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BERTIER, Claude, à Saulieu (1720-ca 1785)

BERTIER, Claude, à Saulieu (1720-ca 1785)

État civil
NOM : BERTIER     Prénom(s) : Claude     Sexe : M
Complément de nom : à Saulieu
Autre(s) forme(s) du nom : BERTHIER
Date(s) : 1720-7-20   / 1785-7-9 ca
Notes biographiques

Tout en exerçant le métier de cordonnier, Claude BERTIER ou BERTHIER est durablement "habitué" à la collégiale Saint-Andoche de Saulieu, dans le diocèse d'Autun. Sa réputation est suffisamment établie pour qu'il soit invité plusieurs fois à aller jouer du serpent à la collégiale d'Avallon. Sans doute chantait-il aussi, puisque lors de son décès il remplissait la fonction de sous-chantre.

• 20 juillet 1720, Saulieu [Côte-d'Or actuelle] : Né du mariage de Claude Bertier l'aîné, maître tonnelier à Saulieu, et de Marceline Albert, Claude BERTIER ou BERTHIER est baptisé le lendemain à Saint-Nicolas. Ni son parrain ni sa marraine ne savent signer.

• [1727-1734 environ] : Claude BERTHIER est probablement enfant de chœur à la collégiale Saint-Andoche, mais ce point reste à documenter. On constate qu'il a des bases musicales solides – qui le mettent à même d'assurer les intérim entre deux maîtres de musique –, et qu'il jouit de la confiance du chapitre.

• 5 octobre 1736, Saulieu : Lorsque commence le registre capitulaire qui court de cette date à 1764, Claude BERTHIER reçoit 30 sols "pour ses gages du présent mois", ce qui est très faible. Le jeune homme de 16 ans est sans doute seulement clerc de chœur. À ses côtés, "MIROLIN père" reçoit, lui, 10 livres en argent et quatre boisseaux de froment, et Pierre RENAUD 4 livres en argent et deux boisseaux de froment. Le maître des enfants de chœur de la collégiale Saint-Andoche est alors Jean-Baptiste MIROLIN.

• 22 avril 1738, Saulieu : Sans être nommé dans l'acte, et sans avoir de lien de parenté manifeste avec les mariés, "Claude Berthier" signe ainsi, en toutes lettres, au mariage d'un meunier et de la servante d'un autre meunier. Il a 18 ans. Sa signature se raccourcira ensuite, le prénom disparaissant et le C venant s'intégrer au B majuscule du nom.

• 5 juin 1740, Saulieu : Choisi comme parrain pour sa fille par un tonnelier, Claude BERTHIER est alors compagnon cordonnier à Saulieu. Mais en même temps il chante à la collégiale : un mois plus tard, le 5 juillet 1740, il est réquisitionné pour la célébration des obsèques d'une très vieille dame de 87 ans, veuve d'un vitrier. La sépulture se fait "en présence de ses enfants et des habitués de la collégiale dudit lieu", qui signent "Picard / C.Berthier / Mirolin".

• 25 avril 1741, Saulieu : Dans l'église Saint-Nicolas, Claude BERTHIER et Reine Laurent / Lorent se marient. Le jeune homme est entre temps devenu maître cordonnier. Une quinzaine de parents et amis entourent le jeune couple et signent l'acte (dont : Naulot, Digoy, Claude coste, Vaudrey, C.Berteaut, Pierre Serpillion, jean batiste guyard…). Peut-être certains des présents sont-ils chantres ou musiciens, rien ne le précise. Certaines signatures plus enfantines pourraient être celles d'enfants de chœur (Jean-Baptiste Guyard).
Cette même année 1741, Claude BERTHIER est fréquemment présent aux sépultures au cimetière Saint-Nicolas, alors qualifié de "chantre de St-Nicolas" ou de "chantre de cette église", et il lui arrive de signer "CBerthier chantre", et même une fois, le 18 mai 1741 lors d'une sépulture de fils d'un laboureur, "Claude Berthier cantor".
Toutefois lorsqu'il s'agit de son service à la collégiale, le terme employé pour le qualifier est plutôt "habitué". Ainsi, le 11 juin 1743, une sépulture est célébrée à St-Andoche "en présence des habitués de la dite église" et l'acte porte les signatures "Mirolin, CBerthier, P.Renaud" (ce dernier est Pierre RENAUD, le fils aîné de Jean RENAUD, le chantre de la paroisse Saint-Saturnin).

