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BALONCHARD, Léonard (1743-1804)
État civil
NOM : BALONCHARD     Prénom(s) : Léonard     Sexe : M
Autre(s) forme(s) du nom : BALONCHART
BALONCHAIR
BALLONCHARD
Date(s) : 1743-3-22   / 1804-7-10 
Notes biographiques

Né et sans doute formé en Picardie, Léonard BALONCHARD chante essentiellement dans deux collégiales bourguignonnes, successivement Saint-Jean de Dijon puis Notre-Dame de Beaune, où le trouve la Révolution commençante. Il exerçait en parallèle le métier de fabricant de bas ou de bonnetier sur lequel il s'est replié une fois son poste de basse contre perdu.

• 22 mars 1743, Mézières [aujourd'hui Mézières-en Santerre, Somme] : Dans l'église Saint-Martin de ce village du diocèse d'Amiens est baptisé Léonard BALONCHARD, né le jour même. Il est fils de Firmin Balonchard "fabricant de bas" (au mariage de son fils en 1773, par souci d'honorabilité, il sera dit "marchand de bas") et de Françoise Lever. Son parrain est lui-aussi fabricant de bas, la marraine, épouse du parrain, ne sait pas signer. Quant au père du nouveau-né, il signe en "lettres-bâton" laborieusement dessinées. L'enfant grandit dans un milieu où l'alphabétisation est encore fragile...

• À partir de là, toutes les hypothèses sont ouvertes : a-t-il été enfant de chœur à Amiens dont son village de naissance n'est distant que de 23 km en ligne droite ? Celui qui sera plus tard son ami et son compagnon de lutrin, Victor DUCHAUSSOY, semble né lui aussi tout près de là, dans un village situé à 5 km du sien. Les deux garçons auraient pu être élevés dans la même maîtrise : c'est une hypothèse assez vraisemblable, qui demande toutefois à être étayée de preuves.

• [1768], Dijon : Son dossier des années 1790-1791 affirme que BALONCHARD a été "attaché à l'église depuis 1768 [lors]qu'il fut reçu chantre en la collégiale St-Jean à Dijon". D'après la formule on peut croire qu'il est resté à Saint-Jean sans discontinuer jusqu'à son départ pour Beaune, probablement durant l'été 1786. Cette date de 1768 est sujette à caution puisque les archives conservées pour Saint-Jean de Dijon révèlent une date de réception de deux ans postérieure (voir ci-après).

• 29 avril 1770, Dijon : Devant le conseil de fabrique de la paroisse Saint-Jean-Baptiste, desservie au sein de la collégiale Saint-Jean, comparaissent Victor DUCHAUSSOY et Léonard BALONCHARD, tous deux "ouvriers en bas de soye". On comprend qu'ils ont été entendus auparavant à l'église, probablement durant la grand'messe qui vient de s'achever, et qu'on a déjà discuté de leur cas trois jours plus tôt. On les fait à nouveau chanter "un trait à l’ouverture du livre" à la sacristie. Les auditeurs sont satisfaits, "leurs voix aïant paru fortes et concordantes".
Mais les deux hommes – comme ils l'ont sans doute déjà fait le 26 avril – refusent la proposition qui leur est faite d'appointements fixés à 100 livres par an. Le Doyen du chapitre (qui est aussi curé de la paroisse) ajoute donc 20 livres pour chacun, de sa propre bourse, "jusqu'à l’assemblée générale de la St-Jean 1771 pour y être délibéré sur les appointements desd. chantres proportionement à la satisfaction que les paroissiens auront eut de leur service en lad. église exactement". Pour 120 livres par an, les deux chantres s'engagent "d’assister régulièrement à tous les offices solemnels des dimanches et festes festées en ladite église, c'est-à-dire aux grandes messes et vespres, processions et salut seulement". Ils signent "Duchaussoi" et "Balonchard". On remarque que le secrétaire écrit à plusieurs reprises "Balonchair", ce qui est peut-être un écho de la prononciation orale de ce patronyme.

• 21 mai 1771, Dijon : Léonard BALONCHARD, "marchand fabricant de bas" est témoin du mariage de Victor DUCHAUSSOY, "fabricant et marchand de bas", avec Jeanne-Marie Gailliard (ou Gaillard), célébré à Notre-Dame. Le rôle des deux hommes à l'église Saint-Jean n'est ici nullement pris en compte.
• 23 juin 1771 : Ayant fait le bilan que "le service desdits chantres étoit extrêmement utile à léglise", et consciente "qu’il n’étoit pas possible de les y conserver à un moindre prix que de 120 livres", la fabrique de Saint-Jean se résout à payer désormais cette somme à chacun des deux basse-contres.

• 10 mars 1772 : Léonard BALONCHARD est à nouveau dit "fabricant de bas de soie" lorsque, cette fois en l'église Saint-Jean elle-même, il présente sur les fonts baptismaux le premier enfant de son ami Victor DUCHAUSSOY.

• 8 février 1773, Dijon : Dans l'église paroissiale Saint-Michel est célébré le mariage du sieur Léonard BALONCHARD, "marchand fabricant de bas de soye, demeurant sur la paroisse St-Jean de cette ville", avec Marguerite Guillot, dont le père, décédé, est dit "Bourgeois à Saint Alban en Dauphiné". Le deux mariés sont donc des 'étrangers' à la ville, tous deux venus d'assez loin, le Dauphiné pour elle, la Picardie pour lui. On note parmi les témoins la présence de son complice Victor DUCHAUSSOIS, ainsi que d'un marchand chapelier, un domestique et le marguillier de la paroisse Saint-Michel, François Dambrune. Un certain "Latreille" signe en plus, sans être mentionné dans l'acte.

