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ARNOULD, Claude, en Gâtinais (1748-1808)
État civil
NOM : ARNOULD     Prénom(s) : Claude     Sexe : M
Complément de nom : en Gâtinais
Autre(s) forme(s) du nom : ARNOULT
Date(s) : 1748-1-11  / 1808-12-19
Notes biographiques

Le cordonnier devenu chantre : fils de maître cordonnier, cordonnier lui-même durant de longues années, Claude ARNOULD est probablement initié au chant d'Église dans le sillage de son frère Nicolas, maître d'école dans un village du Gâtinais. En 1787, à presque quarante ans, le cordonnier quitte son village natal et se fait recevoir comme chantre dans l'église Notre-Dame de la petite ville de Lorris. Pourtant, il n'y reste guère, et lorsque la Révolution commence, il est maître d'école et chantre dans un autre bourg du Gâtinais. Tout se passe comme si son recrutement à Lorris avait été le déclencheur d'un changement de vie et d'une reconversion professionnelle radicale.

• 11 janvier 1748, Barville [-en-Gatinais, Loiret] : Claude ARNOULD naît d'un cordonnier – lui aussi prénommé Claude – et de son épouse Marie-Anne Moreau. Le parrain et la marraine savent signer. Le village de Barville est situé à 30 km au nord de Lorris.

• 18 novembre 1776, Barville : Lorsqu'il se marie avec Anne Gauthier, il est devenu cordonnier comme son père (lequel est alors "maître cordonnier"). Son frère Nicolas, présent au mariage, est maître d'école.

• Entre 1778 et 1786, Barville : Claude ARNOULD, régulièrement qualifié de cordonnier, et son épouse Anne Gauthier ont de nombreux enfants (au moins six) dont la plupart meurent en très bas âge. Le dernier baptême relevé à Barville est celui d'Anne-Cécile, née le 21 septembre 1786 et morte moins de quinze jours plus tard. Pendant ce temps-là son frère, Nicolas, est recteur d’école à Barville, et assez souvent signataire des actes de sépulture.

• 3 juin 1787, Lorris [Loiret] : Afin de remplacer leur fidèle chantre Raymond BOULOY, devenu vieux, les marguilliers de l'église paroissiale Notre-Dame font s'assembler les habitants. L'assemblée "à la pluralité des voix" choisit Claude ARNOULD en tant que chantre de la paroisse et lui accorde des appointements de 200 livres par an "laquelle condition il a accepté pour par lui remplir les obligations de sa place". Il signe le registre de fabrique, et cette signature est précieuse pour l'identifier en amont et en aval de ce point de repère.
• 5 novembre 1787, Boiscommun [Loiret] : Le registre de cette paroisse située à 21 km au nord de Lorris porte pour la première fois la signature  du sieur ARNOULD, "maître d’école", au bas d'un acte d'inhumation. Durant les mois précédents, le chantre présent aux sépultures était le sieur TRIPON, et le 15 octobre 1787 encore, un mariage de vignerons avait eu lieu en présence de Jean-Louis Nicolas TRIPON, recteur des écoles. C'est donc sans doute immédiatement après La Toussaint 1787 que Claude ARNOULD a quitté son poste à l'église Notre-Dame de Lorris, où à partir de décembre on voit exercer désormais un autre chantre, François HURELLE.

• 30 août 1788, Boiscommun : Olivier, fils de Claude ARNOULD, maître d’école, et d’Anne Gauthier, naît à Boiscommun. Au même moment, dans les actes encadrants, Claude est dit "chantre".

• Tout au long des années 1788, 1789 et 1790, ARNOULD est attesté comme chantre de la paroisse de Boiscommun et signe très régulièrement les actes de sépulture. Il exerce en binôme avec le plus souvent Étienne-Louis TRIPON – désigné comme chantre lui aussi ou parfois comme "clerc". De loin en loin c'est son autre fonction, maître ou recteur d'école, qui est mise en avant, mais beaucoup plus rarement que la fonction de chantre. 

• 27 février 1791, Boiscommun : Marie-Alexandre, "né la veille du légitime mariage de Claude ARNOULD recteur des écoles de cette paroisse, et d’Anne Gauthier son épouse" est baptisé. L'enfant meurt le 6 août de la même année et est inhumée en présence du chantre TRIPON et d'un clerc nommé Daniel Niess par le rédacteur des actes (il signe "D. Nisse").
• 1791 et 1792 : Le sieur ARNOULD est toujours chantre de la paroisse, officiant le plus souvent avec TRIPON, parfois avec d'autres hommes (Jean LIMODIN par exemple le 26 avril 1791)
• 21 octobre 1792 : Sa dernière signature en qualité de "chantre" date de ce jour-là, lors de l'inhumation d’un vigneron. Le 27 octobre 1792 les autorités laïques deviennent dépositaires du registre et continuent à le remplir en obéissant à d'autres logiques... Si ARNOULD chante au lutrin probablement jusqu'à la fermeture des églises, on ne l'aperçoit plus dans les actes de l'état civil laïcisé.

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• 19 avril 1807, Boiscommun : Accompagné de Jacques Guillier, sonneur de cloches de cette ville, et d'un vigneron, Claude ARNOULD, instituteur, déclare le décès, survenu la veille, de son épouse Anne-Barbe Gauthier, 53 ans, "en la maison qu’elle occupoit avec son susdit mary". La présence du sonneur de cloches pourrait laisser imaginer que l'ancien chantre avait repris du service à la réouverture des églises. En tout cas il a gardé des liens avec le personnel paroissial, semble-t-il.

• 13 août 1808, Barville : Claude ARNOULD est revenu dans son village natal pour y épouser une couturière de son âge, Marie-Anne Blondel, originaire des environs de Pithiviers. Il est toujours instituteur à Boiscommun et signe toujours d'une main ferme.
• 19 décembre 1808, Boiscommun : Claude ARNOULD est "instituteur d’école primaire en cette commune" lorsqu'il y décède "en l’appartement qu’il occupoit en l’hospice civil de cette ville". Nicolas Gauthier, frère de sa première épouse, est l'un des déclarants du décès, ainsi que le cordonnier Jean LIMODIN, 44 ans, sans doute l'un de ses camarades de lutrin aperçu durant l'année 1791.

Mise à jour : 3 mai 2019

Sources
F-Ad45/ 175J 71 ; F-Ad45/ BMS Barville-en-Gâtinais ; F-Ad45/ BMS Boiscommun ; F-Ad45/ Mariages Barville-en-Gâtinais ; F-Ad45/ NMD Boiscommun

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