• 30 septembre 1744, Saulieu : Au lendemain de la fête de Saint-Andoche, le chapitre règle 18 livres pour les dépenses musicales. Trois membres de la famille Mirolin sont concernés : Jean-Baptiste MIROLIN, en tant que maître de musique, reçoit 6 livres ; son père une livre, son fils (Claude) 30 sols, somme également touchée par BERTHIER, tandis que BAILLY et RENAUD ne reçoivent que 15 sols, et les enfants de chœur 5 sols chacun. Par ailleurs on a fait venir un basson et serpent – dont le nom n'est pas donné – qui reçoit 6 livres, soit autant que le maître.

• 27 août 1745 : Le chapitre assemblé vient de recevoir le jeune Claude MIROLIN comme habitué à la place de son grand-père renvoyé en juin précédent.
"Et au même instant s’est présenté Claude BERTHIER, chantre de St-Nicolas, pour remplir la place de RENAUD pour chanter au chœur à tous les offices, y jouer de la basse, avoir soin de la sacristie, porter la croix aux processions, et y remplir ces obligations avec assiduité ; à quoy lesdits sieurs inclinants l’ont reçu à toutes ces conditions, moyennant quoy ils luy payeront par avance par mois 6 livres en argent et deux boisseaux froment".
C'est donc à partir de cette date seulement que Claude BERTHIER devient officiellement habitué du chapitre de Saint-Andoche, même s'il lui arrivait déjà d'y chanter antérieurement et s'il était alors confondu avec le groupe des habitués.
À compter de cette date, le chapitre Saint-Andoche verse chaque mois, d'avance, des gages de 12 livres d'argent et 2 boisseaux de froment à Claude BERTHIER, habitué.

• De nombreux enfants naissent du mariage Berthier / Laurent. Lors du baptême de l'aînée, le 1er avril 1742, le père est dit maître cordonnier. En revanche, le 31 juillet 1745, lorsque le petit Nicolas-Joseph, décédé à l'âge de trois semaines, est inhumé dans l'église St-Nicolas, Claude BERTHIER est dit "chantre de la ditte église".
Lors du baptême du 16 août 1746, premier célébré après sa réception officielle de l'année précédente, il est dit "chantre de St-Andoche", ou encore le 14 mars 1755 "habitué à St-Andoche". Et lors de celui du 8 septembre 1748, il est dit "cordonnier à Saulieu et habitué à la collégiale". Il semble clair qu'il menait ses deux activités en parallèle et qu'on est là devant un beau cas de chantre à temps partiel, exerçant tant à la paroisse qu'à la collégiale, et régnant par ailleurs sur une échoppe de maître cordonnier.

• 17 août 1746, Saulieu : Les chanoines de Saint-Andoche reçoivent Claude MIROLIN, "clerc tonsuré du diocèse d’Autun", pour maître de musique à la place de son père qui a démissionné peu avant. Toutefois ils savent que le jeune homme va être largement absent dans les premiers temps, "le tems de faire son séminaire et ses rappels".
• 2 septembre 1746 : "En attendant le maitre de musique", Claude BERTHIER qui a maintenant le titre de "second habitué", est chargé de "nourrir instruire et blanchir les enfants de chœur", on le prie également de porter la chape, chanter à la musique, jouer de la basse, écrire et noter les offices selon le rite autunois... c'est-à-dire une large part de ce qui est attendu du maître.
Parti au séminaire (à Autun), Claude MIROLIN semble ne jamais être revenu à Saulieu : le 16 septembre 1746, c'est Jean-Michel DAGUET qui est reçu maître de musique de la collégiale Saint-Andoche, et il y est installé avant le 29 octobre 1746 lorsque son fils Simon Michel y est baptisé.

