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Pour citer Muséfrem
COIFFE dit GIRON, Jean-Baptiste, à Brive (1758-1843)
Complément de nom : à Brive
Autre(s) forme(s) du nom : GIRRON
GIROND
COESSE
COEFFE
COYFFE
Date(s) : 1758-11-29 / 1843-2-7
C'est comme enfant de chœur que Jean-Baptiste GIRON fait ses débuts au chapitre Saint-Martin de Brive [Corrèze], puis il y devient choriste et musicien. Enfin, il redonne vie à l'orgue laissé à l'abandon depuis plusieurs années. Officier municipal et professeur de musique après la fermeture du chapitre, Jean-Baptiste GIRON reste fidèle à une vocation familiale de musiciens sur plusieurs générations.
À noter : une difficulté est venue compliquer l'enquête. En effet, le patronyme oscille entre deux formes radicalement différentes, COËFFE/ COIFFE et GIRON, la seconde forme, qui semble au départ un surnom, tendant à être de plus en plus utilisée à la place du nom.
• 28 novembre 1758, Brive [Corrèze] : Jean Coëffe (ou Coiffe), dit Jean-Baptiste GIRON, naît paroisse Saint-Martin. Le lendemain, à la collégiale Saint-Martin de la même ville, son grand-père maternel et parrain, Jean Vilate, le porte sur les fonts baptismaux, accompagné de sa grand-mère paternelle, Catherine Giron, la marraine. Le père du nouveau-né "Pierre Coeffe, dit GIRON" est qualifié de "psallete du chapitre divin" dans cette même collégiale où son grand-père paternel, "Pierre Coeffe" est maître de musique. Ainsi se perpétue une lignée de musiciens, qu'il prolongera avec son frère aîné Pierre Bernard.
• 1765, Brive : Jean-Baptiste GIRON revêt la tenue d'enfant de chœur à l'âge de 7 ans. Il se retrouve sous la direction de son grand-père, Pierre GIRON, alors maître de musique, aux côtés de son père, Pierre GIRON, musicien parfois qualifié de "psallette", qui doit être équivalent de "psalteur" ou chantre.
• [Vers 1775], Brive : Si les dix ans de formation souvent requis ont été respectés, Jean-Baptiste GIRON serait devenu choriste autour de 1775, toujours au chapitre de Brive. On apprend lors de ses démarches administratives au début de la Révolution que durant cette période il a aussi suppléé son père vieillissant dans sa tâche de maître de musique de la collégiale.
• 4 janvier 1784, Brive : Jean-Baptiste GIRON est reçu à vie maître de musique à la collégiale Saint-Martin de Brive. Son père Pierre GIRON meurt quelques jours plus tard, le 10 janvier.
• 1790, Brive : Lorsque commence l'année 1790, Jean-Baptiste GIRON est toujours maître de psallette de la collégiale Saint-Martin de Brive. Ses gages s'élèvent à 300 livres/an (400 selon certains documents). Son "titre" est à vie.
• [Vers fin janvier] : Trop affaibli par son travail de choriste et de maître, Jean-Baptiste GIRON quitte la maîtrise et s'installe à l'orgue. S'il ne percevait pas de traitement particulier en 1790 "vu qu'il n'y en avoit jamais eu de fixe pour cette place", (l'orgue est resté inoccupé pendant de nombreuses années), le chapitre était décidé à lui donner à commencer de 1791 un honoraire de 500 livres annuellement" afin de le récompenser de son travail d'instrumentiste d'une part, mais aussi pour offrir un traitement honorable en récompense de ses différentes activités au chœur de Saint-Martin.
Jacques TOURON reprend peut-être alors le poste de maître de musique : dans une liste datant de 1790 donnant l'effectif du bas chœur, il est qualifié de "maître de musique", et GIRON "d'organiste". Toutefois, cela n'évite pas aux enfants de chœur Étienne LAVILLE et Pierre LAFON de devoir se retirer à cause du changement d'activité de leur ancien maître de musique, ce qui induit un doute sur la réalité du poste occupé par Touron.
Au cours de cette année 1790, Jean-Baptiste GIRON âgé de 32 ans signe une demande de pension au directoire du département, il rappelle qu'il a consacré 25 ans de sa vie au service du chapitre de Saint-Martin, d'abord comme enfant de chœur, puis maître de psallette et organiste. Il souligne également la fatigue engendrée par son travail "pénible et non-interrompu", qui lui a causé une "santé très faible". GIRON fait part de son désarroi et fait appel à l'humanité du directoire: "Sa situation serait bien à plaindre, si après avoir passé toute sa jeunesse et employé tout son temps au service divin, il se voyait privé d'une retraite proportionnée à la durée de ses services et au délabrement de sa santé".
• 11 février : Le directoire du département propose de lui octroyer une pension viagère de 120 livres.
• 1er octobre 1790 : Les chanoines et sindics du chapitre St-Martin rédigent un certificat établi en faveur de Jean-Baptiste GIRON. Les différentes informations ci-dessus sont confirmées. La persévérance dans le travail, les bonnes mœurs et la vie chrétienne du sieur GIRON sont également attestées. L'on apprend qu'il était arrivé au jeune homme dévoué qu'il était, à certaines occasions, de "remplacer son père alors maître de psallette, que son grand âge et ses infirmités forçoient à s'absenter". On peut être sceptique quant au "grand âge", Pierre GIRON n'ayant alors qu'une cinquantaine d'années. Il se pourrait qu'il y ait dans l'esprit des chanoines une certaine confusion avec la génération précédente, c'est-à-dire le grand-père de Jean-Baptiste. Les chanoines insistent sur le fait que "la maîtrise de psallette de notre collégiale a été remplie pendant trente huit ans par les auteurs dudit sieur Giron de père en fils et sans interruption". Par l'expression "les auteurs", il faut entendre non seulement le père mais aussi le grand-père de Jean-Baptiste.
