20 ans et il est reçu (à nouveau ? ou est titularisé ?) à la cathédrale de Luçon "en qualité de serpent pour la musique de cette église et comme choriste aux gages et appointements de 600 livres par an y compris les petits Rolles, le tout sujet à la pointe". Son acte de réception mentionne qu'il "avoit été ci-devant attaché à cette Église", sans plus de précision. Les registres capitulaires de 1768 à octobre 1785 manquent aux archives diocésaines de Luçon où sont conservés les registres précédent et suivant. On lui accorde dès lors la somme de 500 livres en titre ad vitam.

• 12 juin 1771, Luçon : Au petit cimetière est inhumé le corps de la première épouse de Jean-François PRÉAU, "officier de la musique de la cathédrale". Le curé précise : "son mari et Mrs les officiers de la musique de la cathédrale étaient présents à sa sépulture". L'acte porte les signatures de sept musiciens, qui – avec le veuf – doivent en effet former l'essentiel du corps de musique de la cathédrale à cette date-là. On reconnaît René BENOIST de RIGNY, Michel SIROL, Pierre BOREL DE MIRACLE, Jacques-René CORNAU, Jean-Pierre ANTHEAUME, François ROLAND et Pierre-Antoine FLAMAND. Seul manquent à l'appel l'organiste (qui est alors Pierre ROSSIGNOL) et le maître de musique.

• 14 août 1772, Luçon : Jacques-René CORNEAU "officier de la musique de la cathédrale" se marie avec Marie-Françoise Besnard, paroisse Saint-Mathurin. Parmi les personnes présentes, on retrouve son ancien condisciple tourangeau Pierre ROSSIGNOL, organiste de la cathédrale de Luçon, ainsi que Michel Claude CYROLLE [SIROL], "officier de musique" à la cathédrale. Le jeune marié n'a encore que 22 ans.

• Plusieurs enfants sont issus de cette union (1er décembre 1773, 19 janvier 1776, 17 novembre 1779…), dont deux au moins meurent en bas âge (10 mois, 11 mois et demi). Le parrain du 17 novembre 1779 est "Louis Urbain Couet vicaire et insigne de la noble église de Saint-Martin de Tours", qui assiste en personne au baptême. Cela montre que Jacques-René CORNEAU a conservé des liens avec sa ville natale. De Tours à Luçon, en droite ligne, on peut compter un peu plus de 190 km.

• 13 mars 1779, Luçon : Jacques CORNEAU est présent à la sépulture de Charlotte Maçon, femme du musicien Claude VILNET, de même que les musiciens PRÉAU, Pierre DELESTRE et PILORGET.

• 23 juillet 1782, Luçon : Jacques-René CORNEAU assiste au mariage de sa belle-sœur, Marie-Madeleine Besnard, avec son collègue Pierre DELESTRE, musicien de la cathédrale, en présence aussi de Denis PILORGET, lui aussi "officier de musique de la cathédrale".

• 5 mai 1784, Tours : La fabrique de la collégiale Saint-Martin verse à Jacques-René CORNEAU, joueur d'instruments, 30 livres de frais de voyage pour être venu se faire auditionner à Tours. Il n'a pas été retenu. Il est plus que probable qu'il s'agisse de l'ancien enfant de chœur formé à la collégiale.

• 20 juin 1785, Luçon : Jacques-René est présent au décès de Marie-Jeanne Poulet, femme de Jean Louis Michel MOREAU "ordinaire de la musique de l'église cathédrale", de même que les officiers de la musique de la cathédrale REY, HILARIOT, VILNET et SIROL.
• 28 octobre 1785, Luçon : La liste des membres du bas chœur de la cathédrale Notre-Dame est dressée à l'occasion du premier chapitre général tenu après le début du dernier registre capitulaire. Maître Jean-Baptiste LEBRASSE est "symphoniarca" – c'est-à-dire maître de musique. Tous qualifiés de "magister", les choristes alors en poste sont énumérés dans l'ordre suivant, qui suit vraisemblablement celui de leur ancienneté locale : Claude VILNET, Louis MOREAU, Michel SIROL, François PRÉAU, Jacques-René CORNAU, Denis PILORGET, Pierre DELESTRE, Antoine REY, Louis-Simon HILARIOT et Louis-Guillaume PAQUIN.

• 2 juin 1786, Luçon : À l'occasion d'un autre chapitre général est dressée une nouvelle liste des choristes de la cathédrale Notre-Dame, exactement similaire à la précédente.
• 29 septembre 1786 : Le chapitre autorise le sieur CORNAU à s’absenter "pour changer d’air et rétablir sa santé jusques à la Toussaint". Un congé aussi long est rare dans les registres capitulaires de Luçon, ce qui semble indiquer que le musicien est sérieusement malade.
• 27 octobre 1786 : La liste du chapitre d'hiver est bouleversée par la disparition, survenue entre temps, de deux choristes (François PRÉAU et Louis MOREAU) et le recrutement de Paul-François-Spire LAFOSSE.

