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CANCEL, François (1737-1804)
État civil
NOM : CANCEL     Prénom(s) : François     Sexe : M
Date(s) : 1737-6-5   / 1804-8-3 
Notes biographiques

François CANCEL a été le carillonneur de la cathédrale Saint-Antonin de Pamiers pendant plusieurs décennies, ainsi que le souffleur d'orgue. Seule, la Révolution pouvait mettre fin à ce service ininterrompu qui avait pris une dimension familiale.

• 5 juin 1737, Pamiers [Ariège] : François CANCEL est baptisé sur la paroisse du Mercadal, c'est-à-dire dans la cathédrale. Sa mère Jeanne Marty l'a mis au monde la veille. Il est le huitième enfant d'une fratrie qui en comptera neuf. Jeanne est originaire de la ville. Mais Joseph, son père, appartient à une famille qui habite la paroisse de Madière, à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Pamiers, et dont plusieurs garçons sont venus s'installer en ville pour y exercer un métier manuel. Ainsi l'oncle du nouveau-né, Pierre Cancel, y est maître charpentier. Son père, lui, est maître tisserand. Néanmoins, son service de carillonneur à la cathédrale est uniquement retenu par le rédacteur de l'acte. Joseph Cancel emmènera sans doute très tôt son fils jusqu'en haut du clocher. En effet, en 1791, lors de l'examen de sa demande de pension, on tiendra compte du fait que François "servoit le chapitre depuis son bas âge".

• 21 mai 1765, Pamiers : François CANCEL se marie là où il a été baptisé. Il épouse Magdelaine Laquière, la fille de Jean, un bourgeois de l'autre paroisse, celle du Camp. Le jeune marié est assisté par son père, le carillonneur, lequel est déjà veuf. Il travaille comme tisserand, sans doute dans l'atelier paternel.

• 10 février 1766 : François fait baptiser Anne, le premier enfant né de Magdelaine. Le grand-père carillonneur et une tante maternelle le présentent sur les fonts baptismaux. Anne devient ensuite la sœur aînée des quatre garçons nés entre juillet 1768 et la fin de l'année 1774. Bien que la profession des parrains et marraines choisis par les parents ne soient pas toujours précisée, nous relevons, malgré tout, un maître d'école et une journalière du côté Laquière, ainsi qu'un marchand. Quant au père de famille, il est bien précisé, depuis 1768, qu'il assure le service de carillonneur de la cathédrale.

• 16 août 1777 : CANCEL devient veuf. Magdelaine s'est éteinte à l'âge de quarante ans, le laissant seul avec leurs enfants dont le plus jeune, Jean, n'a pas encore trois ans.

• 24 novembre 1778 : Le carillonneur épouse Jeanne-Marie Servat en seconde noce. Elle est originaire du Planturel occidental, à vingt-cinq kilomètres environ de Pamiers en passant par Madières, mais elle habite la paroisse paméenne du Camp depuis dix ans. L'évêque, Monseigneur de Lévis, leur a accordé le troisième ban. Les professions indiquées à propos des témoins à leur mariage évoquent une sociabilité assez large. Se côtoient le greffier en chef du siège de la sénéchaussée de Pamiers, également conseiller du roi, un marchand, un maître cordonnier et un tisserand.

• 25 juin 1785 : CANCEL, carillonneur, assiste comme témoin à l'inhumation, dans le cimetière de la paroisse Mercadal, de "demlle Élisabeth Tadieu épouse du sr Jacques MERCADIER secrétaire [et chantre] de Mgr l'évêque".

1790 : François CANCEL s'acquitte toujours de son service de carillonneur. Mais la suppression du chapitre le prive de son employeur qui lui versait sept setiers de froment et six de seigle par an. Il sollicite donc une pension auprès des autorités du district de Mirepoix, comme l'organiste AGRAMONT, le serpent Jacques DELMON, le chantre BONNASSIER, et les enfants de chœur Jean-Baptiste GARRIGUES, Louis PALMADE, Vincent CABIBEL, Jean BROQUIER et Louis MAURY.

• 14 janvier 1791 : Il est toujours qualifié de carillonneur à l'occasion des obsèques d'un enfant.

• Novembre 1791 : CANCEL reçoit une réponse favorable à sa supplique. Après avoir fait évaluer la valeur des céréales qu'il percevait comme salaire, le procureur syndic du district de Mirepoix transmet à celui du département qu'il "doit verser" à l'ancien carillonneur une pension annuelle de cent livres. À aucun moment il n'a été question de son service de souffleur d'orgue, travail qu'il semble pourtant avoir exercé, d'après la présidente de l'association et carillonneuse de Saint-Antonin. En revanche, sur les registres émanant du district, aucune demande de pension n'avait été déposée par un éventuel souffleur d'orgue de Pamiers, alors qu'un dossier existe pour la cathédrale Saint-Maurice de Mirepoix. 

• 3 août 1804 : François CANCEL, pensionné et excarillonneur de la cathédrale de Pamiers, meurt deux jours avant ses 67 ans à l'hospice de la ville.

• 4 juin 1829, Pamiers : Bernard Cancel, son fils âgé de 59 ans, épouse Anne Daumenq, une veuve de 49 ans dont le premier mari est mort au dépôt de mendicité de Saint-Lizier. Comme son père et son grand-père paternel en leur temps, il poursuit le métier de tisserand. Mais il n'est plus question du service de carillonneur.

Cette tâche au clocher de la cathédrale qui a incombé pendant au moins soixante années aux tisserands Cancel, en la personne du père, parfois désigné de maître texier, puis de François, son plus jeune garçon, s'ajoutait à celle de l'atelier de tisserand. Elle leur était bénéfique sur le plan de leurs relations sociales. Mais ce fut éphémère et ne franchit pas le seuil de la troisième génération.

                                                                                                                                             Mise à jour 8 avril 2020

Sources
Courriel C. Vanhoutte, 2020 ; F-Ad09/ BMS Pamiers ; F-Ad09/ BMS Pamiers, Le Mercadal ; F-Ad09/ BMS, Mercadal, Pamiers ; F-Ad09/ délibérations du directoire du district de Mirepoix ; F-Ad09/ État civil Pamiers ; F-Ad09/ État civil, Pamiers

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