CAHUSAC, Louis de (1706-1759)

Louis de CAHUSAC (1706-1759). Cahusac intégra la Cour des Aides de Montauban, sa ville natale. Passionné par les Lettres, il fut admis à la Société littéraire créée par Lefranc de Pompignan. Installé à Paris en 1736, il fit représenter plusieurs pièces à la Comédie Française tout en occupant le poste de secrétaire des Commandements du comte de Clermont. Fréquentant le salon de La Pouplinière, Cahusac rencontra Rameau au moment où ce dernier travaillait avec Voltaire pour la Cour, tandis qu’il triomphait alors avec sa comédie-ballet L’Algérien ou Les Muses comédiennes (1744). Cet ouvrage ainsi que sa pièce Zénéïde (1743) empreinte de féérie décidèrent Rameau de travailler avec lui. Ils écrivirent ensemble pas moins de huit opéras : Les Fêtes de Polymnie, pour la victoire de Fontenoy (1745), Les Fêtes de l’Hymen et de l’Amour (1747), Zaïs (1748), Naïs pour la paix d’Aix-la-Chapelle (1749), Zoroastre (1749, remanié en 1756), La Naissance d’Osiris pour la naissance du futur Louis XVI (1754), Anacréon (1754) et probablement Les Boréades (1763). Cette fidélité à Rameau fut décriée par Collé en ces termes : « Il n’y a que le Cahuzac qui y ait tenu, il [Rameau] en avait fait une espèce de valet de chambre parolier ; la bassesse d’âme de ce dernier l’avait plié à tout ce qu’il avait voulu ». En 1750, Cahusac rédigea des articles pour l’Encyclopédie, et l’année suivante, devint membre de l’Académie royale de Prusse. Cahusac fit publier en 1754 son ouvrage La Danse ancienne et moderne, où il démontra que « la danse ne doit plus être un art d’apparat, mais une ressource essentielle au drame », selon l’expression de Thomas Soury. Après la reprise de Zoroastre en 1756, Cahusac, profondément amoureux de M^lle Fel qu’il fréquentait depuis dix ans, fut choqué par son refus de l’épouser, et sombra dans la folie. Interné à Charenton, il mourut en laissant derrière lui une grande fortune.

Patrick Florentin

Publiée pour le site www.rameau2014.fr