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BIDERMAN, Jean (ca 1740-1776)
État civil
NOM : BIDERMAN     Prénom(s) : Jean     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BIDERMANN
BIDREMAN
BIDERMAND
PITERMAND
PITREMAND
PITREMANT
Date(s) : 1740 ca  / 1776-7-31
Notes biographiques

Malgré son patronyme à consonance germanique – d'ailleurs souvent déformé par les scripteurs – Jean BIDERMAN semble avoir passé son existence entière en Bourgogne, de Beaune à Nevers, en passant par Autun où il fait son séminaire et Dijon où il est quelque temps maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne. Sa brève carrière est interrompue par un conflit professionnel, et rapidement après, par la maladie et la mort.

• [Vers 1734], Beaune [Côte-d'Or] : Si l'on en croit l'âge indiqué à son décès, Jean BIDERMAN serait né vers 1734. Il est plus vraisemblablement né vers 1740 (au vu de sa date d'entrée à la maîtrise, sans doute vers l'âge habituel de 7 ou 8 ans). Selon Charles Bigarne, ("La Musique à Notre-Dame de Beaune", Mémoires de la Société d'Histoire, d'Archéologie et de Littérature de l'Arrondissement de Beaune, 1878), il était le fils de Frédéric et le frère de Philibert Biderman, marbriers, "auxquels l'on doit les autels de Chorey, de St-Marcel près Chalon-sur-Saône et de Notre-Dame de Beaune".

• 16 décembre 1747, Beaune : Une quinzaine de jours après que Jean-Baptiste GRATPANCHE, grand enfant de chœur, soit sorti de la maîtrise, le jeune BIDERMAN (obstinément appelé Pitremand par le secrétaire capitulaire), "natif de cette ville", est à son tour reçu enfant de chœur après audition. Le maître de musique est alors Isaac CARILLON.

• 30 juin 1750, Beaune : Deux jumeaux, ses cousins germains, fils de son oncle Léonard "Bidremant", maître tailleur de pierre rue Sainte-Marguerite, et de Marie Gonet, sont baptisés paroisse Saint-Martin. Le parrain de l'un d'eux est le sieur Guy-Modeste BRIET, "musicien à Beaune, habitué à l'église collégiale Notre-Dame" et sa marraine est  "demoiselle Jacquette Cécile Carillon, fille du sieur Isaac CARILLON maître de musique à la dite église". Ce baptême illustre les liens qui se sont noués entre la musique de Notre-Dame et la famille Biderman, par l'intermédiaire de l'enfant de chœur, peut-on penser, à moins qu'ils n'aient existé antérieurement du fait du métier familial partiellement exercé au service des édifices religieux.
La marraine de l'autre enfant est Anne Gauthey, femme de Frédéric "Bidremant", lui aussi tailleur de pierre à Beaune : il s'agit probablement de la mère de Jean-Baptiste BIDERMAN.

• À partir de février 1751, Jean BIDERMAN et les autres enfants de chœur de Beaune sont pris en charge par Joseph GARNIER. Mais ce maître de musique est rapidement accusé par le chapitre de manquer "de vigilance sur la conduitte et l’éducation des enfants de chœur" et il est licencié en août 1752.

• Après des recherches difficiles et plusieurs nominations non suivies d'effet, la maîtrise de Beaune est confiée à Jean-Marie ROUSSEAU à partir de juillet 1753. Jean BIDERMAN aura donc eu au moins trois maîtres successifs, donc certains sont des compositeurs reconnus. Au cours de ses années de maîtrise il a également fréquenté plusieurs camarades qui deviendront musiciens, dont notamment Lazare GOOSSENS (jusqu'à fin 1751), François ROBELIN, Nicolas ROZE...

• 8 août 1755, Beaune : Apprenant que BIDERMAN "lainé des enfants de chœur étoit malade et que sa mère souhaitoit avoir la liberté de l’emmener chez elle et le soigner par elle-même", les chanoines donnent leur autorisation et ordonnent "qu’il luy seroit fourny aux frais du chapitre trois livres de viande par jour" pendant le temps nécessaire. On ignore si le jeune homme est revenu à la maîtrise ensuite, cela semble peu probable.
• 3 septembre 1755 : Le chapitre de la collégiale Notre-Dame licencie BIDERMAN "désormais inutile au chœur" (à cause de la mutation de sa voix) et remet 80 livres à ses parents. Il est remplacé à la maîtrise par Louis GAGNEROT.

• 3 août 1759, Beaune : Le sieur Jean BIDERMAN, "étudiant en logique, musicien en l'église Notre-Dame" est choisi pour être le parrain d'une fille de  Philibert Cézuard, maitre tisserand rue Saint-Martin. Il signe "Jean Biderman" avec une petite ruche. Le jeune homme est donc resté à Beaune après sa sortie de la maîtrise et a poursuivi des études au collège, tout en participant au chant et à la musique à la collégiale durant ses temps libres.

• 1er novembre 1760 : Le chapitre de la collégiale Notre-Dame de Beaune délivre un certificat de vies et mœurs à "Pitremant" qui se dispose "à se rendre au séminaire au plus tôt". Il est alors qualifié d'habitué.

