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BRICARD, Jean-Baptiste, puîné (1749-1836)

BRICARD, Jean-Baptiste, puîné (1749-1836)

État civil
NOM : BRICARD     Prénom(s) : Jean-Baptiste     Sexe : M
Complément de nom : puîné
Date(s) : 1749-4-6  / 1836-12-3
Notes biographiques

Né dans le diocèse de Langres, Jean-Baptiste BRICARD va vivre la plus grande partie de sa longue vie à Dijon. Il chante la basse contre à la cathédrale Saint-Étienne, puis à la cathédrale Saint-Bénigne. Vers la fin de sa vie il est toujours dit musicien ou chantre, mais pour parvenir à gagner sa vie, il a ajouté en plus le métier d'instituteur.

• 6 avril 1749, Vaux [devenu ensuite Vaux-sous-Aubigny, et aujourd'hui la commune nouvelle Le Montsaugeonnais, Haute-Marne] : Né dans ce village viticole situé au bord du Badin, à 43 km au nord-est de Dijon, à 24 km au sud de Langres, Jean-Baptiste BRICARD est baptisé le même jour. Son père est maître tailleur d'habits ; ses parrain et marraine sont fils d'un procureur fiscal et fille d'un huissier. Tous deux, ainsi que le père de l'enfant, savent bien signer. Son frère aîné, François, a alors cinq ans.

• [1756-1766 environ] : Où et auprès de qui a-t-il reçu sa formation au chant d'Église ? On peut émettre l'hypothèse qu'il ait été enfant de chœur dans la cathédrale de son diocèse de naissance, Langres, mais l'enquête reste à mener sur ce point.

• 24 septembre 1767, Dijon : Sans doute frais émoulu d'une maîtrise, Jean-Baptiste BRICARD devient musicien à la cathédrale Saint-Étienne de Dijon. Les dossiers de 1790-1791 établissent qu'il a été "employé pendant 23 ans au service de la cathédrale de Dijon". Sa date précise de réception figure dans sa reconstitution de carrière de janvier 1792.  Le maître de musique est alors Urbain MABILLE.

• 5 juin 1768, Dijon : Chez maître Poulet, notaire à Dijon, un contrat de mariage est établi entre Jean-Baptiste BRICARD, "musicien à la cathédrale de cette ville", et Madeleine Duplet (parfois Dupleix…), orpheline d'un serrurier de village. Le futur apporte 100 livres, la moitié "de son chef", consistant en "nippes et effets à son usage" et l'autre moitié que lui verseront ses parents d'ici un an en avancement d'héritage. La future apporte le double "en meubles meublans, linges, nippes et effets à son usage".
• 5 juillet 1768 : Un mois plus tard, jour pour jour, la cérémonie de mariage a lieu en l'église Saint-Michel. Les quatre témoins sont tous des amis musiciens : les sieurs Claude DOUDEY, Michel FLUTTEJoseph BORGET et Thomas VIDAL, tous demeurant en cette ville.
• De cette union naîtront plusieurs enfants (voir ci-après).

• Décembre 1770, Dijon :  Comme les autres musiciens de la cathédrale, BRICARD puîné reçoit 37 livres 10 sols pour ses gages du mois. Il est nettement distingué de BRICARD l'aîné.

• 31 octobre 1772, Dijon : Claude, fils de Jean Baptiste BRICARD, "musicien à la cathédrale", et de Magdelaine Dupleix sa femme, né le 31 octobre 1772, est baptisé le lendemain paroisse Saint-Michel. Contrairement à la pratique alors fréquente chez les musiciens des deux grandes églises dijonnaises, le parrain n'est pas choisi au sein du bas-chœur : il s'agit d'un vigneron.
• 16 novembre 1772 : Le sieur BRICARD, puîné, basse contre au service de la cathédrale Saint-Étienne de Dijon, reçoit du chapitre une gratification de 24 francs "pour l'aider dans ses besoins", ce qui laisse supposer une maladie ou des difficultés particulières... Peut-être les suites de la naissance récente ?
• 9 décembre 1772 : Comme les autres musiciens de la cathédrale, BRICARD puîné reçoit deux pintes de sel. Il est nettement distingué de BRICARD aîné.