Toutefois, comme il est dit plus haut, malgré ce certificat élogieux, il est permis de penser que Jacques TOURON a également occupé la place de maître musique lorsque, début 1790, GIRON s'est consacré à l'orgue.
La polyvalence des uns et des autres a, semble t-il, permis le bon fonctionnement du bas chœur, dont l'organisation revêt un esprit paraissant simple et assez familial.
• 1791, Brive : La pétition de GIRON espère toucher l'humanité du Comité ecclésiastique en mentionnant ses états de service, pendant 25 ans au Chapitre de Brive, malgré une santé déficiente. Il espère avoir "une retraite proportionnée à la durée de ses services et au délabrement de sa santé".
• 14 janvier 1791: Les éloges très appuyés du syndic des chanoines de la Collégiale et des officiers municipaux amènent le Directoire du district à proposer pour Jean-Baptiste GIRON une "gratification de 800 livres ou une pension égale à celle qui lui avait été promise par le susdit cydevant chapitre".
• 9 novembre 1791 : Le département de la Corrèze lui accorde une pension de 200 livres soit la moitié de ses gages antérieurs. Jean-Baptiste GIRON réside encore à Brive malgré la fermeture du chapitre.
• [Été 1792], Brive : Jean-Baptiste GIRON demande, en vertu de la loi du 1er juillet 1792 relative aux chantres, musiciens et employés ecclésiastiques, à toucher une pension équivalente à son traitement antérieur, soit 400 livres.
• 14 août 1792 : Il prête serment sur la constitution civile du clergé et signe une déclaration de non rétractation.
• 13 septembre 1792 : À la suite de sa requête, le Directoire "attendu que son titre de provision étoit à vie et qu'il a servi pendant l'espace de 25 ans..." lui accorde une pension de 400 livres à dater du 1er janvier 1791 "sauf la déduction des sommes qu'il peut avoir reçues à datter de la ditte époque".
• 16 juillet 1794, Brive : Jean-Baptiste GIRON a 36 ans. Devenu "officier municipal" à Brive, il y épouse Jeanne-Angélique Laporte, dite Mézelou, âgée de 26 ans, originaire de Lissac (situé à deux heures de marche au sud-ouest de Brive). Jeanne-Angélique Laporte est la fille naturelle de defunt Joseph Laporte-Lissac et de Jeanne Puymege. Déclarée de père et mère inconnus lors de son baptême elle a été reconnue ensuite. Son père, Joseph [de] Laporte, baron de Lissac, était (selon la base de données généalogique "roglo") lieutenant dans le régiment du Perche (1739) et lieutenant des Maréchaux de France (1776). Le jour de son mariage, la jeune femme est accompagnée d'un frère et d'une sœur portant le nom de Laporte. Sur l'acte de mariage, les seules mentions qui se réfèrent à la famille de l'époux rappellent le décès de son père Pierre GIRON, "ancien psalette du chapitre" de Brive.
• 1794-1802 : De cette union GIRON/Laporte, naissent au moins six enfants. Si l'aîné, Joseph-Jean est un garçon, le reste de la famille se compose uniquement de filles. Jeanne arrive en janvier 1797 et meurt un an plus tard, une autre Jeanne naît en 1801, puis Jeanne-Joséphine en 1802, Thérèse-Sophie en 1805 qui meurt à 2 ans et enfin en 1808 une autre Thérèse-Sophie.
Les actes de naissance donnent des indications précieuses sur la carrière de GIRON après la fermeture du chapitre de Saint-Martin. Dès 1794, GIRON est qualifié "d'instituteur de musique", et également "d'officier municipal". Nous retrouvons ensuite l’appellation unique de "maître de musique". Ainsi a t-il persévéré dans le domaine musical et a-t-il fait fructifier son savoir-faire à travers l'enseignement de la musique.
• 20 janvier 1796 : Jean-Baptiste GIRON est témoin à Brive du mariage de son beau-frère, Joseph de Laporte, capitaine de gendarmerie, avec Antoinette de Cosnac. il est qualifié de musicien.
• 5 septembre 1797 (19 fructidor an V) : Il prête à nouveau serment
• 1800, Brive : Lors de la mise à plat des dossiers des pensionnés du département de la Corrèze, en l'an VIII, Jean-Baptiste GIRON demeure toujours à Brive, où il touche toujours sa pension de 400 livres/an.
• 14 février 1808, Brive : Jean-Baptiste GIRON "maître de musique" déclare à la mairie la naissance de sa fille Thérèse-Sophie, née le même jour à 4 heures du matin. C'est le dernier enfant Giron/Laporte actuellement retrouvé.
• 7 février 1843, Brive : Le décès de Jean-Baptiste GIRON est déclaré par un épicier et un liquoriste qui étaient ses voisins dans la rue de sœurs.
• 1844 : Un passeport délivré à son fils Jean-Joseph, le 25 juillet 1844, nous apprend que celui-ci est devenu maître de musique. Il représente donc la quatrième génération (au moins) de musiciens dans la famille Giron.
Mise à jour : 14 août 2017