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BOUSQUET, Thomas (ca 1739-1811)
État civil
NOM : BOUSQUET     Prénom(s) : Thomas     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BOSQUET
Date(s) : 1739 ca  / 1811-11-24 
Notes biographiques

Comment un jeune homme natif d'un minuscule village du fin fond du Languedoc niché dans les Pyrénées audoises peut-il se retrouver haute-contre dans trois cathédrales du centre et du nord du royaume, cela reste un mystère! Établi à partir de 1768 à Metz, à près de mille kilomètres de son pays natal, Thomas BOUSQUET chante à la cathédrale Saint-Étienne jusqu'à la suppression du chapitre en 1790. 

• [1739] [Aude] : Thomas BOUSQUET, fils de Pierre et de Catherine Millet, de la paroisse du Bousquet [sic], diocèse d’Alet (Aude) en Languedoc, vient au monde. Les investigations dans le registre paroissial n'ont rien donné pour la période 1738-1741 mais la lecture est difficile (encre presque effacée, écriture petite...]. Les registres antérieurs n'existent plus. Contrairement aux autres sources, l'acte de décès le ferait naître vers 1734.

• 12 septembre 1763, Bourges [Cher] : Haute-contre, il est recruté à la cathédrale Saint-Étienne. On ne sait rien, ni de sa formation, ni des étapes antérieures qui l'ont mené au cœur du Berry, à des centaines de kilomètres de son pays natal. BOUSQUET est-il un ancien musicien aux armées? Il est bien jeune et semblerait plutôt avoir l'âge d'un grand enfant de chœur récemment sorti d'une psallette. Son dossier de 1790 ne mentionne toutefois rien à ce sujet.

• Verdun [Meuse] : En 1790, il atteste avoir été au service de la cathédrale Notre-Dame mais il ne précise pas la période précise de son passage. Ce poste doit sûrement être postérieur à celui qu'il occupe à Bourges et semble une étape sur le chemin de Metz. Peut-être est-il passé par Auxerre et Troyes?
 
• Vers 1768, Metz [Moselle] : Il entre au service de la cathédrale Saint-Étienne comme haute contre.

• 26 mai 1770, Metz : On baptise paroisse Saint-Marcel Anne fille naturelle et illégitime de Françoise Noël "comme il nous est apparu par le certificat de la déclaration de la grossesse enregistrée par Mr Raux lieutenant criminel en cette ville", dont le parrain est François MALLEUR, chantre et marguillier de cette paroisse et la marraine son épouse Anne Rousseau qui signent tous les deux.

• 24 novembre 1772, Metz : Musicien de la cathédrale, Thomas BOUSQUET épouse paroisse Saint-Victor Françoise Noël, 23 ans, fille d'un maître carleur. Les deux époux "reconnaissent pour leur enfant légitime et heritier de leurs biens presents et a venir" leur enfant nommé Anne.

• 1773-1778, Metz : Deux autres de leurs enfants au moins sont baptisés paroisse Saint-Victor. Il s'agit de François (1er avril 1773) et Françoise (16 janvier 1778).

• 26 juin 1777, Metz : "Messieurs a qui il est revenu qu'on avoit entendu lundy dernier a l'hotel des spectacles la voix du sr Bousquet l'un des musiciens de l'Eglise, malgré les defenses a eux faites d'y chanter, servir ni figurer sous aucun pretexte par le reglement du chapitre annal du 15 may 1775, ont prié M. le sindic de le reprimander de la part du chapitre et de l'avertir qu'en cas de recidive, il sera renvoyé conformement au Réglement".

• 17 juin 1778, Metz : Son épouse s'éteint à l'âge de 29 ans Elle est inhumée paroisse Saint-Victor en présence de son mari, présenté comme "musicien haute contre de la cathédrale" et de deux de ses confrères Jean SIMON et François SORNET. Le même jour, les chanoines lui octroient "par grace et commiseration quarante huit livres pour l'aider dans ses besoins" car il a beaucoup dépensé pour signer sa femme lors de sa "longue maladie". Déjà, le 11 avril précédent, la compagnie lui avait consenti une avance sur ses gages de 200 livres à la charge de rembourser chaque mois la somme de douze livres.