• 18 octobre 1774 : Claude, le fils né en 1772, meurt à l'âge de deux ans, paroisse Saint-Michel. Il est inhumé le lendemain en présence de son père, "musicien à la cathédrale", et de son oncle paternel, François BRICARD, "maitre écrivain".

• 7 juillet 1776, Dijon : Né la veille, un fils de Madeleine Duplet et de Jean-Baptiste BRICARD, musicien à la cathédrale, est porté sur les fonts baptismaux de l'église Saint-Michel par "Monsieur Jean-Baptiste CÉZARD, prêtre, chapelain et maitre de musique de la cathédrale". L'enfant reçoit le prénom de Jean-Baptiste.

• Décembre 1781, Dijon : Dans les pièces comptables du chapitre de Saint-Étienne est conservé un "état des gages et gratifications dues aux musiciens de la cathédrale". Chacun d'eux doit recevoir ce mois-là la sommes de 41 livres 13 sols 4 deniers. En ordre alphabétique on trouve BAILLY, BORGET, BRICARD, DELILLEMAGNY, MALLOGÉMANDRAY et SAGOT.

• Décembre 1787, Dijon : Un autre état comptable est conservé. Il donne la liste suivante de musiciens : BAILLY, BORGET, BRICARD, MAGNY, MALLOGÉMANDRAY, SAGOT, et VERPAULT, auxquels s'ajoutent ARNAULD, violoncelle, LECLERC, organiste, et LEFRANC, serpent.

• 29 novembre 1788, Dijon : BRICARD fait partie des musiciens qui, sous la direction de François COUET, jouent et chantent en l'église Saint-Jean-Baptiste, au mariage en grandes pompes d'une jeune "rosière" vertueuse avec un laboureur. L'orchestre est composé de plus de trente musiciens, amateurs, musiciens d'église et musiciens de la Comédie, tous venus bénévolement.

1790, Dijon : Jean-Baptiste BRICARD chante toujours la basse-contre à la cathédrale Saint-Étienne.
Sous la direction du maître de musique François COUET, on entend au chœur de Saint-Étienne quatre basse-contre (André BAILLY, Jean-Baptiste BRICARD, UTINET, Henri VERPAULT), une basse-taille (Joseph BORGET), une haute-taille (Sébastien MALLOGÉ), une haute-contre (Dominique MANDRAY) deux serpents (Jacques LEFRANC et Claude MAGNY), un basson (Louis-François SAGOT), un joueur de basse ou de violoncelle (Nicolas-Joseph ARNAULD) et bien sûr l'organiste, François LECLERC.
• 15 septembre 1790, Dijon : Deux musiciens, MALLOGÉ et BRICARD, assistent et signent à la sépulture – dans le cloître de la cathédrale – de leur collègue André BAILLY décédé la veille à l'âge de 39 ans, qui chantait lui aussi la basse-contre à la cathédrale Saint-Étienne.

