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BOISSE, Michel (ca 1756-1788 ap.)
État civil
NOM : BOISSE     Prénom(s) : Michel     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BOISSÉ
Date(s) : 1756 ca  / 1788-1-23 ap.
Notes biographiques

Michel BOISSE offre un bel exemple d'itinérance entre de nombreuses églises de province, itinérance ponctuée d'un ou de plusieurs séjours parisiens. De la psallette de la cathédrale de Tours, sa région natale, à la cathédrale de Metz, on trace en pointillés un parcours musical riche en péripéties qui reste encore à découvrir en grande partie. Il pourrait avoir abandonné le service de l'Église, après le statut clérical, pour celui du théâtre ou définitivement pour l’enseignement de la musique vocale.

• Michel BOISSE est né [vers 1756] à Amboise [Indre-et-Loire] ou dans sa région. On relève à Tours, paroisse Notre-Dame-la-Riche le baptême le 17 juin 1756 de Michel, fils de Michel Boissé et de Marie Coisneau.

• [1763], Tours [Indre-et-Loire] : Le jeune BOISSE est reçu enfant de chœur à la cathédrale métropolitaine Saint-Gatien.

• 8 janvier 1772, Tours : Il sort de la psallette au terme de son service d'enfant de chœur à la cathédrale Saint-Gatien. Il dira dans sa lettre de 1779 savoir la musique, et même composer ("ma voix est tres étendüe et agréable. Pour ce qui est de la musique, je crois que lorsqu'on a été dix ans enfant de choeur qu'on doit la sçavolr. Je m'amuse à la composition".). Il a été formé par Charles Joseph TORLEZ, maître de musique de Saint-Gatien.

• Novembre 1775, Orléans [Loiret] : Michel BOISSE entre au service de la cathédrale Sainte-Croix comme chantre. Il est dit, dans un almanach, “Maître de musique, pour la musique vocale”, enseignant “devant Saint-Liphard”.

• 5 novembre 1776, Reims [Marne] : Michel BOISSE est reçu par le chapitre de la cathédrale Notre-Dame comme vicaire musicien haute-contre et on lui octroie les mêmes gages qu’à la basse-taille LASNIER [soit 12 livres par semaine, par conséquent 624 livres par an]. Il demande le remboursement de ses frais de voyage le 26 novembre suivant mais sa requête est rejetée. Le 4 décembre, on lui verse néanmoins les gages courant sur une période de quinze jours qui semble précéder son arrivée.

• 16 mars 1777, Orléans : Quittant le service de la cathédrale après avoir été "assidu au chant de la louange divine" durant 16 mois, il obtient un certificat de bonne conduite ("Ses moeurs sont bonnes et sa vie est honnête").

• 16 mai 1777, Saint-Quentin [Aisne] : Le chapitre de la collégiale verse 36 livres de gratification à BOISSE, musicien haute-contre pour l’indemniser de ses frais de voyage depuis Reims. Il semble être venu chanter à l'occasion d'une fête solennelle. Est-il déjà en poste à la cathédrale?

• 14 mars-après le 18 mai 1778, Chartres [Eure-et-Loir] : Le sieur BOISSE, haute contre, est reçu comme heurier-matinier (ainsi nomme t-on les chantres de la cathédrale). Il obtient un canonicat de Saint-Nicolas et 9 livres par semaine après un mois et demi d'épreuve. Les gages lui sont pourtant insuffisants : il demande une première avance, puis en vain une augmentation. Il part pour Reims en laissant des dettes : le chapitre chartrain qui s'en émeut écrit fin juillet à ses nouveaux employeurs afin qu'on lui retienne une partie de son salaire "jusqu’à la concurrence de la somme par lui due".

• avant le 29 juillet 1778, Reims [Marne] : BOISSE est reçu haute contre à la cathédrale Notre-Dame.

