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CAMPENON, Pierre (1759-1826)
État civil
NOM : CAMPENON     Prénom(s) : Pierre      Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : COMPENON
CAMPENNON
Date(s) : 1759-12-30   / 1826-12-29 
Notes biographiques

Miroitier et basse-contre à la cathédrale d'Auxerre : telle était la situation de Pierre CAMPENON lorsque la Révolution commença. Une fois perdu son poste à la cathédrale, il se replie sur son premier métier.

• 30 décembre 1759, Vaux : Fils de Jean Campenon et de Madeleine Ducreux, Pierre CAMPENON est né paroisse de Vaux-sur-Yonne, située à une lieue au sud d'Auxerre, sur la rive gauche de l'Yonne. Sa date de naissance est donnée par son second mariage. Cela le vieillit de deux ou trois ans par rapport aux âges déclarés dans ses dossiers des débuts de la Révolution (par exemple : 29 ans en février 1791, ce qui le ferait naître vers 1762, mais à cette période en effet aucun baptême ne correspond).

• De quelle formation à la musique a-t-il bénéficié ? Il n'a vraisemblablement pas été enfant de chœur à la cathédrale d'Auxerre, car les chanoines ne le connaissent pas lorsqu'ils le recrutent. En 1785, avant de venir à Auxerre, il était domicilié paroisse Saint-Sulpice à Paris.

• 1er février 1785, Auxerre : Après le renvoi de Jean DUBAUX, le chapitre de la cathédrale décide de se renseigner sur le compte "du nommé CAMPENON de Vaux, que l’on propose à la Cie en qualité de Basse-contre". Le "on" qui propose est sans nul doute Edme CHAPOTIN, le maître de musique, aux réseaux parisiens efficaces. Puis, le 16 février, sur la foi d'un rapport positif arrivé de son correspondant parisien, le chapitre lui répond pour "lui recommander de faire partir promptement ledit CAMPENON".
• 5 mars 1785 : "Afin que l’on puisse juger de sa voix et de sa science dans le plain-chant", le chapitre fait chanter à CAMPENON "seul l’Offertoire de la messe du chœur". Le 9 mars, Pierre CAMPENON est reçu à la musique de la Cathédrale, "aux gages ordinaires de 10 livres par semaine". Il doit cependant "aller prendre des leçons de plain-chant à la maîtrise afin de se fortifier". Sa voix ne s'accorde pas bien avec celle de Romain CHERTIER. Il doit toujours chanter soit avec DELAFESTE soit avec Nicolas GELIN.
• 22 juin 1785, Auxerre : Pierre CAMPENON, "miroitier", épouse Marie Flamarion, fille d'un "marchand" de la paroisse St-Regnobert. Le frère du marié est "buraliste à Veaux". Aucun musicien n'est visible dans l'acte de mariage.
• 30 juillet 1785 : Les chanoines sont mécontents car CAMPENON ne va pas prendre de leçons de plain-chant à la maîtrise, contrairement à ce qui lui a été ordonné lors de son admission. Or il a besoin de ces leçons, car on remarque "journellement qu’il ne sait pas assez bien lire pour suivre la psalmodie". On le prévient "qu’il sera remercié si dans quelque temps il n’est pas plus capable". En attendant, le chapitre demande à nouveau à ce qu'on évite de faire chanter CAMPENON avec CHERTIER, car leurs voix ne s'accordent pas ensemble. Il demande aussi que les quatre basse-contre se concertent pour leurs absences, de façon à ce "qu’il y ait toujours quelqu’un pour guider CAMPENON", soit DELAFESTE, soit GELIN.

• 9 octobre 1786 : Le chapitre permet à CAMPENON basse contre de s’absenter "trois jours cette semaine et encore pendant un des offices de samedi ou dimanche prochain" pour "faire ses vendanges et son vin" à Vaux. Cette référence aux vendanges à Vaux confirme cette paroisse comme lieu d'origine de Pierre CAMPENON.

• D'avril 1786 à novembre 1790, Auxerre : Quatre enfants, trois filles et un garçon, sont baptisés paroisse Saint-Eusèbe. Deux des filles meurent en bas âge (2 ans 2 mois et 2 ans et demi). Le parrain de la 3ème fille, née le 5 septembre 1788, est Edme CHAPOTIN, maître de musique de l’église cathédrale, sa marraine est Anne "Bourniquet" [Bournicat], femme de Bonaventure BONOTTE, basse contre de la cathédrale. Le père est pourtant dit dans cet acte "marchand miroitier".

• Février 1789 : CAMPENON, "l’un des commis musiciens", obtient du chapitre deux jours de congé "pour vacquer à ses affaires toute la journée du 17 et 18 du courant". On n'est pas là en période de vendanges: s'agit-il d'affaires liées à la miroiterie ?
• 9 octobre 1789 : Il obtient à nouveau l'autorisation de s'absenter "ce soir et demain toute la journée pour s’occuper de la récolte de ses vignes".