• Lorsque, le 10 décembre 1774, leur fils Victor-Léonard est baptisé à Saint-Jean de Dijon, Léonard BALONCHARD est à nouveau dit "fabricant de bas de soye".
Il en va de même lors du baptême d'un autre fils, Claude, baptisé le 19 août 1782, toujours paroisse Saint-Jean.

• 30 mai 1779, Dijon : Le chapitre de la collégiale Saint-Jean prend acte de l'extinction de voix de son chantre Victor DUCHAUSSOY, "qui ne lui permettoit plus de remplir ses fonctions", et le remplace par Étienne GRAVIGNARD, garçon cordonnier, dont la voix est "assez sonore". Rien n'est dit de sa concordance ou non avec celle de BALONCHARD [voir au 29 avril 1770].

• 25 juillet 1786, Beaune : Le chapitre de la collégiale Notre-Dame reçoit pour un mois d’essai le sieur BALONCHARD musicien qui "se présentoit pour chanter la basse contre", aux appointements ordinaires. La période d'essai a dû être probante puisque durant les années suivantes, BALONCHARD est régulièrement attesté comme chantre de la collégiale.

• 31 janvier 1787, Beaune : Le sieur BALONCHARD, chantre de cette église, "se trouvant dans un besoin pressant" obtient du chapitre l’avance de deux mois "pour l’arrangement de ses affaires". On retiendra 15 livres par mois sur ses gages jusqu’à complet remboursement. Le 27 juin 1787, pour la même raison et sous la même condition de remboursement, il obtient à nouveau 60 livres d'avance. Et le 24 août 1787, ce sont 90 livres qui lui sont cette fois avancées. La famille semble vivre en partie à crédit.

• 5 septembre 1788 : Le chapitre avance à nouveau une somme importante, 160 livres, au sieur BALONCHARD, chantre de cette église, "pour l’arrangement de ses affaires". Il remboursera 8 livres par mois.
• 4 octobre 1788, Beaune : Paroisse Saint-Pierre, est inhumé le petit Claude, décédé la veille à l'âge de six ans, fils de Léonard BALONCHARD, "chantre de l'insigne église collégiale de cette ville", et de Marguerite Guillot son épouse.
 
1790, Beaune : Léonard BALONCHARD est toujours basse contre de la collégiale Notre-Dame de Beaune.
En 1790, au chœur de Notre-Dame de Beaune, sous la direction du maître de musique ÉVRARD on trouve les chantres et musiciens suivants : Léonard BALONCHARD, Jean-Baptiste FOURCHOTTE, Philibert JOROTJean-Louis LEVÊQUE, MÉRANDON et Gaspard SAUSSET, ainsi qu'un organiste, Jean-Nicolas MORISSET, et l'ancien maître de musique, Lazare GOOSSENS, qui joue de la basse. Vers le mois de mai 1790, tous co-signent une pétition adressée à "Nos Seigneurs" de l'Assemblée nationale, dans laquelle ils se disent "justement allarmés sur le sort qui [les] menace". Ils expliquent qu'ils ont mené jusqu'alors un "genre de vie, aussi pénible par le travail qui nous est imposé, que par l'exactitude qu'il demande". Ils en étaient dédommagés par "l'assurance d'une subsistance honnête et d'une retraite qui nous mettait a l'abri du besoin, soit dans la vieillesse, soit dans l'infirmité"...
À cet effectif s'ajoutent un certain nombre "d'habitués" comme GAUTHEY, Pierre DESFORGESJacques DROUHIN et François DURAND, ainsi que d'anciens enfants de chœur ayant le statut de "chorial" et mobilisés les dimanches et fêtes comme Claude TRUCHEUR ou Jacques-François CHAMPEAUX, et bien sûr les six enfants de chœur.
• 21 juillet 1790 : Le chapitre avance la somme de 24 livres au sieur BALONCHARD "sur l’exposition qui a été faite de ses besoins".

• 1790-1791 : Le district de Beaune estime que BALONCHARD doit toucher une pension de 300 livres.

À partir de la fermeture de la collégiale, il se replie probablement entièrement sur son autre métier, la fabrication de bas, élargie à la bonneterie.

• 27 pluviôse an XI (16 février 1803), Beaune : Son épouse, Marguerite Guillot, décède à leur domicile. Son acte de décès mentionne, pour elle aussi, la "profession de bonnetier".

• 20 messidor an XII (9 juillet 1804), Beaune : Léonard BALONCHARD, "bonnetier", veuf de Marguerite Guillot, est admis à l'hospice des malades.
• 10 juillet 1804 : Il y meurt le lendemain à neuf heures du soir. Son décès est déclaré par l'administrateur et le portier de l'hospice.

Mise à jour : 2 juin 2018

Sources
Ad21/ G 2554/2 ; F-Ad21/ BMS Notre-Dame de Dijon en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Jean de Dijon en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Michel de Dijon en ligne ; F-Ad21/ BMS St-Pierre de Beaune en ligne ; F-Ad21/ G 2138 ; F-Ad21/ G 2376 ; F-Ad21/ G 2554 ; F-Ad21/ L 1381 ; F-Ad21/ NMD Beaune ; F-Ad21/ NMD Beaune en ligne ; F-Ad80/ NMD Mézières-en-Santerre en ligne ; F-An/ DXIX/091/773/21

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