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BENOIST, François (1794-1878)
État civil
NOM : BENOIST     Prénom(s) : François     Sexe : M
Date(s) : 1794-9-10  / 1878-5-6
Notes biographiques

BENOIST François, élève de sa mère Marie Victoire FINETTY et de Georges SCHEYERMANN, est un cas intéressant dans la filiation musicale entre ancien Régime et XIXe siècle... Son parcours tardif par rapport au corpus Muséfrem s'inscrit dans la lignée de ses aïeux musiciens. La notice a été rédigée à partir des éléments répertoriés par Hugh Macdonald dans le New Grove et Guy Bourligueux. Au fil de son long parcours, le professeur BENOIST a formé des musiciens comme Saint-Saëns ou César Franck. Pour aller plus loin, il convient de se rapporter au travail analytique de Frédéric de La Grandville, Dictionnaire biographique des élèves et aspirants du Conservatoire de musique de Paris (1795-1815), 2017 [en ligne]. 

• 10 septembre 1794 [24 Fructidor an II], Nantes [Loire-Atlantique] : François BENOIST fils de René François Benoist, commis originaire de Nantes, et de Marie Pélagie Victoire FINETTY de la ville d'Angers, naît à Nantes, Basse Grande Rue. Le père est assisté lors de la déclaration de naissance par l'architecte Mathurin Crucy qui jouit d'une certaine notoriété en ville ainsi que de César Saulecque, marchand.

• Selon Guy Bourligueux, la mère qui se faisait appeler de son nom de jeune fille FINETTY était professeure de piano et donnait des cours à son domicile place du Pilori. C'était en 1807 la seule femme professeur de piano en ville. Le grand-père de François BENOIST, Jean Antoine FINETTI avait été musicien à Angers et à Nantes tout comme sa grand-mère Marie Anne Victoire DEVERT.

• 1801 et années suivantes, Nantes : François BENOIST est l'élève de l'organiste et compositeur Georges SCHEYERMANN, professeur du lycée impérial. SCHEYERMANN était très actif sur le plan artistique et culturel ce qui n'a pu que bénéficier au jeune François qui a certainement fait partie de ses disciples.

• [1806-1812], Nantes : Selon Guy Bourligueux, le 11 juin 1806, alors qu'il a à peine 12 ans, BENOIST joue lors d'un concert organisé par Duménil, un ancien élève de Garat, précédemment attaché à la musique de l'empereur de Russie. Le programme prévoit une sonate de son maître SCHEYERMANN ce qui lui vaut une réputation d'enfant prodige.

• 7 juin 1812, Nantes : BENOIST est nommé organiste de la cathédrale où il exerce brièvement. L'instrument avait été restauré par le facteur Christian NYSSEN, ancien élève de François Henri CLICQUOT.

• 1812-1814, Paris : François BENOIST intègre le conservatoire de Paris. Il est dans la classe de Catel pour l'harmonie et celle de Louis Adam pour le piano. En 1814 il est à la fois premier prix d'harmonie et de piano.

• 1815, Paris : La composition de la cantate Oenome lui permet d'être nommé Prix de Rome. Il va passer trois ans en Italie.

• 1815-1818, Rome [Italie] : L'Hôtel Drouot a vendu en 2018 les pièces de la correspondance entre BENOIST et son ami intime Auguste Varcollier (1795-1833) chef de division de préfecture de la Seine. Si BENOIST séjourne principalement à la Villa Médicis, il voyage à Naples, Milan, Bologne, Turin, Venise. Il confie à son ami ses états d'âme, la fragilité de sa santé physique et morale.

• 31 mars 1819, Paris : François BENOIST est nommé organiste de la Chapelle royale moyennant une rétribution de 1200 Francs annuels, puis la même année professeur d'orgue du Conservatoire de Paris.

• 1819-1872 : François BENOIST, professeur d'orgue à la vie discrète, forme dans ses classes de brillants élèves, tels Adolphe Adam, Alkan Franck, Bizet, Dubois, Lefévure-Wély et Saint-Saëns. On note également sa contribution à la Gazette musicale où il écrit de nombreux articles.

• 1840, Paris : Il est premier chef de chant de l'Opéra.

• 16 novembre 1851, Paris : Frank BENOIST, professeur de musique du Conservatoire, est nommé Chevalier de la Légion d'honneur.

• 28 septembre 1852, Nantes : François BENOIST se déplace de Paris pour assister au mariage de son frère Gabriel, négociant qui épouse Virginie Françoise Boudias, rentière et fille d'un "capitaine au long cours". La famille Benoist est bien implantée à Nantes et y jouit d'une certaine notoriété. François BENOIST est cité comme professeur au conservatoire de musique, chevalier de la Légion d'honneur et organiste de la chapelle impériale. Les autres témoins sont le sculpteur Michel Thomas, ainsi qu'un armateur et un "constructeur". Le père est présent lors de la cérémonie et signe d'une main peu assurée.

• 6 mai 1878, Paris : François BENOIST, professeur honoraire du Conservatoire de Musique, Chevalier de la Légion d'honneur, 83 ans, s'éteint à son domicile au 37 rue Notre-Dame de Lorette, IXe arrondissement. Il est célibataire, fils de René Benoist et de Victoire FINETTY. Son neveu Gabriel Benoist, jeune avocat de 23 ans déclare le décès accompagné d'un Jean-Pierre Pern, employé.

À suivre Bourligueux "A travers son maître SCHEYERMANN, lui-même élève de Séjan, de Méhul et de Hanser, François BENOIST aura pu être, en définitive, un trait d'union entre l'école classique (française et allemande) du XVIIIe siècle et le monde romantique. Il aura été, par ailleurs, l’acteur et le témoin de l’extraordinaire renouveau de l’orgue dans notre pays, renouveau dû en particulier à son ami Cavaillé-Coll et à ses disciples César Franck, Chauvet, Saint-Saëns".

Mise à jour : 4 mai 2020

Sources
C. Noisette de C, De la virtuosité dans l'orgue..., 1997 ; F-Ad44/ NMD Nantes ; F-Ad75/ NMD Paris 9ème ; F-Adio Nantes/ B 01 ; F-An/ O/3/290 ; F. de La Grandville, Dictionnaire élèves et tableaux des classes..., 2017 ; G. Bourligueux, "Autour de Franck, Benoist et Scheyermann…", 1993. ; H. MacDonald, New Grove, 1983 ; M. Courtonne, L'orgue de la cathédrale de Nantes, [s.d.] ; Million, lot de vente, 2018

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