1790, Auxerre : Pierre CAMPENON est toujours basse-contre à la cathédrale Saint-Étienne. Les chanoines se plaignent de ses absences et le 27 février 1790 décident de le "marancer" (opérer une retenue sur ses gages). Ses appointements sont de 550 livres par an.
 Sous la responsabilité d'Edme CHAPOTIN, chantent avec lui au chœur les "commis musiciens" Bonaventure BONNOTTE, Romain CHERTIER, Nicolas GELIN, Étienne LE COUTEUXEdme Hubert PINON, tandis que Pierre JOBARD joue du serpent et que Jean-Joseph PALLAIS est toujours l'organiste en titre.

• 1791, Auxerre : À la suite du dépôt des requêtes par les musiciens de la cathédrale, le directoire fixe le montant des pensions pour chacun. Le département propose d'accorder à Pierre CAMPENON une gratification de 550 livres, car il est jeune, "il n’a passé que cinq ans au service de l’église", et il est par ailleurs "pourvu de l’état de miroitier".
• 2 juillet 1791 : Le département ordonne le versement de 250 livres, soit les deux premiers quartiers d'une gratification qui doit lui être définitivement accordée. Sa gratification finale semble devoir être de 500 livres.
Le procureur général syndic du département s'appelle Campenon et signe avec une graphie très proche de celle du musicien.

• 1792-1793, Auxerre : CAMPENON, SOLIVEAU et STALIN sont les trois chantres de la paroisse Saint-Eusèbe. Ils sont payés 150 livres par an depuis le 25 mars 1792. Y chantaient-ils plus tôt en étant payés sur une autre bourse ??? Ce serait cohérent avec la présence, bien attestée, elle, au chœur de St-Eusèbe, d'un serpent, Laurent CARTEAU.
Leurs comptes sont réglés par la fabrique le 10 novembre 1793.

• Le 14 mai 1793, à Auxerre, Pierre CAMPENON, marchand miroitier, est témoin au mariage d'Étienne LECOUTEUX, ancien camarade de lutrin à la cathédrale, et d'Anne-Thérèse Bonnotte, l'une des filles de Bonaventure BONNOTTE. À ce mariage sont aussi présents d'anciens piliers du corps de musique de la cathédrale : Hubert PINON, devenu commissaire de police, et Pierre JOBARD, seul à être dit maître de musique.

• Le 27 messidor an V (15 juillet 1797), dans la maison commune d'Auxerre est prononcé le divorce du citoyen Pierre CAMPENON, marchand miroitier demeurant faubourg St-Amâtre, et de la citoyenne Marie Flammarion, demeurant rue Hautes Perrières. Ils sont présents tous deux, ainsi que leurs quatre témoins (un cousin germain de Marie Flammarion, un notaire, un épicier, un marchand de fer) : il s'agit d'un divorce par consentement mutuel.

• 20 ventôse an VIII (11 mars 1800), Auxerre : Pierre CAMPENON est cette fois dit "marchand" tout court, et il est revenu habiter en centre ville, ("place de la Maison commune, n°7"), lorsqu'il se remarie. Il épouse Marie-Étienne Raveneau, une jeune femme de onze ans sa cadette et qui demeure "même maison". Elle ne sait pas signer son nom. Son frère est marchand miroitier à Paris, c'est donc un confrère de Pierre Campenon.

• 1er mars 1814, Auxerre : Pierre CAMPENON, âgé de 54 ans, vient à la mairie en compagnie de Jean Pain, 50 ans, déclarer le décès de l'ancien musicien chantre René PRUNELLE, 83 ans.

• 8 janvier 1815, Auxerre : Est publiée l'annonce du mariage, prévu à Paris, de son fils Pierre-François, devenu facteur de la poste à Paris.

• 29 décembre 1826, Auxerre : Des fidélités perdurent à travers les années. C'est Étienne LECOUTEUX qui déclare le décès de Pierre CAMPENON, le matin même à six heures, à son domicile rue Traversière n°4. Il le dit miroitier, âgé de 68 ans, natif de Vaux-sur-Yonne, et mari de Marie-Étiennette Raveneau.

Mise à jour : 20 juin 2019
(merci à Robert Timon)

Sources
A. Cherest, « Notice sur les musiciens...", 1850. ; F-Ad 89/ état civil d'Auxerre ; F-Ad89/ BMS Auxerre, St-Eusèbe ; F-Ad89/ BMS St-Eusèbe d'Auxerre ; F-Ad89/ BMS St-Régnobert d'Auxerre ; F-Ad89/ G 1808 ; F-Ad89/ G 1809 ; F-Ad89/ G 1810 ; F-Ad89/ G 2378 ; F-Ad89/ L 28 ; F-Ad89/ M Auxerre an 2 ; F-Ad89/ NMD Auxerre ; F-An/ DXIX/090/738/09 ; F-An/ DXIX/092/790/04,05,27-29,37

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