• 5 juin 1781, Metz : Thomas BOUSQUET, « musicien de la cathedrale », se remarie paroisse Saint-Victor avec Jeanne Cosse, âgée de 28 ans, en présence de Jean CAMUS, marguillier de cette paroisse.

• 1782-1789, Metz : Plusieurs enfants naissent de cette union et sont tous baptisés paroisse Saint-Victor. Il s'agit de Marguerite (1er janvier 1782), Anne (23 août 1783), Gabriel (2 avril 1785), Barbe (13 mai 1787) dont le parrain est Pierre MARTINET, marguillier chantre de la paroisse Saint-Martin et Marie Charlotte (18 mai 1789) dont le parrain est Jean-Baptiste ANCEL"clerc de ce diocèse et musicien de laditte cathedrale" de Metz, demeurant dans cette paroisse.

• 2 août 1788, Metz : "Vû la requête presentée ce jourd'huy par le sr Bousquet, musicien haute contre de cette Eglise, Messieurs ont autorisé M.le Boursier à luy faire l'avance demandée de la somme de deux cent livres sur ses appointemens, à charge suivant ses offres d'une retenue qui luy sera faite par mon. sr le boursier de quatorze livres par mois sur ses dits appointemens jusqu'à l'entier et parfait remboursement de lad. avance" lit-on dans le registre capitulaire.

• 5 septembre 1789, Metz : "32 livres Quittées Et Remises au sr. Bousquet haute contre Restant d'une avance a luy faite" par le chapitre.

• 1790Metz : Sous la direction de François Michel LAURET, maître de musique, exercent à la cathédrale les musiciens et chanteurs suivants : Jean François ADAM, basse taille, François BASTIEN, basse taille, Bernard Valérien BOURGOUIN basse taille, Thomas BOUSQUET haute contre, Nicolas GUÉDON basse taille, Jean François HINGLAISE, basse contre, Pierre MANGINOT basse contre, Joseph Ambroise Clément MASSON, basse taille, Antoine François MILLET haute taille récitante, Nicolas Louis SIMON basse taille récitante, Jean SIMON basse contre, et les instrumentistes Jean-Baptiste ANCEL serpent, Simon Pierre GILBERT basse continue et violoncelle, François GUIBERT serpent, Jean-Baptiste François SORNET basson. Le maître de musique veille et éduque huit enfants de chœur qui sont Martin THOMAS, Jean Nicolas LAGRANGE, Nicolas MANGENOT, COMBRUSSEL, PILLOT, DORVAUX, Jean LONCHAMPS, Pierre MATHIEU. Enfin, à la tribune officie l'organiste Henri Dominique HERMENT. Les revenus annuels de BOUSQUET s'élèvent à 600 livres outre le logement dont il dispose avec sa famille dans la maison des chantres.

• 3 février 1791, Metz : Le directoire du district lui octroie la somme de 50 livres pour ses appointements annuels de janvier à la cathédrale.
• 22 mai 1791, Metz : BOUSQUET écrit à la municipalité de Strasbourg car il est intéressé par un poste de haute-contre vacant à la cathédrale Notre-Dame. Il pense correspondre au profil souhaité, "ayant la voix forte et d'un grand volume", et propose de fournir un "bon certificat de vie et mœurs de la part des messieurs les officiers municipaux de la ville de Metz". Son offre de service ne donnera rien.
• 15 juillet 1791, Metz : "[...] Le Directoire, m. le procureur général sindic oui, considérant que la plupart des exposants, soit par leur âge, soit par leur habitude à professer leur état, sont incapables de remplir d'autres fonctions, que si l'on ne venait pas à leurs secours, ils se verraient exposés aux plus grands besoins, n'ayant aucune ressource pour se procurer l'existence que leur assurait l'état qu'ils avaient embrassés, estime qu'il doit être accordé [...] au sieur Thomas Bousquet, haute contre âgé de 52 ans et 23 ans de service, incommodé de deux ruptures[sic], chargé de 7 enfants, lequel avait aussi un traitement de 600 [livres] et son logement, cinq cents livres, attendu son incommodité [...]" lit-on dans le registre de délibérations du district.
• 22 octobre 1791, Metz : Suite à la requête collective demandant le droit de partir à la retraite rédigée avec cinq autres musiciens et chantres de l'ancienne cathédrale, le directoire du district "[...] considérant que les exposants jouissaient d'un traitemt de 600 livres chacun, non compris le logemt évalué 40 livres et que par le certificat de M. l'abbé de Besse, ci dev. grd chantre [...] il est constaté que les d. exposants ont été reçus à vie, ce qui d'ailleurs est de notoriété ... est d'avis qu'il y a lieu d'accorder aux exposants une retraite de 200 livres à chacun qui leur sera payée à compter du 1er janv. 91 ».