• Mars 1787, Luçon : Au début du mois, le chapitre ayant fait le constat que ses comptes sont en déficit, prend diverses décisions de rétorsion budgétaire, dont celle de réduire les gages versés aux musiciens ("les musiciens de cette église, vu la conduite peu exacte de quelques uns, le défaut de talent des autres, seront tous réduits, les basses contre exceptés, à leur titre"). PAQUIN fait le choix de partir pour Angoulême. SIROL, PILORGET et DELÊTRE, moyennant l'acceptation de nouvelles missions, récupèrent leur niveau antérieur de rémunération au bout d'un mois. 
• 28 août 1787 : C'est ce jour-là seulement que les sieurs CORNAU serpent et REY haute-taille soumettent une requête au chapitre, le suppliant "de vouloir bien leur remettre les 100 livres ci devant retranchés sur leurs appointements". Le chapitre accepte immédiatement pour CORNAU, dont l'assiduité le satisfait. En revanche il repousse l'examen du cas de REY au prochain chapitre général, c'est-à-dire en octobre.
• 26 octobre 1787 : La liste des musiciens de la cathédrale Notre-Dame établie à l'occasion du chapitre général d'hiver comporte neuf noms. Ils sont énumérés dans l'ordre suivant : Michel SIROL, Claude VILNET, Louis Simon HILARIOT, Jacques-René CORNAU, Denis PILORGET, Pierre DELESTRE, Antoine REY, Paul François Spire LAFOSSE et Jean-Louis Emmanuel HUET, le dernier reçu (arrivé fin août 1787).

• 9 mai 1788 : La liste dressée pour le chapitre dit d'été est exactement similaire à celle du mois d'octobre précédent.

1790, Luçon : Jacques-René CORNEAU a 40 ans, il est toujours musicien à la cathédrale Notre-Dame de Luçon en qualité de serpent, il côtoie Pierre ROSSIGNOL, Claude VILNET, Antoine REY, Louis HILARIOT, Louis-Emmanuel HUET, Pierre DELESTRE, ainsi que les deux derniers reçus, Pierre ROBIN et Jean-Baptiste Louis HERBULOT, sous la responsabilité de  Michel Claude SIROL. Il bénéficie d'un traitement annuel de 634 livres et d'un viager de 500 livres par acte capitulaire.
Il fait une demande de pension au Comité ecclésiastique. Le 22 mai 1790, il signe curieusement sa supplique "Corneau prince Nassau".
Le directoire du département lui accorde 500 livres de pension.

• 27 septembre 1792, Luçon : Jacques CORNEAU est dit "salarié par la Nation en qualité de musicien à la ci-devant cathédrale de cette ville", et il était "en exercice lors de la suppression du clergé". Il reçoit une pension de 600 livres qu'il touche au moins jusqu'au 27 novembre 1797 comme il est attesté dans un tableau de "l'Etat général des pensionnaires ecclésiastiques des deux sexes, domiciliés dans ce département, jouissant d'un secours en pension à la charge du trésor national".

• 3 juillet et 31 décembre 1798, Luçon : Il atteste à deux reprises qu'il réside sans interruption en France dans la commune de Luçon depuis le 9 mai 1792 et "qu'il n'est point émigré ni détenu pour cause de suspicion ni contre révolution". En juillet "les citoyens DELESTRE, propriétaire, Jean Landriau, et Jean Boisvin" confirment ses dires et en décembre on retrouve Jean Landriau auquel s'ajoutent Jean Grolleau, menuisier et Prunière, propriétaire. Jacques-René CORNEAU est décrit comme suit : "taille de 5 pieds 4 pouces, cheveux et sourcils châtains, yeux roux, nez gros et long, visage plein, bouche grande, manton rond" en juillet et comme suit "taille de 5 pieds 4 pouces, cheveux et sourcils gris, yeux gris, nez long et gros, bouche petite, menton rond, front relevé, figure longue" en décembre. Il est également indiqué en juillet 1798 qu'il réside dans une "maison appartenant à la citoyenne Sirolle".

• 1er mai 1800, Luçon: Jacques-René CORNEAU est dit ex-musicien de la cathédrale de Luçon dans un tableau administratif.

• 29 février 1804, Luçon: Jacques-René CORNEAU s'éteint dans cette ville, rue Sainte-Margueritte, à l'âge de 54 ans. Son décès est enregistré le lendemain 1er mars 1804 en présence des citoyens Pierre DELESTRE, instituteur, et Jean-Baptiste Prunière, secrétaire de la mairie. Il est alors veuf de Marie Besnard. L'acte le qualifie d'ex-musicien de la cathédrale de Luçon et de pensionnaire de l’État.

Mise à jour : 29 septembre 2019

Sources
F-Ad37/ BMS ND de la Riche ; F-Ad37/ G 590 ; F-Ad85 / L504 ; F-Ad85/ 3 E 48/9 ; F-Ad85/ BMS Saint-Mathurin ; F-Ad85/ BMS St-Mathurin de Luçon ; F-Ad85/ EDépôt 128 ; F-Ad85/ Edépôt 128 ; F-Ad85/ Etat civil, Luçon ; F-Ad85/ L 504 ; F-Adio Tours/ registre capitulaire St-Martin n°31 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°14 ; F-Adio.Tours/ registre capitulaire St-Martin n°6 ; F-AdioLuçon/ AAR*/4 ; F-AdioLuçon/ AAR*/5 ; F-An/ DXIX/057/214/9 ; F-An/ DXIX/091/783/01-02 ; F-An/ DXIX/096/871/15

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