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BUGARD, Pierre (1762-1818)
État civil
NOM : BUGARD     Prénom(s) : Pierre     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BUGAR
Date(s) : 1762-12-24   / 1818-12-2 
Notes biographiques

Pierre BUGARD ne quitta guère sa haute montagne ariégeoise. Né à Vicdessos, bourg le plus important de la vallée du même nom, il y était jeune prêtre quand on préparait la réunion des États-généraux du royaume. Sans doute avait-il été formé au plain-chant pendant ou après ses années de séminariste puisqu'il exerçait à la fois le vicariat et le service de chantre à l'église paroissiale Notre-Dame. En 1790, il partit curé dans une petite paroisse éloignée d'à peine trois kilomètres, distance qui ne l'empêchait pas de poursuivre le service de chantre dans sa ville natale. 

• 24 décembre 1762, Vicdessos [Ariège] : Pierre BUGARD est baptisé le jour de sa naissance. Ses parents, Jean-Baptiste et Anne Tournié, lui ont choisi comme parrain, Philippe BUGAR, son grand-père paternel et comme marraine, Marie Fauré, sa grand-mère maternelle. Tous les hommes de la famille sont alors des artisans. L'aïeul Tournié est maréchal. Et du côté Bugard, on travaille le bois, tantôt comme menuisier, tantôt comme charpentier, tout en participant à la vie de la vallée du Vicdessos. Ainsi, Jean, l'oncle du nouveau-né, est-il qualifié de conseiller politique en 1760 et de consul deux ans plus tard. Tous apposent des signatures soignées qui révèlent une certaine pratique, alors que leurs épouses sont invariablement "illitérées". Cette situation confirme  l'existence d'une école de garçons tenue par un régent. Mais à l'église Notre-Dame, formait-on au chant et apprenait-on à toucher l'orgue? Philippe BUGARD, le grand-père, fut semble-t-il, au début du siècle, un piètre organiste, tandis que ses successeurs, bien plus qualifiés, venaient tous de l'extérieur. Quant à Pierre, il était âgé d'une dizaine d'années quand Jacques-Urbain ROUAIX arriva de Saint-Girons pour exercer les fonctions d'organiste et de régent.

• 1788-1789, Vicdessos : Pierre BUGARD est prêtre vicaire à l'église paroissiale. D'après les actes du registre, il officie à Vicdessos pendant deux années pleines, de février à février. Ses qualités de chantre sont très rapidement prises en considération. En effet, dès le 10 avril 1788, l'assemblée municipale lui accorde "les fruits et revenus" d'un obit réservé au détenteur de ce service. En revanche, comment le jeune prêtre a-t-il acquis cette spécialisation? Nous l'ignorons. Cependant, Vicdessos relevant du diocèse de Pamiers malgré la proximité de celui du Couserans, peut-être avait-il, à l'instar de l'enfant de chœur Vincent CABIBEL parti pensionnaire à la maîtrise de cette cathédrale, rejoint le séminaire de ce riche évêché de la plaine et développé des dispositions de chantre déjà cultivées dans son église natale. 

27 avril 1790, Saleix [Ariège]: Pierre BUGARD s'est éloigné de trois quart de lieue en amont de Videssos et il entame, ce jour-là, son ministère à l'église Saint-Jacques de Saleix. Le voilà maintenant titulaire d'une petite cure de montagne. Toutefois, il poursuit des activités sur celle de Vicdessos où il retrouve l'organiste ROUAIX. Mais six mois plus tard, le dix octobre, il envoie par écrit sa démission, prétextant que "l'office de chantre était incompatible avec [sa] situation présente".     

• 12 mai 1791, Saleix : Il sollicite maintenant un certificat d'exercice pour attester de la durée de son service de chantre à l'église de Vicdessos. L'assemblée des officiers municipaux de la ville, dont Jacques-Urbain ROUAIX assure le secrétariat de séance, délibère sur cette demande et la transmet "à la chantrerie".

• 24 novembre 1792, Saleix : Le registre paroissial se clôt avec l'acte d'un mariage célébré par le curé Pierre BUGARD. 

• 1792-1818, Saleix : Pierre BUGARD poursuit son ministère de prêtre desservant, d'après son acte de décès. 

• 2 décembre 1818, Toulouse [Haute-Garonne] : Il meurt dans cette ville, à plus de cent kilomètres de son village ariégeois. Deux actes de décès sont disponibles. L'un est signé par l'adjoint au maire toulousain et rédigé quelques heures après le décès. Le second est écrit par le maire de Saleix, sur le témoignage de deux habitants de Vicdessos, un négociant et un cornier. Ce dernier texte donne deux informations capitales sur lesquelles le premier fait l'impasse : il s'agit d'une mort accidentelle provoquée par une chute dans la ville, et d'autre part, Pierre BUGARD était le "desservant" de la paroisse de Saleix. Le premier se limite à indiquer l'auberge où le défunt résidait, ainsi que le nom des témoins, ses "amis". Aucun des deux ne se souvient de ses talents de chantre. 

                                                                                                                                                                                  28 août 2019

Sources
F-Ad09/ 145 EDT BB11 ; F-Ad09/ 145 EDT/ BB11 ; F-Ad09/ 145 EDT/BB11, Vicdessos ; F-Ad09/ BMS Saleix [Ariège] ; F-Ad09/ BMS Vicdessos ; F-Archives municipales en ligne, Toulouse

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