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Pour citer Muséfrem
BOUILHAC, Pierre (1743-1829)
Autre(s) forme(s) du nom : BOULLAC
BOUILLAC
BOUILAC
BOULIAC
BOULHIAT
Date(s) : 1743-4-7 / 1829-9-10
Contrairement à nombre de ses confrères, le chantre Pierre BOUILHAC est caractérisé par une grande stabilité. Né à Uzerche en Bas-Limousin, à quelque six heures de marche au nord-ouest de Tulle, il y vécut toute sa vie. Sa fonction de chantre à la collégiale St-Pierre d'Uzerche interrompue par la Révolution, il devient ensuite charpentier, malgré ses infirmités et maladies décrites durant ses démarches de 1790. Son patronyme étant soumis à de nombreuses graphies, l'on a ici adopté celle qu'il utilise lorsqu'il est en âge de signer.
• [7 ou 28 avril 1743 ou 1745], Uzerche : Pierre BOUILHAC est baptisé paroisse St-Nicolas d'Uzerche, il est le fils de Jean Bouilhac et de Mathive Soulet. Les tableaux des années 1790 indiquent plusieurs dates différentes (7 ou 28 avril 1745) et lui-même exprime dans une requête "le suppliant est né en 1743 sur la parroisse de Saint-Nicolas d'Uzerche", année qui correspond bien à l'âge indiqué lors de son décès. Le registre paroissial n'a pas pu être consulté afin de vérifier.
• Vers mars 1751, Uzerche : Pierre BOUILHAC est admis à la collégiale Saint-Pierre comme enfant de chœur. Plus tard, dans sa pétition de 1790, il se souvient y être entré "au carême de 1751".
Durant une dizaine d'années il y reçoit un enseignement musical et religieux afin de servir et chanter l'office divin.
• 1761, Uzerche : Le jeune BOUILHAC est admis comme choriste, il sert désormais le chapitre en qualité de chantre.
• 19 juin 1769, Uzerche : C'est en l'église paroissiale St-Nicolas que Pierre BOUILHAC épouse Françoise Lavaux, fille d'un maître tailleur. La fonction de chantre du jeune marié n'est pas précisée sur l'acte de mariage.
• 1770 à 1784, Uzerche : Le ménage va donner vie à pas moins de sept enfants, tous baptisés paroisse St-Nicolas. Les parrains et marraines sont choisis dans le cadre strictement familial : oncles, tantes, cousins ou grands-parents. L'aînée de la fratrie est une fille, Mathive (24 avril 1770), s'ensuivent Marie (20 août 1775), Raimond (15 juin 1777), Léonard (18 septembre 1779), Jean (4 octobre 1781), Léonard (17 février 1784) et Marie (21 janvier 1787). Sur l'acte de baptême des deux derniers, la profession de "chantre" de leur père est bien spécifiée.
• Jusqu'en 1790 : Pierre BOUILHAC exerce la fonction de chantre à l'abbatiale Saint-Pierre. Il a environ 46 ans, et cela fait 32 ans qu'il officie pour le chapitre d'Uzerche, sans compter ses dix années d'enfant de chœur. Ses appointements s'élèvent à 200 livres (dont 10 livres de gages en argent et un setier de seigle par mois, plus 40 livres de casuel ou de gratification).
Parmi les choristes l'on trouve à ses côtés Pierre DUMONT et Jean-Baptiste JODEAU, le musicien Jean-Claude BARTHELEMY et le serpent Charles d'HOURY. Quatre adolescents servent le chœur de l'abbatiale tout en se formant au chant Jean FAUGERAS, Pierre SOULET, Jean FAYAT et un fils BARTHELEMY dont nous ignorons le prénom. Un bedeau François MONTEIL et un marguilleur, sonneur de cloches François FAYAT complètent le chapitre.
• 30 novembre 1790 : Pierre BOUILHAC fait une demande de pension au Comité ecclésiastique, certifiée par le chapitre d'Uzerche. Il énumère ses années de service à St-Pierre à "environ 40 ans", service d'enfant de chœur compris. BOUILHAC exprime son inquiétude face à cette nouvelle situation, car il n'avait pour seule profession que celle de chantre. Ainsi explique-t-il que, comme la plupart des membres du chapitre, il s'y est engagé en étant assuré de jouir d'une stabilité permanente, et de bénéficier d'une ressource assurée à vie ; "avec d'autant plus de raison que les chapitres ne privoient jamais les sujets qui leur étoient constamment attachés de leurs gages ou traitement lorsque par les suittes de maladies, infirmités, ou du grand âges, ils ne pouvoient plus remplir leurs devoirs ou fonctions." Il est également noté que le père de famille est devenu "infirme" et que ses maladies "l'ont laissé presque sans ressources". L'on sait que bon nombre de musiciens affirmaient souffrir de différentes maladies ou infirmités, et de ce fait en appelaient à la pitié du Comité. Pour le cas de BOUILHAC, nous n'avons pas davantage de précisions sur ses "infirmités", ni de certificat de médecin pour attester ses déclarations.
• 4 décembre 1790 : Le directoire du district d'Uzerche renvoie la pétition à la municipalité de la ville pour "prendre les renseignements nécessaires et donner son avis".
• 15 décembre 1790 : La municipalité prend en considération les nombreuses années de service du chantre, et propose de prolonger son traitement sa vie durant.
• 8 janvier 1791 : Le directoire du district émet le même avis. Un mois plus tard, le directoire de la Corrèze lui accorde une pension de 150 livres.
• 23 octobre 1792 : Il semblerait que BOUILHAC ait envoyé une nouvelle demande de traitement. À cette date, une délibération du directoire du département est faite sur sa demande et accepte de lui accorder une pension annuelle de 200 livres, payable de trimestre en trimestre "à dater du 1er janvier 1791, que les arrérages lui seront payés à la déduction toutefois des sommes qu'il a déjà reçu en traitement depuis cet époque". Notons que BOUILHAC est appelé Etienne puis Pierre. Les informations contenues dans le registre du directoire restent similaires à celles que nous connaissons de l'ancien chantre, ainsi peu de place au doute quant à l'identité du personnage!
• 14 août 1792 et 19 fructidor an V : Comme la quasi totalité des anciens membres de chapitre, le sieur BOUILHAC prête serment sur la Constitution et "jure haine à la monarchie", puis signe une déclaration de non rétractation.
• 12 février 1807, Uzerche : Pierre BOUILHAC vit toujours à Uzerche, il est choisi comme second témoin de mariage entre deux jeunes gens, Étienne Chaput, 25 ans, et Thérèse Beneyton, 24 ans. Le document nous fournit un précieux renseignement quant au devenir de l'ancien chantre qui est devenu charpentier ! Il est dit "âgé de 62 ans", ce qui le ferait naître en 1745.
• 10 septembre 1826 : Pierre BOUILHAC rend l'âme dans sa ville natale d' Uzerche, son épouse décède un an plus tard. L'acte de décès de l'ancien chantre n'indique aucune profession et le dit "époux de Suzanne Lavaud" (alors que son épouse Suzanne nous est connue sous le prénom de Françoise" et "âgé d'environ 83 ans" (ce qui ramène à une naissance au cours de l'année 1743).
Mise à jour : 13 juillet 2017