• 7 mai 1792, Metz : "Vu derechef la petion des srs Bousquet, Millet, Adam, Bourgouin, Guédon, Bastien, Hinglaise et Sornet cidev. chantres et musiciens du cidev. chap. de la cath. de cette ville, tendante attendu la proximité de la st Jean d'ordonner qu'ils resteront dans les logements qu'ils occupent moyennant un loyer de 40# que le chapitre accordait à ceux d'entre eux qui n'avaient pas de logement [délibération communiquée au directeur de la régie des D.N....], le directre...en considération de la situation des exposants et du peu de temps qui reste à s'écouler d'ici la st Jean prochaine pr se pourvoir de logemt...est d'avis qu'il y a lieu de leur accorder pour 1 année à compter de la st Jean prochaine la jouissance des logements qu'ils occupent à la charge de payer par chacun d'entre eux  la somme de 40# par personne de loyer en deux termes égaux : 1/2 à Noël prochain et l'autre 1/2 à la st Jean suivante".

• 4 janvier 1793, Metz : "Vu la pétition du citen Bousquet, ci dev. musicien du ci dev. chap. de la cath. de cette ville, tendt à le faire jouir de la pension de retraite accordée aux employés [...] vu aussi la lettre des adteurs du dir. du distr. de Nismes ; l'attestation des musiciens et des 3 ci dev. chan. de la cidev. cath. de Verdun, l'extrait du registre des actes capitulaires de la cidev. eglise metropolitaine de Bourges, celui des registres de la ci dev. cath. de cette ville ; [...] l'extrait de baptême du pétitionnaire qui constate qu'il réunit à plus de 50 ans d'age 30 anées de service ds les différentes églises ci-dessus rappelées le conseil [...] il y a lieu de le faire jouir d'une pension de 400 livres à charge de faire etat de ce qu'il peut avoir reçu depuis cette époque ».

• 18 mars 1795, Metz : Thomas BOUSQUET, musicien demeurant place de Chambre déclare le décès de leur fils Dominique, âgé de 28 jours, mort la veille.

• 24 novembre 1811, Metz :  Thomas BOUSQUET meurt à 5 heures du soir à son domicile du 31, rue des Roches, âgé de 77 ans, natif du Bousquet (Aude), ancien musicien de la cathédrale.

 Mise à jour : 13 décembre 2020

Sources
Courriel René Depoutot, juin 2017 ; F-Ad57/ 18 J 43 ; F-Ad57/ 18J 43 ; F-Ad57/ 2G52 (2MI 110/ 1) ; F-Ad57/ 2G53 (2MI 109/ 1)  ; F-Ad57/ 2G55 (2MI 113/ 1) ; F-Ad57/ 2G56 (2MI 114/ 1) ; F-Ad57/ 9NUM/ 5E321/ 6 ; F-Ad57/ 9NUM/ 5E327/ 6 ; F-Ad57/ 9NUM/ 5E327/ 7 ; F-Ad57/ 9NUM/ 5E327/ 8 ; F-Ad57/ 9NUM/ 5E327/ 9 ; F-Am Metz/ 1E/ a26 ; F-Am Metz/ 1E/ b 53 ; F-AmStrasbourg/ 3 MW 23 ; F-An/ DXIX/091/774/12/07 ; M.-R. Renon, La maîtrise de la cathédrale Saint-Étienne…, 1982

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