L'année 1791 va se révéler fertile en émotions pour le musicien.
• 15 février 1791 : Le directoire du district de Dijon propose de lui accorder une pension de 500 livres. Âgé de 42 ans, il est père de famille et chargé d'une mère infirme.
 • 6 mars 1791, Dijon : Madeleine Duplet, l'épouse de Jean-Baptiste BRICARD, meurt paroisse Saint-Michel et est inhumée le lendemain "au cimetière hors de la ville" en présence de son mari (qui est dit "musicien" sans plus de précision) et de son fils.
• 8 mai 1791 : Le plan de réorganisation de sa musique présenté par Volfius, Évêque de la Côte-d'Or, sans aucun doute inspiré par François COUET, prévoit quatre basse contre, deux venant de la ci-devant Sainte-Chapelle (BERTHOT et FAIVRE), deux étant déjà précédemment à la cathédrale (BRICARD et VERPAULT), une basse taille, BORGET, de la cathédrale, une taille, JARLOT, de la Sainte-Chapelle, et la haute contre de la Sainte-Chapelle, Nicolas BORNE. À ces voix s’ajoutent trois instrumentistes, DELAURIÈRE et MILLOT de la Sainte-Chapelle et le violoncelliste MICHAUD, sans oublier bien sûr l’organiste de la cathédrale, François LECLERC.
• Dès le 5 juin 1791, Jean-Baptiste BRICARD, "musicien à Dijon", signe devant notaire un contrat de mariage avec Reine Mignard, fille majeure, dont le père était vigneron. Elle vit "en la demeure de Monsieur Mandonnet, auditeur en la chambre des comptes" où est d'ailleurs signé le contrat, en présence de Mme Mandonnet : on peut penser que Reine Mignard y était servante, ou femme de chambre, ce qui expliquerait le bon pécule personnel qu'elle apporte au mariage (850 livres, dont 700 en argent comptant, à quoi s'ajoutent 150 livres d'héritage paternel). Le maigre apport du musicien contraste fortement : 150 livres "tant en meubles meublants qu'effets  mobiliers étant en son domicile en cette ville". La mise en communauté ne sera que de 30 livres de part et d'autre.
• Le mariage est célébré paroisse Saint-Michel le 14 juin. L'acte précise que le marié est toujours "musicien de la cathédrale". Il est accompagné de son ami Joseph BORGET musicien, qui était déjà présent neuf jours plus tôt lors de l'établissement du contrat notarié.
• 27 juin 1791 : Au cimetière de la paroisse Saint-Michel, Jean-Baptiste BRICARD, musicien, ainsi que son fils Jean-Baptiste, qui a alors quinze ans, assistent à l'inhumation de leur frère et oncle François BRICARD, décédé la veille.

• 30 mars 1792, Dijon : Reine Mignard donne naissance à un fils, paroisse Saint-Michel. Il est lui aussi prénommé Jean-Baptiste, auquel on ajoute le prénom de René. Le père est qualifié de "chantre de la cathédralle".

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• 10 décembre 1823, Dijon : Son fils Jean-Baptiste (l'aîné, né en 1776), célibataire âgé de 47 ans, sous lieutenant d’infanterie, meurt de la maladie de la pierre à l'hôpital de Dijon. L'acte de décès donne Jean-Baptiste BRICARD père comme "musicien et instituteur".

• 3 décembre 1836, Dijon : Âgé de 87 ans et demi, Jean-Baptiste BRICARD s'éteint en son domicile à 4 heures de l'après midi. Le lendemain, son fils Jean-Baptiste René, 44 ans, huissier, va déclarer le décès à la mairie avec deux vieux voisins. Il croit que son père était "ancien chantre de la Sainte chapelle de Dijon"... Né en 1792, il n'avait qu'une connaissance floue des activités de son père avant la Révolution.

• 13 mai 1841, Dijon : L'acte de décès de son dernier fils, huissier, mort à 49 ans, lui aussi à l'hôpital, indique qu'il était "fils de feu Jean-Baptiste BRICARD, ancien chantre et instituteur".

Mise à jour : 3 juin 2018

Sources
F-Ad21/ 4E 2 / 2220 ; F-Ad21/ 4E 8 / 66 ; F-Ad21/ BMS St-Michel ; F-Ad21/ BMS St-Michel de Dijon en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Médard de Dijon en ligne ; F-Ad21/ D Dijon ; F-Ad21/ D Dijon 1836 ; F-Ad21/ FRAD 021 EC ; F-Ad21/ G 192 ; F-Ad21/ G 720 ; F-Ad21/ G 721 ; F-Ad21/ G 723 ; F-Ad21/ G 724 et 725 ; F-Ad21/ G 728 ; F-Ad21/ G 729 ; F-Ad21/ G 732 ; F-Ad21/ L 1522 ; F-Ad21/ L 1797 ; F-Ad21/ L 1798 ; F-Ad52/ BMS Aubigny ; F-An/ DXIX/093/820-2/10 ; F-An/ DXIX/093/820-2/14,15,17,18 ; J.-E. Doussot, Musique et Société à Dijon..., 1999 ; Journal de ce qui s’est passé à Dijon…, 1789

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