• 8 septembre 1748 : Pour tenir sur les fonts baptismaux de l'église Saint-Andoche la petite Jeanne-Marie, née la veille, Claude BERTHIER sollicite Jean-Michel DAGUET le nouveau maître de musique de la collégiale, qui a succédé à MIROLIN en septembre 1746.

• 22 juillet 1752, Saulieu : En compagnie de "Daguet Me de Musique", Claude Berthier signe l'acte de sépulture d'un procureur au bailliage de Saulieu, inhumé au cimetière de St-Andoche.

• Mai-juin 1755, Saulieu : Les chanoines Saint-Andoche ayant licencié leur maître de musique, Jean-Michel DAGUET – parti fin avril –, c'est Claude BERTIER, habitué, qui assure l'intérim "jusqu’à ce que les dits sieurs se soit pourvu d’un nouveau Maître de Musique". À ses 12 livres d'argent et 2 boisseaux de froment de gages habituels viennent s'ajouter 3 livres en argent et 6 boisseaux de froment "pour la nourriture de l’enfant de chœur qui reste à condition qu’il fera représenter celuy qui manque par son aîné". Il s'agit vraisemblablement de son fils Denis-Claude.
Cet intérim dure jusque vers le 20 juin 1755 arrive le tout jeune Edme ROSEROT, recruté par le chapitre comme nouveau maître de musique.

• 27 janvier 1759, Saulieu : Ce jour-là est baptisé Catherine, fille de Claude BERTHIER et de Reine Laurent. Le couple a choisi comme marraine Catherine Mercier, veuve de Pierre Garnier, tailleur d'habits. L'enfant meurt trois jours plus tard et est inhumée au cimetière de Saint-Nicolas le 30 janvier 1759, en présence de son père et de René SENÉ chantre. Dans ces deux occasions, Claude BERTHIER est dit  "habitué de la collégialle de cette ville".
• 29 septembre 1759 : Peut-être des suites lointaines de ses couches d'il y a huit mois, Reine Laurent, âgée d'environ 31 ans, épouse de Claude BERTHIER "habitué de la collégialle de cette ville", décède munie des sacrements de l'église. Elle est inhumée le lendemain au cimetière de St-Nicolas, en présence dudit BERTHIER et de son frère François Laurent, cordonnier, qui signent tous deux.

• 25 septembre 1760, Saulieu : En l'église de Saint-Andoche est célébré le mariage entre Claude BERTHIER, "habitué à la Collégialle de St-Andoche, veuf de Reine Laurent", et Catherine Mercier, veuve de Pierre Garnier. Leur projet de mariage s'était heurté à divers obstacles, qui ont été levés par la hiérarchie du diocèse. D'une part le 8 août a été délivrée aux futurs une dispense "sur l'empêchement canonique de parenté spirituelle" (liée au parrainage de janvier 1759). D'autre part, le 24 septembre l'officialité du diocèse a rendu une sentence "en dernier ressort" pour lever l'opposition formée à la célébration du mariage (opposition dont la nature n'est pas donnée par l'acte de mariage). Sont témoins les  deux sonneurs de la paroisse, Antoine-Zacharie Frillot et Antoine Frillot.

• 2 septembre 1762, Avallon [Yonne] : Le chapitre de la collégiale verse 6 livres "au sieur BERTIER musicien de Saulieu" et la même somme au sieur DAGUET, Maître de Musique de Vézelay, venus pour la fête de Saint-Lazare. Mais on sent le chapitre avallonnais mécontent, et le comptable note "l’un et l’autre n’avoient point été mandés par Messieurs".

• Septembre 1764, Saulieu : À l'occasion d'une sépulture, on découvre que Claude BERTHIER porte aussi parfois le titre de "sous chantre à la collégiale".

• 2 septembre 1767, Avallon : "BERTHIER serpent de Saulieu" est venu prêter main forte au sieur ROZEROT, maître de musique de la collégiale Saint-Lazare, à une petite quarantaine de km au nord-ouest, à l'occasion de la fête de la Saint-Lazare. Il reçoit pour cela du chapitre avallonnais la somme de 6 livres. En ce début septembre 1767 sont aussi venus participer à la fête "M. BOQUET Maître de Vézelay" et "M. DAGUET" dont la provenance n'est pas précisée.