• Jusqu'à Pâques 1779, Reims : Michel BOISSE est haute contre à la cathédrale et complète manifestement ses revenus en chantant au Concert puisque c'est la décadence de celui-ci, fermé depuis Pâques 1779, qui lui a fait quitter la ville. Dans sa lettre du 11 septembre 1779, il écrit avoir passé deux années à Reims...
• 11 septembre 1779, Paris : BOISSE est "placé a St Germain L'Auxerrois" et demeure alors à l'hôtel de Bourbon, rue de l'Arbre Sec. Sur les conseils de l'évêque de Saint-Papoul, Mgr d'Abzac, ancien doyen de la cathédrale de Tours, il écrit à Jean MALLET, maître de musique à la cathédrale de Montpellier pour lui proposer ses services de haute-contre tant à la cathédrale qu'au concert et à la musique des États du Languedoc. Il explique qu'on vient de lui proposer en vain une carrière au Théâtre, "on m'a fait dernierrement les propositions pour entrer aux Italiens, mais comme cet état n'a pas d'attraits pour moi j'ai refusé à tout" et qu'il ne quittera pas la capitale sans de solides garanties. "Je me déterminerai selon comme les propositions seront avantageuses autrement je ne quitterai pas Paris où les ressources sont bien plus considérables qu'en Province et les écoliers mieux payés, ni je ne m'expatriois pas à moins que je ne vois un vrai avantage". Si l'affaire se conclue, c'est l'évêque qui lui avancera la somme nécessaire au trajet "qui doit couter beaucoup tant pour les diligences que pour les auberges".
• 26 novembre 1779, Nantes [Loire-Atlantique]: Les Affiches de Nantes publient une annonce émanant du sieur BOISSE. Il se dit "Haute-Contre de l’Église Cathédrale de Nantes, nouvellement arrivé de Paris" et il donne avis au public qu’il enseigne la musique vocale. Il demeure chez le sieur Lesage, Maître Perruquier, rue basse du Château.

• 16 août 1780, Amiens [Somme] : Ayant égard à la requête verbale de maître Michel BOISSE, clerc tonsuré du diocèse de Tours, qui leur a offert ses services, les chanoines de la cathédrale l’ont reçu en qualité de vicaire haute-contre aux gages de 40 sols par jour. 
• 21 août 1780, Amiens : MM. les chanoines accordent 36 livres d’avance à maître BOISSE, vicaire haute-contre, "en luy retenant 6 livres par semaine jusqu’à ce qu’il soit acquitté". 
• 26 septembre 1780  : MM. ont conféré à maître Michel BOISSE, clerc tonsuré du diocèse de Tours, vicaire, la chapelle vicariale des saints Fiacre, Nicaise et Maur, ci-devant possédée par NÈVE, dernier titulaire ; des lettres de provision seront expédiées en sa faveur. 
• 27 septembre 1780 : MM. statueront vendredi prochain sur la requête verbale de maître BOISSE qui demande "quelques avances pour payer les frais que la chapelle vicariale dont il est pourvu luy occasionera".
• 30 septembre 1780s : Maître Michel Gatien BOISSE, clerc tonsuré du diocèse de Tours, vicaire, pourvu et mis en possession de la chapelle vicariale des saints Fiacre, Nicaise et Maure, s'est présenté pour prêter serment entre les mains de M. le doyen et président du chapitre.
• 13 novembre 1780, Amiens : Il a été représenté à MM. que maître BOISSE, vicaire haute-contre, a été poursuivi et arrêté samedi soir dernier à l’hôtel de Breteuil "après y avoir soupé et mangé un poulet". Il a été mis au corps de garde pour avoir eu le dessein de s’en aller sans payer ses dettes, ce qu’il aurait sûrement fait "si il n’avoit été de si près surveillé". Le juge de police devant lequel il a été traduit a fait vendre ses effets "comme linges et vêtemens" pour régler les créanciers. Ce "scandal" occasionné par sa "mauvaise conduite" le rend indigne d’occuper la place de vicaire, dont il convient de le destituer. Plainte sera rendue contre lui par le promoteur devant le commissaire de la juridiction spirituelle du chapitre. 