• 1761-1762, Beaune : Deux années de suite, BIDERMAN (alias Pitremand pour le secrétaire capitulaire) obtient la "pension Pomier", petite allocation d'étude attribuée par le chapitre de Beaune "à un habitué qui ayant été enfant de chœur est au séminaire ou se dispose à y entrer" et qui, sans doute, annonce des dispositions (en 1764 c'est Nicolas ROZE qui l'obtient). Le séminaire diocésain se trouve à Autun.

• 2 décembre 1768, Dijon : BIDERMAN est reçu maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne de Dijon. Il succède à Urbain MABILLE.

• 7 février 1770, Beaune : Le chapitre de la collégiale Notre-Dame accorde un titre clérical au sieur BIDERMAN (toujours appelé Pitremand par le secrétaire capitulaire).
• 17 juin 1770, Dijon : Toujours maître de musique de la cathédrale Saint-Étienne, BIDERMAN reçoit 15 livres de la fabrique paroissiale de Saint-Médard "pour la musique extraordinaire du jour de St-Médard".
• 27 octobre 1770, Dijon : Les comptes du chapitre mentionnent 69 livres 3 sols pour "comptes faits" à BIDERMAN, ce qui correspond à son départ. Le chapelain Foulon est préposé provisoirement à la surveillance de la maîtrise, tandis que le musicien Sébastien MALLOGÉ sera chargé d'enseigner aux enfants de chœur. Le maître suivant recruté par le chapitre en 1771 sera MOREAU.

• Le 26 avril 1771, Beaune : BIDERMAN, ancien enfant de chœur devenu acolythe du diocèse d’Autun, supplie le chapitre de lui faire envoyer le titre accordé le 7 février 1770.

• 24 janvier 1772 : Le chapitre de Beaune reçoit une messe en musique envoyée par "le sieur PITREMANT, maître de musique à Nevers", dont il fait présent au chapitre.
Charles Bigarne affirme avoir vu l'original d'une messe en musique, encore conservé dans la collection de l'ancien chapitre au moment où il écrit [c'est-à-dire un peu avant 1878] : ce manuscrit est signé "Bidermann, maître de musique à Nevers, 1771". On peut penser qu'il s'agit de la messe parvenue à Beaune en janvier 1772.

• 22 août 1773, Nevers : Le sieur Jean BIDERMAN, prêtre, maître de musique de la Cathédrale, est le parrain d'un fils de François ROBELIN, paroisse Saint Sauveur.

• 1773, Nevers : Dans le courant de 1773, Jean BIDERMAN entre en conflit avec un musicien de la cathédrale, André ROUEN. Celui-ci, par ailleurs lieutenant du Roi des violons pour le Nivernais, entend interdire à l’organiste Gilbert TROUFLAUT de donner des leçons à un enfant de chœur. BIDERMAN, en tant que maître de musique, prend la défense de l'organiste. Il semble qu'André ROUEN ait eu gain de cause, car il devient maître de musique au tout début de l'année suivante, et Jean BIDERMAN doit en conséquence quitter son poste neversois.

On ignore ce qu'il devient alors : est-il immédiatement revenu à Beaune ?

• 22 mai 1776, Beaune : Le chapitre de la collégiale Notre-Dame accorde 18 mesures de froment "pour le soulagement" du sieur PITREMANT "prêtre qui a été autrefois enfant de chœur", aujourd'hui réduit à un triste état, selon le rapport du chanoine syndic à la compagnie.
• Le musicien décède en effet peu après : le 31 juillet 1776 le chapitre beaunois discute de l'opportunité d'aller ou non en corps à la levée du corps et au convoi. Il conclut par une réponse négative, au motif que "maître BIDREMAN quitta cette église sans l’agrément du chapitre, et qu’après une très longue absence étant retourné en cette ville, il n’a fait aucune demande pour rentrer au service de cette église". Le secrétaire précise que BIDERMAN "fut enfant de chœur, il y a 22 ou 23 ans environ", c'est-à-dire vers 1753-1754...
Le musicien, seulement qualifié de prêtre, est inhumé le lendemain, en présence de quelques membres de sa famille (tailleurs de pierre, charpentier) et de Maître Étienne CHAUFFETET prêtre habitué de l’église collégiale de Beaune, seul représentant (indirect et de bas rang) du chapitre. Selon son acte de décès, le défunt était âgé de 42 ans.

Ch. Bigarne, en 1878, se fait l'écho d'un certain Abbé Bredault, qui écrivait de BIDERMAN : "Il s'appliqua à la musique et à la poésie française, deux objets qui lui firent tourner la tête"...

Mise à jour : 24 février 2018

Sources
Ch. Bigarne, La Musique à Notre-Dame de Beaune..., 1878 ; F-Ad21/ BMS St-Martin de Beaune en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Martin de Beaune en lligne ; F-Ad21/ G 2549 ; F-Ad21/ G 2550 ; F-Ad21/ G 2551 ; F-Ad21/ G 2552 ; F-Ad21/ G 3601 ; F-Ad21/ G 715 ; F-Ad21/ G 720 ; F-Ad21/ G 721 ; F-Ad58/ état-civil en ligne ; F-BnF/Gallica

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