• 9 novembre 1768, Saulieu : Le chapitre tance le sieur HOUZÉ Maître de musique, pour ses absences à matines et lui demande de verser à BERTHIER et à BAILLY, les deux musiciens habitués de la collégiale, la somme de six livres qu'il leur doit sur les 72 livres qu'il a reçues pour la gratification accordée aux musiciens lors de la St-Andoche dernière. Le 2 décembre suivant, on apprend que le maître de musique ne s'est toujours pas acquitté de cet engagement.

 "BERTHIER serpent de Saulieu" retourne à Avallon jouer pour la Saint-Lazare en 1768, 1770 et 1772.  Cette année-là, il y a côtoyé LABBÉ Maître de Vezelay et LA ROCQUE Maître de Clamecy, ainsi que les  sieurs SERGENT père et fils.
Il n'apparaît pas dans les derniers comptes avallonnais conservés : en 1774, la collégiale Saint-Lazare n'a fait appel à aucun musicien extérieur.

• 2 septembre 1771 : L'inhumation d'une vieille dame d'environ 76 ans nous apprend que la famille Berthier arrondissait ses ressources en recevant des pensionnaires. En effet, elle est "morte chez Claude BERTHIER, habitué de la collégiale de St-Andoche de Saulieu comme pensionnaire". La présence à la cérémonie de Jeanne Berthier, fille du musicien, suggère que c'était peut-être elle qui s'était occupée de la défunte.

• Août 1772 : Ce mois-là, alors que le maître de musique, Amable Joseph HOUZÉ, reçoit pour ses gages 32 livres en argent et 8 boisseaux de froment, Claude BERTHIER, lui, reçoit la somme de 15 livres en argent et 2 boisseaux de froment et le second habitué de la collégiale, qui est alors Pierre BAILLY, reçoit la somme de 12 livres.

• 4 février 1776, Saulieu : Catherine Mercier, femme de Claude BERTHIER, "chantre à St-Andoche" est choisie comme marraine d'Antoine RIOLLET, fils et petit-fils de cordonnier. Ce nouveau-né deviendra ultérieurement enfant de chœur à la collégiale.
• 12 novembre 1776 : Avec le sieur Amable HOUZÉ, Maître de Musique de la collégiale, Claude BERTHIER, "chantre laïque en laditte église", est témoin au mariage de Philippe CHÂTELIN lui aussi "chantre laïque" à la collégiale, avec Jeanne Henry, fille de Denis Henry recteur d'école. Tous deux sont dits "amis de l'époux".

• 24 septembre 1780 : Le fils d'un marchand a pour parrain un vieux prêtre, "chanoine honoraire de la Collégiale de cette ville", Me Abraham-Étienne Monnot. Celui-ci est représenté à la cérémonie par Claude BERTHIER, "habitué de la dite église". Ce choix est l'indice de la confiance qui lui est accordée et de la place qui est la sienne au sein du bas chœur – il est probablement d'autant plus précieux au chapitre que le maître de musique Amable-Joseph HOUZÉ ne donne guère satisfaction et se fait remarquer par sa négligence à remplir ses devoirs.

• 24 avril 1781, Saulieu : Claude BERTHIER, "habitué en l'église de St-Andoche", est le premier témoin cité lors du remariage du maître de musique Amable-Joseph HOUZÉ.

• 9 juillet 1785, Saulieu : Le chapitre de Saint-Andoche nomme Sébastien MUGNIER "diacre de ce diocèse pour remplir la place de sous chantre vacante par le décès de Claude BERTHIER".

Mise à jour : 14 octobre 2018

Sources
F-Ad21/ BMS Saulieu ; F-Ad21/ BMS Saulieu  ; F-Ad21/ BMS Saulieu en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Nicolas de Saulieu ; F-Ad21/ G 3146 ; F-Ad21/ G 3147 ; F-Ad89/ G 2156 ; F-Ad89/ G 2157

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