• 15 janvier 1781, Tours : Les chanoines de la cathédrale mentionnent dans leur registre qu'il a résigné la chapelle Saint-Laurent, sans leur accord, à un "jeune homme de Paris". Ils refusent car cette chapelle est réservée selon l'usage à l’enfant de chœur ou à "un prêtre qui l’aura été". La compagnie ordonne une enquête à Amiens afin de savoir s’il n’est pas marié et on écrit à Bruxelles car une rumeur laisse entendre qu’il se serait "engagé avec une troupe de comédiens".

• 21 juillet 1781, Metz [Moselle] : "M.Boulanger l'un de Mrs les Gouverneurs de la Maitrise ayant communiqué une lettre ecrite au Maitre de Musique par un musicien haute contre actuellement a Spa qui s'offre venir chanter a la fête de st Etienne d'un mois d'aoust prochain, Messieurs ont autorisé led. maitre de musique a luy faire reponse qu'il peut se rendre icy s'il le juge a propos pour se faire entendre, moyennant vingt quatre livres qui luy seront payés pour son voyage a charge et non autrement qu'il arrivera la veille de lad. fête pour chanter aux Premieres Vespres, et sans prendre aucun engagement avec luy" lit-on dans le registre capitulaire des chanoines de la cathédrale Saint-Étienne .
• 9 août 1781  : Michel BOISSE, musicien haute-contre, qui a été reçu à la cathédrale, publie une petite annonce dans la presse locale afin de recruter des écoliers auxquels il enseignera "la musique vocale et le goût du chant". Il se dit "haute-contre de Paris, élève du Sieur RICHER, maître de musique & de goût des enfans de France". Outre cette référence flatteuse, il indique que pour le contacter il faut s'adresser au sieur LOISEAU de PERSUIS, maître de musique de la même église de Metz.
• 29 septembre 1781 : "M. le Trésorier a dit que le sr Boesse, musicien haute contre de cette Eglise luy avoit representé qu'il ne pouvoit continuer a servir le chapitre pour les appointemens de six cens livres qui luy avoient été promis lors de sa reception, et qu'il ne resteroit qu'autant qu'on les augmenteroit de deux cents livres, surquoy Messieurs ont déclaré qu'il luy seroit repondu qu'il pouvoit prendre son congé".
• 3 octobre 1781  : Mathieu Leloup, marchand à Spa [actuelle Belgique], constitue le sr Mathieu Mangeot pour poursuivre BOISSE, haute-contre à la cathédrale "au sujet d'un cheval loué par le comparant audit Boisse, pendant la dernière saison des eaux, et qui ne lui a pas été ramené".

• 23 janvier 1788, Tours : "Vû la lettre du sr Boesse chapelain de la chapelle de st Laurent fondée et desservie dans cette Eglise, et sur l'avis qu'il donne qu'ayant changé d'état et n'étant plus ecclesiastique, il ne peut plus conserver ce benefice, et jouir des revenus et privileges qui en dependent, et qu'en consequence il laisse tout pouvoir au chapitre de nommer a ladite chapelle un sujet capable de la tenir et posseder, Mrs n'ayant pas jugé devoir proceder a présent a cette nomination ont indiqué pour la faire un chapitre per juramentum au vendredy vingt huit mars prochain". Le 23 mai suivant, le chapitre de la cathédrale Saint-Gatien octroie cette chapelle à François NORMANVILLE, un autre de ses anciens enfants de chœur.

On perd ensuite sa trace.

Mise à jour : 29 novembre 2020

Sources
Affiches des Evêchés et Lorraine ; Bulletin de l'Institut Archéologique Liégeois, 1887 ; Calendrier historique de l'Orléanois… pour 1776 ; Courriel M.-Cl. Mussat, 3 novembre 2009 ; F-Ad02/ G820 ; F-Ad28/ G331 ; F-Ad34 / G 817 [G 1983 sur les photos de janvier 2013] ; F-Ad45/ 51 J 8 ; F-Ad51/ 2 G 646 ; F-Ad57/ 2G53 (2MI 111/ 1) ; F-Ad57/ 2G53 (2MI 111/ 1)  ; F-Ad80/ 4G 2985 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1380 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1381 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1395 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1396 ; F-AdioTours/ 3D1/ 1397 ; G. Rose, Metz et la musique…, 1982 ; Les Affiches de Nantes

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